En tant que fan de tennis j’ai jamais été satisfait d’un film sur ce sujet. Alors en plus quand ça traite de joueurs avec lesquels j’ai commencé à suivre ce sport, et notamment du match phare entre eux, ça m’inquiétait (sans parler de Shia Labeouf). Cependant, le « club 300 approved » et des bonnes moyennes (3.4 presse et 3.8 spectateurs) m’ont convaincu de tenter le coup.
Et surprise d’entrée : la ressemblance des acteurs aux joueurs est étonnante, vraiment bluffante même. Certes on voit peu de jeu, mais leurs mouvements sont similaires à ceux de leurs illustres modèles, les réactions, leur look et même les expressions sont conformes à l’original. A ce niveau Wimbledon, les décors (de vestiaire notamment) et les costumes nous replongent vraiment dans l’époque (débuts 80’s). Ce bon aspect passé on se laisse prendre par le climax qui monte jusqu’à la balle de match (enfin les nombreuses). Même si l’on connait le résultat le suspens s’établit et la tension se ressent.
L’angle choisit par le réalisateur pour montrer la préparation des champions et leurs états d’âme est très intelligent, même les néophyte du sport peuvent se mettre à leur place. En cela il a bien fait d’axer le film sur la rivalité des 2 frères-ennemis, leurs ressemblances et leurs différences. L’un parle doucement, reste dans un environnement calme, est entouré de son coach et sa future femme, se prépare à fond en s’entraînant, a muselé sa colère : Ice-Borg ; tandis que le bad boy écoute de la musique à fond, sort avec d’autres joueurs en boîte, boit, fume (même si c’est pas montré), garde des rapports avec ses parents et laisse s’exprimer sa frustration et sa rage. L’antagonisme est bien exploité, la fin laisse à chacun le loisir de penser à ce qu’aurait dû faire le perdant.
Si l’histoire n’apparaissait pas géniale elle se transcende, la trame a ses subtilités tout en restant lisible, la musique est pas mal puisqu’elle joue son rôle, les acteurs sont très bons, l’exactitude des faits est là, les ressemblances aussi, les dialogues sont bons, le rythme se tient malgré pas mal de longueurs (oui souvent quand on voit Borg). Comme beaucoup je reprocherais le fait qu’on s’attarde beaucoup sur Bjorn et que c’est dommage vu la personnalité de John (de Connors aussi, tellement passé sous silence), on aurait vraiment eu un vrai rapport de force. Certes c’est un biopic, genre que je n’apprécie pas particulièrement, mais celui-ci a le mérite d’être fidèle et montrer plutôt une opposition de style (et de vie) plutôt qu’un simple matche de tennis. A l’instar d’un « La Môme » cela s’attarde beaucoup sur les zones d’ombre mais néanmoins ça fait monter un climax efficace qui plaira à tous.