Linda a été violée par un homme portant un masque de hockey. Le soir même elle dépose plainte au commissariat mais la manière dont l’inspecteur dirige l’interrogatoire laisse à penser que Linda aurait tout fait pour se faire violer. Par la suite, Linda découvre que d’autres femmes ont été violées selon le même mode opératoire et donc, par le même homme. Face à l’impuissance de la police, elles décident de former un groupe de "vigilante" qui viendra en aide aux femmes, aidé d’une professeure de karaté.
Bob Kelljan s’était fait une spécialité du film de vampire (après en avoir réalisé trois), il change de registre pour s’atteler au rape and revenge et nous restitue un drame particulièrement efficace, intelligent, voir glauque par moment. Il a le mérite de se démarquer des autres films du même genre, puisqu’ici, il est question d’un violeur multirécidiviste, vêtu d’une combinaison orange et d’un masque de hockey. Ce dernier s’avère particulièrement pervers puisqu’il demande à ses victimes de chanter "Jingle Bells" au moment de les violer ! Devant l’incapacité de la police à intervenir (il n’est pas identifiable, il n’y a aucune preuve, pas d’empreinte et encore moins de trace de sperme), les victimes finissent par former une escouade anti-viole dans le but de lutter contre les violences faites aux femmes et dans l’espoir sans doute de pouvoir un jour, mettre la main sur leur violeur.
Le film nous donne à voir un pervers psychopathe particulièrement habile et tenace, ce dernier suit ses proies et les espionne jour après jour. Égocentrique jusque dans les moindres détails, il tient même un journal de bord qu’il enregistre sur un magnétophone qu’il a appelé "Journal d'un champion", dans lequel il se parle à lui-même. En parallèle, on suit le groupe de femme en train d’apprendre l’auto-défense afin de se tenir prête lorsqu’elles seront amenées à venir en aide aux femmes en détresse.
Le film alterne brillamment l’horreur, le drame et les moments (intentionnellement) drôles, comme lorsqu’elles retournent l’appartement du propriétaire d’une boîte de nuit accusé de viol
(elles iront jusqu’à lui colorer la b!te au bleu de méthylène comme si elle le marquait au fer rouge)
où comme cette scène où elles prennent à partie un documentaliste qui harcèle une journaliste et se foutent de sa gueule en lui demandant de se foutre à poil.
A noter enfin que dans le rôle-titre, on retrouve la charmante Jo Ann Harris et que le film a quelques similitudes avec The Ladies Club (1986) aussi appelé "Violences" de Janet Greek, où un groupe de femmes victimes de viol décidaient purement et simplement de kidnapper des violeurs pour… les castrer ! ✂️
Au final, il en résulte une agréable surprise de la part de ce que l’on pensait être qu’un énième rape and revenge alors qu’au final, on a droit à bien plus que cela, avec des personnages intéressants et une psychologie travaillée.
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