« 9. April », curieusement traduit en français par « Invasion Day », est assez éloigné du style des films anglo-saxons. Le film suit un peloton de soldats à vélo dans leur manœuvre du 8 avril 1940 jusqu’au lendemain midi, fin d’une invasion allemande qui aura durée six heures. Décidée par Hitler une semaine plus tôt, en dépit du pacte de non agression signé entre les deux pays, elle surprit en partie une armée danoise hésitante et désorganisée par la faute de communications défaillantes entre ses différentes composantes. Les errances qui s’en suivirent sont bien illustrées dans cette série B aux moyens plus que limités (la division blindée allemande se compose de quatre blindés légers et une grossière maquette de char d’assaut (un seul car il ne faudrait pas gâcher). Si le final avec sa bataille dans la petite ville, sous les yeux des villageois médusés, et sa fin surprenante mais réelle sont du vrai cinéma, le reste semble à peine supérieur à une vidéo amateur, sauvée uniquement par une photographie impeccable (le lent lever du jour est un modèle de travail sur la lumière) et un casting qui fait le job, sobrement comme sont les scandinaves, même si les danois sont presque des latins aux yeux des trois autres. Par contre un manque d’intensité évident et un rythme inégal, entraîne une certaine lassitude par moments, à la limite de l’ennui. Comparé aux grands films de guerre américains, le côté physique est presque complètement absent, si bien que le premier affrontement ressemble à une bonne blague que des amateurs à vélo, légèrement apeurés, ont voulu faire à une Wehrmacht de pacotille. Sauf que les morts le sont vraiment. Inutilement.