Décidément fan ! Après avoir découvert ce film la semaine dernière au Publicis des Champs-Elysées par curiosité (la splendide affiche du film disposée partout dans le métro m'ayant bien accroché l'oeil), j'ai ressenti un besoin d'une orgie de classiques de la SF, de "Blade Runner" à "Inception" en passant par "Total Recall". Et finalement, n'y tenant plus, j'y suis retourné hier soir avec un pote qui le découvrait. Résultat : une soirée entière de discussion sur l'anticipation et ses résonances politiques et sociales. Parce que la grande force de "Virtual Revolution" (en plus d'être français - pour une fois "COCORICO", bordel ! - et d'avoir un visuel incroyable - en gros 1 million de budget total pour des SFX, une photo, des costumes et des décors de fou), c'est la pertinence de son (ses) sujet(s) de fond. La liberté l'est-elle toujours si on nous en impose sa propre définition ? Et si un gouvernement utilisait le besoin d'évasion des plus frustrés pour les asservir ? Et est-on vraiment asservi si on décide volontairement d'échapper à sa vie pourrie ? Bref, un film qui pose de véritables questions sur notre société, ce qu'elle pourrait bien devenir (la base de la bonne anticipation, en somme) et a la finesse de ne pas nous imposer de réponse de façon à nous permettre de nous positionner idéologiquement, tous seuls, dans notre coin, comme des grands, loin des fin hollywoodiennes formatées où l'on vous oblige à valider une ligne de pensée. Et du point de vue purement cinématographique, c'est aussi un vrai film noir futuriste (technoir, donc), avec tout ce qu'il faut de fausses pistes, de pluie et un perso principal, pas mal sous influence (Deckard, es-tu là ?), mais très efficace. Et un vrai film cyberpunk. Et un post-apo avec mechas et guerriers ferrés. Et un film de fantasy... Et tout est cohérent !
Alors oui, des petites maladresses d'écriture (dialogues un peu explicatifs qui, même s'ils dessinent un contexte fascinant et terrifiant, cassent un peu le rythme) mais la somme des qualités est tellement plus impressionnante que celle des défauts que ce serait chipoter. A noter également un très bon cast de quasi-inconnus - , à l'exception de Jane Badler, la terrible Diana (ici Dina, hommage ?) de la série "V" - avec des gueules, du style et du talent (et en anglais bien maîtrisé, pour la majeure partie, ce qui tord le cou à la réputation habituelle des acteurs tricolores).
Apparemment, une série est en développement. J'ai envie de dire : "VITE !!!"
Et en attendant, je crois bien que je vais y retourner.