Suite au visionnage de ce film, l'impression générale qui prédomine chez moi, c'est que le contenu n'était pas suffisant pour tenir sur 1h40. Par comparaison, la série "The Crown" avait consacré un épisode d'une heure à Winston Churchill lors de sa saison 1, et il en disait autant si ce n'est plus sur ce personnage emblématique. Directement lié à cela, le rythme est alors trop long, la réalisation de Jonathan Teplitzky manque de panache et l'ennui guette à de nombreux moments. Heureusement, au gré des errances du script, le film évoque quelques thématiques majeures
(le parallèle entre le rôle de leader de Winston et celui d'un Roi; la secrétaire qui a son fiancé engagé au front; la gloire terminée de Churchill)
et se focalise assez bien sur la personnalité de Churchill, obsessionnel au possible
(répète se discours en caleçon, veut aller sur le terrain, a du mal à laisser sa place (il y parviendra à la fin en étant pas sur la photo et se contentant du discours))
, déterminé comme jamais
(il prie même pour qu'il y ait de la pluie, afin que l'opération Overlord soit annulée)
et marqué par un passé dépassé
(la Première guerre mondiale l'a profondément touché, que ce soit le nombre de victimes (il a du sang sur les mains) ou bien les anciennes méthodes qui lui valent d'être la risée de Montgomery et Eisenhower)
. Hélas, le scénario n'est guère précis et profond quand il s'agit de revenir sur l'épisode des Dardanelles et il demeure trop léger et épars sur la relation entre Churchill et sa femme
(il faut attendre 1h20 pour que ça décolle à ce niveau, avec Winston qui reconnaît prendre trop de place dans le couple)
. Côté casting, Brian Cox en impose sur la voix et la carrure et imite à merveille Churchill (l'alcool et les cigares) mais il peine à transmettre des émotions à l'écran, je suis resté dubitatif sur la sobriété de Miranda Richardson et la performance sans âme de James Purefoy, et seul John Slattery émerge dans la distribution. Enfin, on pourra regretter une bande-son quelconque, incapable de souligner les événements les plus marquants et de stimuler l'émotion. Au final, "Churchill" est un film bien trop long, mitigé dans son traitement des sujets et un peu froid.