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Tanezir
33 abonnés
583 critiques
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5,0
Publiée le 12 janvier 2010
Ce film est tout simplement sublime du début à la fin. La scène d'ouverte est superbe et celle de fin aussi même si elle n'a pas exactement la même intensité. Tarr a une maitrîse d'enfer. Ce contemplatif est vraiment merveilleux, la photographie m'a beaucoup plu. L'enchaînement des scènes, tous les plans contemplatifs, surtout la scène dans l'hôpital que j'ai trouvé très bien.
Malgré quelques longueurs, "les harmonies Werckmeister" s'avère être un véritable chef-d'oeuvre surréaliste. Superbe, des plans captivants, une musique magnifique, une ambiance apocalyptique de fin du monde. Béla Tarr est un génie du 7ème Art.
Béla Tarr est un génie et "Les harmonies Werckmeister" représente sûrement le plus grand film de ce début de 21ème siècle. Point. C'est du jamais vu. Ce film est certes très exigeant pour le spectateur lambda en cela qu'il demande de voir du cinéma comme on en a jamais regardé, de regarder le cinéma comme on scrute la vie (les impatients abandonneront vite). "Les harmonies Werckmeister" se construit comme une succession de plans séquences tous plus remarquables les uns que les autres. Les mouvements de caméra, fonctionnant comme un regard d'accompagnement, sont absolument sublimes d'évidence nous offrant une chorégraphie de la mise en scène extraordinaire. Impossible de raconter objectivement l'histoire (ou alors en détaillant plan par plan ce qui se passe à l'écran) tant le film est construit sur l'ouverture, interagissant en permanence avec le spectateur en attisant sa curiosité et en développant son imaginaire. C'est un cinéma de la contemplation, de la rêverie, de l'abstraction, débouchant sur une foultitude d'interrogations, de réflexions, de sensations, variables selon la sensibilité du spectateur. Celui-ci se retrouve comme hypnotisé devant tant de beauté, oubliant par la même qu'il regarde un film. Du grand art. Si vous n'avez pas encore eu l'occasion d'admirer les oeuvres de Tarr, réparez vite cette lacune. Je crois qu'il est impossible de parler du cinéma d'art d'aujourd'hui si on n'a pas vu "Les harmonies Werckmeister".
L'histoire se déroule dans une ville terne et sinistre avec son froid qui nous envahi. Il n'y a aucune échappatoire. Des centaines d'hommes ventripotents, vieux, silencieux, sont réunis sur la place principale de la ville, et forment une masse menaçante "sans visage". Le film se compose de plans-séquences alternant lenteur et rapidité. Le gros plan sur le feu du poêle est annonciateur d'un sinistre présage avec les troubles qui vont envahir la ville. Le film met en lumière le déclin des idées. Il est vrai qu'on peut se demander pourquoi Bach et Mozart ? Alors que la fin du monde aura lieu irrémédiablement dans environ 500 millions d'années. D'où l'harmonie archaïque, reconnaissance silencieuse de la destinée de la Terre. Les prémonitions de Béla Tarr sont saisissantes avec le climat délétère du film on pense à la dérive conservatrice de Viktor Orbán et avec le vandalisme de l'hôpital on se souvient de l'hôpital pour enfants Necker à Paris, visé par les actes de vandalisme de casseurs.
Souvent célébré comme une œuvre magistrale du cinéma d'auteur. Ce film mystérieux et contemplatif semble conçu pour ceux qui apprécient une profondeur apparente et des scènes longues et méditatives. On pourrait même dire qu'il parle davantage à ceux qui aiment voir le cinéma comme un puzzle intellectuel. Pour ma part, j'avoue une préférence pour des récits plus qualitatifs, comme Infinity War. Là, au moins, l'intrigue est claire, les personnages sont dynamiques, et on ne quitte pas le cinéma en se demandant si l'on s'est ennuyé ou endormi. Mais chacun trouve son plaisir où il peut... PS : l'intro est réussie, superbe musique et quelques plans bien jolis.
Les mots manquent pour écrire au sujet de cette œuvre cinématographique irréductible, poétique, chaotique, magnétique, historique et polyphonique.
Ainsi " parle" Béla Tarr par les images, les paysages réels et mentaux, les sons polyphoniques ou naturels vers une symphonie mystique, onirique et cosmique...........
La musique de Mihály Vig est un vrai personnage et sublime le propos visuel de ce cinéaste austère, lucide, atypique, précis et probablement philosophe ............
Des lents plans séquences, méditatifs et philosophiques, se dégagent, peu à peu , une réflexion sur les humains, sur le macro - cosmos et le micro - cosmos autour d ' une baleine et d 'un mystérieux prince, nous suivons le protagoniste principale dans ces parages métaphoriques et si magistralement filmés et mises en lumière par Béla Tarr, le maître du temps cinématographique évidemment. Bien à vous. Gérard Michel
Certes, la critique que porte cet objet pourrait se résumer à un simple refus, à un « retour en arrière » face aux valeurs en place depuis trop longtemps déjà. Il va bien plus loin… et nous aussi. Le voyage au néant n’est pas sans « sacrifice ». Rien ne se paie.
Difficile de faire différent après toutes les louanges tressées par les autres spectateurs. Les Harmonies Werckmeister, c'est l'un des films les plus étranges que j'ai jamais vus. Etrange un peu dans son histoire, mais surtout dans sa beauté, à la fois insaisissable et tellement proche, intime. C'est un film qui laisse totalement libre dans les analyses que l'on voudra faire, à tel point que l'on se sent presque orphelin à cause de tout ce qu'il apporte et que l'on ne peut lui rendre. Et pourtant ! Ceci dit, il serait par trop réducteur de vouloir en faire un film à clé car il n'y a pas une clé, mais dix, vingt ... Et leurs portes s'ouvrent chaque fois différemment, selon que l'on a commencé de réfléchir sur le début, sur la fin, ou sur telle ou telle scène. Dans les autres films étranges et beaux que j'ai en mémoire, il y a par exemple Les Ailes du désir, de Wim Wenders, La légende de la Forteresse Surami, de Serguei Paradjanov, Les aventures de Dieu, d'Eliseo Subiela... Aucun d'eux ne se ressemble. Mais tous partagent l'urgence de créer, la fragilité de la vie et de la beauté, l'indifférence aux exigences commerciales et aux règles de tournage convenues. Cinéma exigeant ? oui, sans doute, mais pas inutile, au contraire indispensable ! On trouvera ailleurs sur la toile un commentaire d'une spectatrice qui avoue avoir décroché après un quart d'heure et être partie se coucher, pendant que son mari restait, soufflé par la force du film. Je comprends très bien ça. Autant le dire : on ne regarde pas les Harmonies Werckmeister sans être un peu prêt, reposé et motivé. Mais les films extraordinaires sont à ce prix.
(Vu en DVD) Ce qu'il ne faudrait pas faire, car la durée d'un film est toujours plus délicate à appréhender en DVD, on a toujours mille choses à faire qui nous rendent plus impatient devant un film lent. Cette réserve idiote faite, le film de Bela Tarr est d'une densité immense, quelque chose là fait sens sans s'épuiser à l'allégorie, les plans s'impriment en nous durablement, le visage des acteurs, la scène de l'hôpital... Un grand film, n'en doutons pas.
Bela Tarr est un cinéaste atypique, possédant une conception du Cinéma quelque peu singulière. Avec lui, tout - ou presque, passe par la forme. Les Harmonies Werckmeister est un film exigeant, lent, contemplatif, contenant très peu de plans et doté d'une durée conséquente (plus de 2h15). Au fur et à mesure que nos yeux et nos oreilles s'habituent à cette valse de mouvement et de silences assourdissants, l'on comprend un peu de quoi il en retourne. Bela Tarr est un réalisateur dont l'ambition est de filmer la vie, de façon insolente. Chez lui, le Temps est quelques chose de précieux, qu'il ne faut pas perdre, auquel on s'agrippe, quitte à en perdre quelques uns en cour de route. Telle une véritable conscience humaine. On peut voir chez Tarr un certain perfectionnisme proche de Kubrick dans chaque plan, qui se révèle être un travail de tout les instants, avec un jeu du mouvement, des lumières et des ombres. On entrevoit également un peu de mysticisme tarkovskien, tant par l'aspect philosophique du propos que par le montage très hypnotique et apathique. Ici, la forme est la sueur de l'idée, Bela Tarr est un cinéaste de l'abandon à la maitrise (dans la conception il serait proche de Kubrick, Pialat ou Wong Kar-wai). Une des forces du film, est la façon dont Tarr filme l'homme, et surtout son visage. On peut y sentir toute la détresse du monde, et en cela, Tarr peut être vu comme un cinéaste humaniste, mettant l'homme au centre de l'univers (qui renvoie à la première scène du film où les hommes sont matérialisés comme des astres). Les Harmonies Werckmeister est un film oscillant entre réalisme et onirisme métaphorique. La baleine, principal enjeu dramatique du film, pourrait symboliser un élément extérieur quelconque venant troubler un groupe de personnes (ici les habitants du village) vivant presque dans une forme d'autarcie. Métaphore de la mondialisation ? De la perte de l'innocence ? Du conditionnement ? Les pistes sont nombreuses, mais trop de virtuosité peut il essouffler le propos ? Peut être bien. Et Tarr, à l'image de son héros, explore ce monde, en posant sur lui la vision d'un philosophe simple et différent. Les Harmonies Werckmeister est un film emprunt d'un lyrisme triste, à la mise en scène inspiré mais parfois trop exigeante malheureusement. Une belle oeuvre cinématographique du moins.
Longtemps que l'on rôdait autour de Béla Tarr. On tâtonnait, tergiversait, on n'osait pas. et puis voilà... un film somptueux et magique à la lumière irradiante, à l'esthétique fulgurante (Alekan doit en fremir d'aise dans sa tombe), aux temporalités languissantes et aux Abymes métaphysiques périlleuses. Ce n'est pas un film : c'est une prophétie. écho assourdissant d'une société un désarroi. On frôle le chaos on effleure la joie. On en sort K.O, on ne s'en remet pas. un immense moment de cinéma. Dont on ne sort pas indemne.. Damnés ou sauvés..? Bref, Alleluia.
La force de ce film réside dans l'originalité du scénario et les extraordinaires plans-séquences agrémentés d'une musique totalement adéquate. Des plans longs et quelques longueurs sont de rigueur, mais ne sont là que pour augmenter l'intensité visuelle du film qui nous subjugue par sa force à captiver l'oeil. L'étonnant Lars Rudolph sied parfaitement à ce rôle si ambigü, et le vieux Peter Fritz est parfait. Hanna Schygulla y joue somptueusement (actrice expérimentée). Si vous êtes adeptes de cinéma traditionnel, n'y allez pas. Personnellement je n'y connais rien au cinéma, mais c'est mon film préféré. Je conseille seulement aux gens très doués d'y aller.
Whao! Sans aucun doute 4 des plus beau plans séquences de l'histoire du cinéma sont dans ce films! Certainement l'un des plus grand film de tout le temps malgrès quelques longueurs certaines! Merci Mr Blea Tarr