Kleber Mendonça Filho (Les Bruits de Recife, Aquarius) avait jusqu'ici creusé un sillon de cinéma social assez subtil. Là, c'est une autre histoire. Ou plutôt un autre style : mélange déroutant de western brésilien, d'action/SF à la sauce Carpenter des années 1980, de métaphore sociopolitique grand-guignolesque… Et c'est bien décevant : intrigue éclatée et peu lisible, déroulé péniblement long, scénario qui joue avec le grotesque à ses dépens et qui sombre dans les excès qu'il dénonce avec une complaisance désagréable. Prix du jury (!) au festival de Cannes 2019.
Les incohérences rivalisent avec les violences. Certainement atterré par son œuvre, le réalisateur, en guise d'excuses, indique dans le générique que « grâce à ce film, 800 emplois ont été créés » Le voilà donc, l'intérêt de ce très long métrage , par ailleurs très bien filmé en termes d'atmosphère d'un bourg typique du Nordeste
Très bon film, dépaysant, plein de suspens. Du bon cinéma dans le genre western moderne. Magnifiquement interprété, avec des scènes drôles qui font passer la dureté du sujet.
Film qui part dans 2 ou 3 sens en 2 heures de temps - perso ; je ne l'ai pas trouvé terrible du tout - la VO ne me dérange pas mais là du coup cà m'a fait décroché assez rapidement. Prix pour moi incroyable du jury à Cannes !! Franchement à éviter pour moi vous allez perdre 2 heures de votre temps. Autant ils ne se sont pas trompés à Cannes pour Parasite mais là…….La technique est peu insipide, la photographie en particulier est très neutre, au point que ça en devient quelconque: J'ai donc été très déçu.
Western baroque dans le Pernambouco….les mercenaires américains contre les autochtones brésiliens. A vous de chercher la métaphore….ça se lit quand même au premier degré…. à partir de la première heure , du sang, visages mutilés, Des cercueils qui s'empilent, beaucoup de personnages patibulaires qui s'entretuent….Pas forcément inintéressant, pas forcément passionnant. Et pourtant à la fin, les spectateurs restent dans la salle ; Why ???? Attendre quelques jours. Si on aime les films baroques, pourquoi pas…Hors catégorie de toute façon…
Faisant le pont avec le baroque du cinema novo des glorieux Glauber Rocha et Ruy Guerra, le réalisateur de l'admirable "Aquarius" signe - cette fois en duo - un film d'une grande beauté, complexe, sauvage et intransigeant. La montée de l'extrémisme au Brésil est ici combattue par toute la communauté de ce village, que certains - à titre expérimental - espèrent rayer de la carte. Excessifs, furieux, acharnés, les personnages de cette fable mènent leur juste combat picaresque jusqu'au dénouement fatal, décidé par Lunga, contemporain Antonio das Mortes.
Après avoir réalisé deux films dont le centre de gravité géographique était la ville de Recife – Les bruits de Recife (2012) et Aquarius (2016, La mémoire au féminin), Kleber Mendonça Filho exporte pour la première fois son tournage et son récit hors de sa ville natale. Ici, le village d’accueil du récit est celui éponyme au titre du film. Comme dans ces deux précédentes réalisations, le motif développé réside dans la sauvegarde d’un territoire de vie par ses autochtones. Dans la cartographie dressée, Mendonça Filho et Juliano Dornelles manipulent et agencent de nombreux genres cinématographiques pour livrer une allégorie politique. Présenté à Cannes, Bacurau a obtenu le Prix du jury ex-æquo avec le beaucoup plus caricatural Les misérables de Ladj Ly, concurrent français à l’Oscar 2020 du meilleur film étranger… Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/2019/09/27/bacurau-futur-anterieur/
L’ambition que revendique Bacurau ne fait aucun doute. Mais l’ambition ne suffit malheureusement pas à faire un grand film, encore moins un bon. Car à trop vouloir mélanger les registres et les genres, à trop vouloir construire un faux mystère et une opacité on ne peut plus artificielle sur les motivations qui poussent à agir les protagonistes, le long-métrage perd de vue son projet politique pour tomber dans les pires travers du grand-guignolesque où explosent aux yeux et aux oreilles des têtes et des corps tout en confortant une vision de l’Histoire récente du Brésil trop manichéenne et ethnocentrique pour vraiment convaincre. L’étranger est une menace blanche qui transforme son idée de suprématie en motivation cruelle et dégoûtante, soit l’organisation d’une chasse à l’homme qui se termine dans un bain de sang, de cervelles et de tripes. Au cœur du film se tient la thèse d’une purgation de la violence par la violence, la réparation de la barbarie par la barbarie ; aussitôt s’écroule le prétendu message politique, puisque si la démarche du cinéaste reste éminemment manichéenne, la communion dans le sang et par le sang entache la pureté de ce pauvre petit village opprimé et contraint, s’il ne veut pas disparaître, de prendre les armes. Il y a un discours de victimisation doublé d’une hypocrisie congénitale qui légitime le recours à la violence sans, pour autant, abandonner la fable politique pour s’adonner pleinement au divertissement dans ce qu’il peut avoir de décomplexé voire de gratuit. En résulte une instabilité dommageable qui change Bacurau en pot-pourri de directions mal reliées entre elles par un montage calamiteux et une image voulue clinquante. Reste une bizarrerie générale qui réussit à intriguer le spectateur au cours de sa première heure et qui porte en elle les germes d’une révolte salvatrice à l’encontre du pouvoir brésilien actuellement en place. Une curiosité imparfaite, et qui tire (peut-être) justement sa valeur de son imperfection.
Un western futuriste, sur un fond dénonciateur du gouvernement Brésilien actuel, voilà ce que c'est ''Bacurau'', et c'est plutôt réussi !
L'histoire se déroule dans la profonde campagne de la région du Nordeste, au Brésil. Les habitants du petit village de Bacurau, après la mort de leurs doyenne, vont se retrouver face à des événements étranges.
Résumer le film à un western serait quelques-peu réducteur. En effet, le duo Mendonça-Dornelles arrive à alterner entre les genres et nous offrir une oeuvre originale, intrigante mais réaliste. ''Bacurau'' s'ouvre dans sa première partie comme un film de science-fiction, qui au-delà de la trame scénaristique se déroulant dans un futur dystopique, offre certains éléments nous ramenant à ce genre ( soucoupe-volante; choses mystérieuse se déroulant au village ... ). Mais le film s'affirme vite comme un western, un affrontement entre les villageois accroché à leurs terres et leurs traditions, et de mystérieuses personnes venus les supprimer et s'approprier leurs territoires.
Le film prend parti dans les deux camps, en plus de ne pas suivre particulièrement un personnage, pour laisser place à un film qui se veut collectif, voir chorale. Le village de Bacurau est caractérisé par la mixité en tous genre ! Et tous sont liés à une chose : protéger et vénérer leurs territoire et leurs traditions. Coté ''méchants", qu'ils soient américains ou brésiliens, aucune hésitation à nous faire voir leurs crimes et leurs folie, mais presque jamais n'est évoqué leurs réels objectifs ( mais ça, on le devine )
Mais au-delà de cette surface bien remplis à la mise en scène jouissive et violente, se cache un véritable ''clin-d’œil'' au gouvernement de Bolsonaro et aux Etats-Unis ! J'ai trouvé plutôt intéressant de la part des deux cinéastes d'amener cette question à travers donc un film de genre, on peut le dire, et ne pas s'attarder seulement vers un énième drame sociale réaliste et souvent simpliste.
Le film à peut-être quelques défauts : Quelques petites longueurs; l'apparition des ''mystérieuses personnes'' qui se fait beaucoup trop rapidement dans le récit je trouve; mais aussi des personnages assez mal-écrit, sans réel réflexion ou évolution tout au long du film ( même si on leurs demande qu'un chose au final, c'est de défendre leurs terres et d'être déterminé ).
En bref, le duo Mendonça-Dornelles réalise un bon coup avec ''Bacurau'' et propose un film à l'univers de science-fiction, au scénario western et à la pensée toujours proche du Brésil d'aujourd'hui ou ce qu'il pourrait devenir ( comme le dis la phrase d'introduction du film ). Un prix du Jury à cannes mérité !
C'est autant par son audace esthétique que par son intelligence du récit que Bacurau donne forme à un idéal qui s'érige de manière frappante contre l'idéologie des temps de Bolsonaro ou de Trump : l'idéal démocratique d'une société en mouvement, construite par des multiplicités et nourrie par une histoire de résistance politique et culturelle.
Ce film aurait reçu un prix au festival de Cannes... On se demande si le jury l'a vraiment bien regardé. Il n'y a rien à sauver dans ce fatras de scènes insipides ou répugnantes ; en gros, spoiler: des gens vivent dans un petit village paumé dans la cambrousse, et des tueurs étrangers viennent pour massacrer tout le monde sans raison apparente et sans état d'âme . Scénario réduit au strict minimum, violence gratuite, mise en scène en dessous de celui d'un amateur, jeu des acteurs pas du tout crédible, bref il faudrait inventer une nouvelle lettre dans l'alphabet pour aller au-delà de la série Z.
Une musique presque rétro sur un ciel étoilé ouvre ce terrible long-métrage, annonçant d'ores et déjà l'horreur qui attend les habitants de Bacurau. C'est (heureusement) une histoire dans un futur proche et la comparaison avec l'état autoritaire brésilien et le fonctionnement autarcique de cette ville n'est que fortuite. Mais Bacurau a été rayé de la carte, depuis les satellites qui tournent autour de la terre et les villageois résistants sont privés d'eau par un homme politique peu scrupuleux. Nous voilà donc entraînés dans un film inclassable, totalement original, qui se situe entre le fantastique, l'horreur et le western. Les deux réalisateurs prennent le temps de la terreur qui s'abat sur ces gens, dans un contexte où il est beaucoup question de mort, de résistance et de régionalisme.
Un film très particulier, dont la deuxième partie est d'une violence inattendue. Il faut dire que le scénario est vraiment original, on ne s'attend pas du tout à ce qui va se passer. Cela reste finalement cohérent avec le contexte d'anticipation décrit.