"6 Days" est un film de prise d'otages qui donnent la désagréable impression de ne rien apporter de neuf au genre traité des centaines de fois au cinéma. Le fait que ce soit tiré d'une histoire vraie ne modifie pas la donne, bien au contraire ça aggrave le constat, celui que le film est incapable de traduire l'aspect nouveau d'une telle situation, quand en 1981, plusieurs personnes sont retenues à l'ambassade iranienne en échange de la libération de prisonniers arabes détenus par la République Islamique d'Iran. Le scénario, perclus d'éléments classiques
(la négociation, la nourriture à apporter, un otage libéré en signe de bonne volonté, 1 otage mort)
, tente de traiter à la fois la question politique, le côté journalistique et le rôle militaire, avec plus ou moins de réussite. Dans le premier cas, on développe très peu la nature des relations entre l'Iran et le Royaume-Uni, le dilemme "négo ou assaut" est banal et la référence à Munich manque d'illustrations. Dans le deuxième, si ce n'est inquiéter les proches et céder au voyeurisme et à la démonstration de force
(celle de Margaret Thatcher)
, on peut pas dire que le filmage de l'ambassade est révolutionnaire et que l'accent soit mis sur la nature pionnière du contexte. Dans le dernier, le film se rattrape, montrant la difficulté d'être sans cesse dans l'attente et tous les tests d'intervention à mener
(stratégie, le bus)
. Dommage que l'assaut final, globalement efficace, souffre d'une mise en scène trop longue qui le rende en partie incohérent
(les vilains auraient pu tuer de nombreux otages pendant cette opération, ils ne l'ont pas fait)
. Sur le casting, Jamie Bell et Mark Strong font le boulot, Abbie Cornish un peu trop (son accent est très forcé). Au final, "6 Days" est un film dispensable, mou et pas assez anxiogène, qui s'en sort uniquement sur la partie militaire.