Vous avez aimé "Le Cercle des Poètes disparus" ? Dans le genre "prof pas ordinaire", voilà Maria Drazdechová. Mais le "Carpe diem" de la Tchécoslovaque (on est en 1983, à Bratislava, avant la partition) est fort éloigné de l'univers illustré par le personnage de Robin Williams ! L'enseignante de fin de primaire, bien en cour (soviétique), puisque membre du PC, conçoit en effet l'épicurisme à son profit unique. Les parents de ses élèves (pré)ados sont priés - pour le bien de leurs rejetons - de rendre à la veuve bréhaigne la vie quotidienne plus douce. Selon leurs capacités en ce sens : le boucher fournit les côtelettes, le plombier répare la machine à laver, qui fréquente professionnellement le personnel navigant fera le courrier entre elle et sa soeur vivant à Moscou, la coiffeuse la frisera.... et qui n'a ni compétences, ni moyens, lui fera au moins des gâteaux, voire ses courses, ses vitres, son ménage (les enfants étant sollicités à cet égard). Quant à l'astrophysicien déchu, pour cause de conjointe brillante ayant fui en Suède, comme il est du goût de la dame.... Un conte cruel ? Même pas : le scénario est tiré de faits réels. Une dramaturgie impeccable, un montage à l'appui tout aussi recommandable, des acteurs (petits et grands) au top : un "petit film" à grandes qualités. Cinématographiques, autant que morales - ces dernières si universelles (et pas que pour société corsetée par le plus abject des totalitarismes - la veulerie, la lâcheté, comme la manipulation s'en servant, s'en nourrissant, sont indissociables de l'espèce humaine, et la fin de l'histoire est édifiante à cet égard, alors que le Rideau de Fer est tombé...). Découvert en AP, dans le cadre des "films rares" UGC, de la semaine du 20 au 26/09/17, une "Leçon de classes" à ne pas rater : émotion(s) et (sou)rires....