Décidément, je ne comprend vraiment pas les choix du jury Festival de Cannes 2019. Ce Prix du Jury, pour moi, est justifié pour le toupet de cette fable politique, pour son "idée", mais je trouve qu'esthétiquement, "Bacurau" est d'une banalité sans nom. Certes, cette production franco-brésilienne, pot pourri de genres, est un acte à la rébellion étonnant quand on connait la situation politico-sociale du pays sud-américain. Il y a une volonté de riposter face aux injustices, de se défendre au lieu de se soumettre et en ça, le film est utile et important ! Mais la narration collective du début, faisant penser à un documentaire France 5, est si ennuyeuse et distanciée qu'on se demande ce que le duo de réalisateurs a souhaité raconter. Personnellement, cette entrée en matière n'a pas du tout su me plonger dans cet univers. Je ne me suis pas attaché à ces villageois, tous similaires les uns aux autres, et je n'ai pas compris pourquoi le film prenait autant de temps à se contenter de ce "vide". La deuxième partie, quant à elle, introduit des nouveaux personnages, des américains méchants et riches. Là commence tout l'enjeu de "Bacurau". Bon, je n'ai pas plus compris l'intérêt de cette histoire car aucune raison n'est apportée à toute cette violence gratuite. Les américains sont méchants, point final. Le duel va s'avérer ensanglanté, jonché de nombreuses longueurs, comme si deux genres s'affrontaient en continu. En fait, j'ai beaucoup pensé à la saga "American Nightmare", qui raconte la même chose en étant plus explicite et qui, sous la présidence de Trump, se révèle beaucoup plus effrayante et actuelle qu'elle n'y parait. Ou encore à ces millionnaires de tous les horizons qui sont fiers de faire des safaris et de tuer tous les animaux de la savane comme à l'époque colonialiste... Certes, "Bacurau" est un film brésilien mais est-ce une raison pour rester aussi vague et inaccessible ? C'est comme si les réalisateurs avaient fait le choix de muter toutes les émotions des personnages face à une situation aussi horrible. Pour ma part, j'y ai pas cru. Ce fut une véritable traversée du désert et bien que son concept donne envie sur le papier (un village qui disparait de la carte pour mieux en éradiquer sa population), son traitement visuel est des plus confus.