Pour son premier film (!), Xavier Legrand ne nous livre pas tant un drame qu’un thriller psychologique éprouvant à la tension croissante, qui nous laisse scotchés au siège, le souffle coupé. Un (très) grand film français totalement maîtrisé où tout est parfaitement posé, dépeint, suggéré, où rien n’est superflu, novateur dans sa forme, à l’interprétation magistrale.
Une expérience de cinéma rare, qui restera gravée dans les tripes et les rétines.
Sous haute tension. Avec Julien, le fils, on se sent tiraillés entre ces deux parents qui se battent jusqu'à la garde. L'emprise d'un père de famille sans cesse sur la ligne rouge et la difficulté qui en résulte à témoigner des violences conjugales, psychologiques autant que physiques, pour éviter les débordements familiaux est ici montrée : on n'éloigne pas un père de ses enfants avec des preuves si peu solides... on attend le pire. spoiler: Je pense toutefois que le scénario aurait gagné à explorer davantage les facettes psychologiques des deux parents, et notamment de la mère, prêts à tout pour avoir leurs enfants de leur côté, jusqu'à extrapoler, à manipuler (ce que l'on pressent dans la première scène du film) -- j'aurais aimé, en somme, une morale davantage en demi-teinte, plutôt que le père dangereux versus la mère irréprochable.
Il est de ces films dont on se prouve à soi-même que le cinéma est bien plus qu'une passion. L'intelligence de jeu, combinée à l'intelligence de mise en scène. "Jusqu'à la garde" est bien plus qu'un film de divorce, c'est le coup d'après. Tout est dit entre les deux protagonistes, va falloir maintenant se reconstruire un quotidien. En 1 scène et 3 plans, les enjeux sont posés. Plus de combat, mais une lutte des apparences pour vaincre la peur. Une mère désemparée face à un mari démuni. L'extrême fragilité des exs époux fait sauter le verrou de la violence. Cette dimension anxiogène ne serait rien sans les interprétations magistrales de Léa Drucker et Denis Ménochet. On est dans la famille Besson et on va souffrir avec eux. Xavier Legrand - qui ne l'ai pas seulement que part son nom - aurait pu tomber dans le piège du pathos, du larmoyant, du déjà vu et j'en passe. Mais son ambition est tout autre. Ce cheminement qui nous conduit à une scène finale qui pulvérise notre coeur - ce plan séquence de 10 minutes complètement insoutenable - fait naître une émotion de cinéma unique. Le film signe alors son entrée dans le panthéon du thriller noir. Brutal. *TOP 2 FILM 2018*
Heureusement, pour modérer les panégyristes de tous les médias confondus,il y a les critiques des spectateurs de "ALLO CINE". Vrais critiques, si l'en est, car complètement délestées des a priori et influences divers et variés, elles reflètent bien ce qu'est ce film encensé de toutes parts. D'après le réalisateur (X. LEGRAND), il se serait inspiré, pour l'écriture, et la mise en scène de son film, des plus grands classiques du genre : La nuit du chasseur, Kramer contre Kramer, ou bien encore, Shining. Il faut avouer qu'on est loin du compte quand on regarde ce mélo familial où l'histoire va dans tous les sens, où beaucoup de scènes sont répétitives et parfois même inutile à l’histoire racontée. Bien sur il y a les "comédiens" ; ceux ci sont vraiment impeccables de vérité intrinsèque, de complexité et de violence rentrée(pour D. MENOCHET) On remarquera aussi la sincérité de jeu du jeune THOMAS GIORA, qui porte carrément le film dans l'émotion et la dramaturgie. Sinon cela reste un bon télé film sans concession envers le sujet qu'il traite (la violence faite aux femmes) quoique ! ANTOINE (D.MENOCHET) loin de lever le doute sur sa responsabilité dans cette opposition, enferme le spectateur dans un questionnement et un marasme inquiétant. Vous voyez, il y a, dans ce film "à boire et à manger" et ce qui me gène, encore une fois, ce sont les médias qui caricaturent et uniformisent tout dans l'outrance.
Xavier Legrand adapte plus ou moins son court-métrage "Avant que de tout perdre" qui avait été nominé aux Oscars et avait remporté un César en 2013. Avec le court-métrage, on savait immédiatement ce que l'on regardait avec une histoire anxiogène alors que le film prend logiquement plus son temps pour développer son histoire. On sait que l'on a affaire à un divorce difficile, mais on ne sait pas si les apparences sont trompeuses avec le père qui est réellement ce qu'il parait être ou s'il s'agit d'une grosse manipulation de la mère. C'est ce qui est intéressant et rend l'histoire encore plus intrigante et réaliste. "Jusqu'à la garde" est un film très puissant qui traite un sujet fort sans jamais réellement l'aborder. Un drame fait d'instants de vie et de dialogues tout simples, mais qui sont souvent percutants surtout lorsque la vérité éclate et que tout prend son sens. Léa Drucker et Denis Ménochet qui étaient déjà là il y a 4 ans sont très convaincants surtout ce dernier qui est excellent au même titre que le petit Thomas Goria. Il n'y a que les scènes sur la fille qui a un rôle insignifiant, qui pour moi n'ont aucun intérêt et n'amènent rien à l'histoire. À part ça, c'est un très bon film sobre et subtil qui monte doucement en puissance jusqu'à un excellent final.
Léa Drucker en femme meurtrie qui ne se victimise jamais, Denis Ménochet est impeccable en père bourru à la violence "contenue", la jeune Mathilde Auneveux assure en ado bien qu'elle soit un peu sous-exploitée (dont une pseudo-sous intrigue superflue) tandis que le jeune Thomas Gioria s'offre mine de rien un rôle principal en fils qu'on écoute pas franchement, qui assume sa place alors que son père le terrifie. Xavier Legrand signe un superbe film, particulièrement dur, terrifiant et touchant à la fois. A voir et à conseiller. Site : Selenie
Un film social qui sait au bon moment lorgner vers le cinéma de genre créant une tension forte et un sentiment de danger permanent tant les réactions du harceleur peuvent déraper à tout moment. Xavier Legrand parvient à s’effacer derrière son sujet et à laisser ses comédiens s’exprimer.
Un thriller psychologique en mode quasi documentaire d’une intensité folle, à l’atmosphère étouffante, servi par une interprétation brillante. Cesar du meilleur film et de la meilleure actrice ultra mérités.
Le genre de film avec ce côté documentaire qui touche le spectateur. Le réalisateur pose un film juste et sans concession sans tomber dans le pathos ni le sensationnel en s'attaquant à un sujet fort délicat et actuel. Les acteurs sont par ailleurs très bons et solidifient l'ensemble.
Une situation familiale qui fait froid dans le dos ! N'ayant pas les cartes en main sur la situation de ce couple avant cette confrontation face au juge (scène d'introduction), le spectateur avancera dans le flou quant aux véritables comportements des parents. Est-ce la mère qui monte la tête à ses enfants ou est-ce le père qui est délaissé sans raisons ? "Jusqu'à la garde" nous fait part d'un divorce délicat et intense, évoluant crescendo dans une impasse toujours plus remplie de peur, de tristesse, et même de folie. Sous le sublime jeu des protagonistes (parents comme enfants), le film en ressort extrêmement réaliste et ne laisse pas indifférent, du début, jusqu'à son final terrifiant.
Un film vrai sans fioriture qui vous frappe en plein coeur. c'est bien joué les acteurs sont criant de vérité. Le jeune acteur thomas gioria aurait pu recevoir un césar du jeune espoir masculin je trouve. Un film utile qui démontre les situations difficiles vécues par les enfants de parents divorcés et surtout la peur des violences conjugales.
Avec son court-métrage "Avant que de tout perdre", Xavier Legrand signait un thriller très efficace sur une femme s'enfuyant, avec ses enfants, de son mari violent. Il retrouve le même duo d'acteurs de son court-métrage pour son premier long-métrage, sur le même thème, comme si ce long était la suite logique du court. Et c'est vraiment la sensation qu'on a. Le scénario est construit comme un thriller. On retrouve les mêmes tensions, les mêmes angoisses, le même cheminement scénaristique. La réalisation suit également le même schéma. Les acteurs sont d'une justesse incroyable. Thomas Gioria est impressionnant. La volonté de ne pas utiliser de musique non diégétique accentue la tension du film. Un premier film très maitrisé qui annonce un nouveau réalisateur à suivre.
La tension monte tout au long de ce drame. Le sujet est abordé avec une grande crédibilité et un impressionnant jeu d'acteurs. Je pense qu'il aura des récompenses aux Césars s'il est nommé. Je recommande ce film