Evidemment il fallait s'attendre à ce que le contraste entre le chef d'œuvre annoncé par la presse et la réalité ne soit justifié. Visuellement c'est très beau, dans la gestion du rythme, de l'image, du son, James Gray nous offre un film d'une grande richesse. Mais j'ai du mal à m'enthousiasmer pour un film qui est assez creux. En dehors de quelques scènes qui donneraient envie qu'on en fasse des films entiers
(la bataille avec les pirates de l'espace, l'attaque des macaques...)
, il n'y a rien que l'on n'ait vu dans des films d'autres très bons cinéastes (Interstellar, Gravity, 2001...).
Au final, c'est juste un fils qui est prêt à aller aux confins de l'univers pour retrouver son père, dans la mission de sauvetage la plus chère
(meurtrière et inutile)
de l'histoire. Les monologues internes sont vraiment irritants, surtout quand ils coupent 5 minutes de silence, qui au début sont plus des moments de contemplation, mais au fur et à mesure ont de moins en moins d'impact. Qui plus est, avec le même interprète principal, ça vire rapidement sur le "Tree of Life" et je pense que l'inspiration n'est pas anodine.
Si les références de Gray sont évidentes, on aurait aimé qu'il apporte quelque chose de nouveau au style, ne se contentant pas de redites et de discours pseudo-philosophiques. Parce que quand je lis "James Gray continue à explorer en profondeur chaque recoin de l'âme humaine et de l'univers.", je me dis qu'on n'y est pas. En fait, on peut extrapoler le propos du film en retirant tout le côté spatial et ça en devient un film banal
d'un fils abandonné qui veut retrouver son père pour enfin en faire le deuil
, là où ses prédécesseurs nous faisaient reconsidérer notre propre existence, la notion d'espace-temps, le monde qui nous entoure… Du coup, "Ad Astra" est sûrement l'œuvre la plus abordable de toutes celles que j'ai citées, mais c'est celle qui me laissera le moins bon souvenir.