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Ykarpathakis157
4 554 abonnés
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1,5
Publiée le 29 juillet 2020
L'art brésilien est dans un état terrible et Bacurau est un joli résumé de ce qui ne va pas avec l'art brésilien. Le niveau d'intelligence de l'écriture de ce film est inférieur à celui de la plupart des films d'animation Disney : Vous avez les pauvres du nord-est opprimés, les méchants Américains et leurs chiens du sud-est. Alors qu'est-ce qui ne va pas avec le film ? Le film n'a pas de personnages mais seulement des acteurs représentant des découpes en carton qui représentent les identités de groupe. Donc bien que ce soit un film bien réalisé il se noie dans une idéologie au lieu d'être une véritable oeuvre d'art qui consiste en une véritable expression individuelle...
« Bacurau » est un OFNI (objet cinématographique non identifié) mais dans tout ce que ce sigle peut avoir de meilleur dans la septième art. C’est un cadeau fait aux cinéphiles, aux spectateurs qui aiment le cinéma. Un cinéma qui ne répond à aucun code ni à aucune norme. Un cinéma qui se montre généreux à chaque plan et chaque pan du scénario. Un cinéma qui met l’originalité comme point d’orgue en ne laissant jamais son public de côté. Alors oui, pour les non avertis, il faut avouer que ce film brésilien indépendant, très justement récompensé du Prix du jury au dernier festival de Cannes, peut dérouter et pourra même rebuter les spectateurs qui aiment à rester dans les clous et le confort du formatage. Pour les autres, ce sera un plaisir de chaque instant. Car même si c’est une œuvre inclassable, à la croisée de plusieurs genres, elle n’en demeure pas moins accessible pour qui fera l’effort de s’y plonger.
On n’est pas dans un cinéma opaque, élitiste ou prétentieux. Pas plus que dans un cinéma où les clefs ne sont pas données, comme dans celui de Lynch par exemple (si bon soit-il). Et encore moins dans une proposition cinématographique qui se complaît à se différencier de la production générale juste pour faire bien ou se faire remarquer. « Bacurau » est bien plus malin et sincère que cela et Kleber Mendonça Filho (ici en duo à la réalisation avec Juliano Dornelles et qui nous avait déjà beaucoup plu avec son drame « Aquarius ») confirme qu’il fait partie des cinéastes à suivre dans le renouveau du cinéma brésilien. Une cinématographie qui nous offre une seconde perle cette année après le très beau « La vie invisible d’Euridice Gusmao ». Développer l’histoire de « Bacurau » au-delà de son synopsis de base serait en déflorer le secret et le plaisir. Disons juste qu’on entre dans le quotidien d’un village reculé du Brésil dans un futur proche avec ses codes que des intervenants extérieurs vont venir dérégler.
Seul petit indice, le film se compare en filigrane, dans son sous-texte politique, avec le déjà bien barré mais plus accessible et drôle « The Hunt ». Un film mémorable, bien perché et unique aussi dans sn genre. Un sommet du genre même. Le fond est le même, l’idée de base ressemble fortement mais le traitement est radicalement opposé. En effet, il y a d’un côté un film d’auteur brésilien très soigné artistiquement et une farce hollywoodienne en mode série B de l’autre. Mais ici, ça transpire l’amour du cinéma, l’envie d’essayer autre chose mais de manière cohérente et maîtrisée. Le contexte spatial et temporel est novateur et passionnant, la mise en scène ne fait pas de vagues mais colle parfaitement au contexte et le cocktail de satire politique, de chronique villageoise, de western contemporain, de film de traque auquel on ajoute un soupçon de fantastique ( !) est totalement envoûtant. Il y a un nombre incalculable de situations et de plans inédits et fous qui marquent l’esprit et on ne sait jamais où le scénario va nous emmener. Une découverte géniale et folle à voir plusieurs fois que seules quelques longueurs et zones d’ombres pourraient lasser. Du cinéma radical et fort comme on aimerait en voir plus souvent.
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"Bacurau" est un Ovni, un véritable film hybride sous forme de western sous psychotrope, et plus important encore, une métaphore filée hyperbolique dénonçant ce qui se passe réellement au Brésil : Déforestation catastrophique, maltraitance des peuples autochtones ainsi qu'une politique inhumaine. Et en passant, "Bacurau" ne manque pas de se moquer allègrement de la culture américaine des plus violente (armes et argent) ainsi que son racisme ambiant, detruisant tout sur son passage. En conclusion, "Bacurau" est un art violent mais ultra jousssif, nous offrant des moments de pure beauté nuptial.
Bacurau c’est une expérience qu’il n’est pas forcément facile à apprécié. Le rythme est très lent et on peu vite s’ennuyer si on est pas pris par l’ambiance et les personnages, il faut une bonne grosse heure pour que l’on commence a comprendre ce que nous raconte ce film, une heure c’est quand même un peu long et même si je reconnais la beautés des images et le soin donné a l’ambiance il est difficile de rester accrocher a certain moment, on est perpétuellement en attente d’un évènement qui viendrais envoler cette intrigue, et quand cet évènement fini par arriver c’est encore assez long a ce développer, mais la puissance est là, le temps pris durant cette première heure a développer une ambiance et des personnages fini par payer quand le rythme s’accélère, et pour le coup c’est presque jouissif tant la mise en scène et les images magnifique sont réussi. Ça fait parfois du bien un réalisateur qui prend son temps, on commence par un film contemplatif qui ne fait que exacerbé la puissance de sont final. On termine le film un peu sonner par cette fin survolté et en complet décalage avec la lenteur du début. Du coté des acteurs c’est un sans faute, le faite qu’il n’y est pas réellement d’acteur principale n’est pas du tout gênant ici au contraire , c’est ce village, ce groupe d’individu qui forme le personnage principale et il a plusieurs facettes, plusieurs caractères. « Bacurau » est donc en dent de scies dans sont ambiance tantôt contemplatif, tantôt survolté, parfois inégale en terme de rythme ce qui en refroidiras certain, mais si on parvient a rester accrocher tous le long du visionnage on est récompenser. En tous cas original et saisissant.
Wow, quelle claque ce film. Un mélange de Thriller/Western/Science-Fiction/Drame en plein coeur du Brésil. Une oeuvre à la fois très angoissante, malaisante et dépaysante. Mise en scène et réalisation excellentes. Du très lourd.
Un exercice de genre un peu scolaire et pas très palpitant. La bande-annonce, vendeuse, compile tous les meilleurs moments du film. Il nous reste l'heure et quelques qui suit, et qui est somme toute assez ennuyante.
En réalisant "Bacurau", les 2 cinéastes brésiliens n'hésitent pas dans cette parabole sociale et politique de fustiger l'état de leur pays qui vient de basculer dans l'extrême droite. Si la charge peut paraitre énorme, elle a un effet salvateur sur un spectateur en quête de révolte et de liberté. Les cinéastes amènent l'horreur et l'incroyable crescendo dans un village retiré de tout, mélangeant habilement oeuvre sociale, pamphlet politique, parabole futuriste et film d'horreur. Présenté et récompensé à Cannes en 2019 au côté d'un autre film dénonçant aussi la fracture sociale de plus en plus grande, "Parasite" qui repartit avec la Palme d'Or. Incontestablement, deux grands films qui ont su réinventer la critique sociale à travers le film de genre.
Autant le dire tout de suite, ce film brésilien a tendance à verser dans l'ultra violence. Les habitants du village de Bacurau se rendent compte que celui-ci est rayé de la carte après le décès de sa doyenne. On peut voir à travers cette œuvre un message politique visant à éliminer les habitants qui n'en n'ont que faire des promesses d'un candidat corrompu et haut en couleur. Le film navigue entre SF (car on est dans un futur proche), western et thriller sans jamais réussir à imposer un style. L'ensemble est très brouillon mais mérite de s'y attarder de par son originalité.
L’ambition que revendique Bacurau ne fait aucun doute. Mais l’ambition ne suffit malheureusement pas à faire un grand film, encore moins un bon. Car à trop vouloir mélanger les registres et les genres, à trop vouloir construire un faux mystère et une opacité on ne peut plus artificielle sur les motivations qui poussent à agir les protagonistes, le long-métrage perd de vue son projet politique pour tomber dans les pires travers du grand-guignolesque où explosent aux yeux et aux oreilles des têtes et des corps tout en confortant une vision de l’Histoire récente du Brésil trop manichéenne et ethnocentrique pour vraiment convaincre. L’étranger est une menace blanche qui transforme son idée de suprématie en motivation cruelle et dégoûtante, soit l’organisation d’une chasse à l’homme qui se termine dans un bain de sang, de cervelles et de tripes. Au cœur du film se tient la thèse d’une purgation de la violence par la violence, la réparation de la barbarie par la barbarie ; aussitôt s’écroule le prétendu message politique, puisque si la démarche du cinéaste reste éminemment manichéenne, la communion dans le sang et par le sang entache la pureté de ce pauvre petit village opprimé et contraint, s’il ne veut pas disparaître, de prendre les armes. Il y a un discours de victimisation doublé d’une hypocrisie congénitale qui légitime le recours à la violence sans, pour autant, abandonner la fable politique pour s’adonner pleinement au divertissement dans ce qu’il peut avoir de décomplexé voire de gratuit. En résulte une instabilité dommageable qui change Bacurau en pot-pourri de directions mal reliées entre elles par un montage calamiteux et une image voulue clinquante. Reste une bizarrerie générale qui réussit à intriguer le spectateur au cours de sa première heure et qui porte en elle les germes d’une révolte salvatrice à l’encontre du pouvoir brésilien actuellement en place. Une curiosité imparfaite, et qui tire (peut-être) justement sa valeur de son imperfection.
Quelque part entre Mad Max et les Sept Samurais, récompensé par le Prix du Jury à Cannes, Bacurau possède plusieurs qualités évidentes dont la première est l'originalité. Le script, dont on ne peut décemment dévoiler les ressorts, met du temps à révéler ses secrets. Il nous plonge dans un Brésil rural et décalé, surréaliste, mystérieux, et bonifié par une mise en scène recherchée: sur le plan formel c'est une réussite, une atmosphère unique se dégage du film. Une fois les événements en marche, on comprend que le film déroule en réalité une grande parabole politico-sociale, courageuse par les temps qui courent. En résumé, il s'agit d'une oeuvre majeure venue d'Amérique du Sud, et elle mérite sans aucun doute le détour !
Primé à Cannes, ce « Bacurau » est censé être une satire politique dénonçant la lutte des classes, l’avancée de l’extrême-droite, ainsi que la corruption au Brésil. Sauf qu’ici, c’est mal amené car trop long et contemplatif dans sa première partie, mais surtout assez balourd dans sa deuxième, car ce sont finalement les riches américains les gros méchants ! On pourra néanmoins sauver des panoramas très léchés, une esthétique très seventies dans les combats et fusillades ainsi que le message du dénouement qui veut que ce soit avec les armes du passé que l’on défend le mieux l’avancée du fascisme. Pour le reste, les acteurs ne sont pas du tout attachants, notamment Udo Kier qui cabotine à mort et quant à voir un quelconque message social dans ce métrage, on repassera !
Il y a beaucoup de virtuosité dans ce film qui sort du lot. Les réalisateurs réussissent le pari d'un film fantastique, mais où tous les faits étranges finissent par être expliqués. En tant que spectateur, nous ne savons jamais si ce que nous voyons est mirage illusoire ou réalité. Comme de nombreux spectateurs, je pense avoir été déçu par la deuxième partie du long métrage qui se raccorde assez difficilement à la première. La scène de lutte finale est bien construite et le fait que les villageois ne soit pas présenter comme des "gentilles personnes sans défenses" est vraiment réussi. Le spectateur ne peut que s'attacher à des anti héros et c'est plutôt bien. Pour finir, la prestation de l'acteur Silveiro Pereira m'a vraiment emballée, il joue un chef de clan, qui impressionne l'ensemble du groupe et j'ai été tout autant impressionnée par son aura en tant que spectateur !
"Bacurau" est un film qui se déroule dans un futur proche dans le village fictif de Bacurau. Alors que tous les habitants sont réunis pour l'enterrement de Carmelita, qui s’est éteinte à 94 ans, ils commencent à remarquer des choses étranges à commencer par le fait que leur village a été rayé de la carte. Plus de réseau, des vivres qui ont du mal à arriver, des présences inhabituelles. Ils se rendent compte que quelque chose cloche et se prépare en conséquence. Juliano Dornelles et Kleber Mendonça Filho mélangent les genres pour surprendre et pour appuyer leur message qui est très fort. J'ai déjà vu de nombreux films brésiliens, connus ou pas, et celui-ci commence comme un petit film qui donne l'impression qu'il va nous ennuyer avec la vie dans ce village, mais très vite, ça devient intéressant et surtout intense. On peut voir beaucoup de choses dans ce film, car il est question entre autres de la violence qui est enracinée dans ce pays, de la culture des armes à feu, de la corruption qui est présente dans de nombreux secteurs et des différences sociales. Pour ma part, j'ai vu un symbole avec le combat d'un peuple face à l'oppression. On a parfois l'impression de voir un OFNI, mais le message et les intentions des réalisateurs sont clairs. Le film est violent et parfois gore, mais ce n'est jamais gratuit. Comme je l'ai dit, tout est fait pour dénoncer un système presque totalitaire. Bref, un bon film qui est original dans son approche.
Bacurau est un petit village du Nordeste Brésilien, loin de tout et attaché à ses coutumes, comme le montrent les scènes d’ouverture. Les relations entre les habitants sont empreintes d’empathie, de générosité et de solidarité. L’irruption du danger, de l’inconnu, dans ce milieu humainement idyllique mais géographiquement rude est une formidable idée. Ce qui commençait comme un film sociologique glisse alors lentement vers le fantastique, puis l’horreur. Dans tous ces genres, la réalisation de Kleber Mendonça Filho excelle, et au-delà de cette multiplicité des genres et des références, son film est aussi une parabole, mais non une analyse, politique. C’est l’esprit de résistance et de révolte qui caractérise le film, en montrant sa récurrence dans la population du village, qui avait déjà par le passé démontré cet esprit : voir les pièces du Musée local qui le rappellent : article de presse et photo de Cangaceiro (évoquant aussi la paternité spirituelle des films de Glauber Rocha). Un grand film baroque, original et époustouflant.
Film d'auteur mais aussi film politique, le film joue de nous et arrive à nous tenir en haleine. On y suit l'histoire d'un village brésilien qui doit continuer de vivre malgré les événements qu'ils ont déjà subit et qui doivent encore subir.