Tau est un ordinateur hypersophistiqué qui contrôle toute une maison High-tech futuriste, pourvue de robots domestiques comme tueurs, maison qui sert à la fois au savant fou qui l’a conçu de domicile, d’espace de travail, et de prison pour ses cobayes humains. Kidnappés parmi ceux qui ne manqueront à personne, le génial maitre des lieux les force à des expérimentations sensibles et intellectuelles destinées à perfectionner l’intelligence artificielle révolutionnaire qu’il rêve de créer. C’est la place où ce mégalomanie sadique relègue une jeune pickpocket semi-prostituée, désormais réduite à un objet scientifique, torturable, soignable ou jetable à souhait en fonction de son comportement. L’ingéniosité redoutable et le sang-froid de notre héroïne ne suffisant plus, elle décide de s’échapper en retournant la tête de son extraordinaire gardien virtuel, exploitant son potentiel d’évolution, d’apprentissage, presque d’humanisation, puisque sa curiosité le rend a priori plus sensible que son créateur.
Ca me rappelle un peu l’excellent Ex-Machina et la brillante escroquerie affligée à un homme par une machine, sauf qu’ici l’enjeu semble être le contraire. Ce bon petit film fantastique reste plaisant et parvient à suspendre notre souffle, mais l’objet essentiel de l’intrigue reste malheureusement sous-exploité au profit d’une aventure bien légère, trop invraisemblable, voire fantaisiste, et percluse d’énormités. Bouleverser sans formation et aussi vite une logique mécanique aussi élaborée, le nombre d’imprudences aveugles commises par le vilain de l’histoire, les incohérences technologiques, sapent une histoire qui aurait été philosophiquement bouleversante si elle s’était plongé plus sérieusement dans l’inoculation de fonctions d’empathie, de personnalité, de choix, de création, d’évolution, insérables dans une machine.