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    Faute d'amour
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    Loïck G.
    Loïck G.

    344 abonnés 1 680 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 septembre 2017
    Un divorce. La garde de l’enfant pose à nouveau problème mais pas dans le sens communément entendu : ni le père, ni la mère ne se précipitent ici pour récupérer le garçonnet.  Dans la Russie de Andrei Zvyagintsev et surtout dans son cinéma pouvait-il en être autrement ? Le réalisateur de « Léviathan » saisit une fois encore l’opportunité de dévier le sens commun pour relater l’état d’une société qui dans le bien être apparent se sclérose et refuse d’admettre sa propre évolution vers une espèce de nihilisme. Au point que la police se désintéresse de la fugue du garçonnet dont les parents demeurent eux aussi bien en retrait. La violence verbale qui les réunit forge par contre une haine de plus en plus destructrice et aveugle. Andrei Zvyagintsev est pessimiste et c’est peu de le dire. Son film est noir, désespéré et d’une efficacité terrible dans le chaos qu’il prévoit plus qu’il ne le dépeint. Sous ses apparences mortifères, il raconte merveilleusement bien (direction d’acteurs parfaite) l’histoire simple et commune d’un couple qui ne s’aime plus et la recherche d’un enfant disparu. Le cinéma nous a déjà conté ce type d’aventures, mais sous l’œil du cinéaste soviétique c’est toujours un nouveau cinéma qui s’annonce.
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
    ffred
    ffred

    1 744 abonnés 4 028 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 septembre 2017
    J’ai découvert Andrey Zvyagintsey avec Elena, que j’avais adoré. Après le très beau Leviathan (prix du scénario), il était de nouveau à Cannes cette année avec ce Faute d’amour (prix du jury). D’ailleurs, tous ces films sont passés et été primés sur la Croisette sauf Le retour, son premier (Lion d’or à Venise). Voilà donc une nouvelle vision, toujours très noire, de la Russie d’aujourd’hui. C’est sombre, froid, glacial même, que ce soit les images, le propos ou le traitement. La mise en scène est sèche, minimaliste, sans effets et sans esbroufe mais terriblement puissante. Le récit fait froid dans le dos, nous laissant, au sortir, pantelant. Résultat d’une angoisse sourde qui monte progressivement jusqu'à un dénouement (attendu, ou pas) d’une terrible mélancolie. L’interprétation est de haute volée. Alexey Rozin (déjà dans Elena) et Maryana Spivak (dont c’est le premier film) sont formidables dans le rôle des parents. En résumé, encore une très belle réussite du réalisateur et une nouvelle vision au vitriol de la Russie de Poutine (et plus largement d’un état de l’humanité toute entière), aussi sombre et désespérée que le récent Une femme douce. Un film intense et oppressant.
    Yves G.
    Yves G.

    1 517 abonnés 3 532 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2017
    Un couple se déchire. Un enfant en paie le prix.
    Boris et Zhenya sont en plein divorce. Ils vivent encore sous le même toit - qu'ils tentent en vain de vendre - mais ne sont plus capables d'y passer cinq minutes sans s'agonir d'injures. Ils ont d'ailleurs recommencer à faire leur vie chacun de leurs côtés : Zhenya a rencontré un homme plus âgé et plus aisé, Boris a fait un enfant à une femme plus jeune qui vit encore avec sa mère.
    Entre eux deux Alyocha souffre en silence. Jusqu'à disparaître. Cette disparition rapprochera-t-elle ses parents ? ou les libèrera-t-elle d'un poids ?

    Amateurs de feel good movie passez votre chemin. "Faute d'amour" est un film éprouvant. Comme dans L’Économie du couple, on y vit un divorce en temps réel. Comme dans "Le Ruban blanc" de Hanneke ou "Scènes de la vie conjugale" de Bergman, on y entend jusqu'au malaise des disputes d'une effarante violence. Comme dans "Elena" ou "Leviathan", Zviaguintsev y poursuit le procès à charge de la société russe et de sa dérive individualiste.

    J'ai été durablement traumatisé par une scène. Elle se déroule au début du film. La raconter n'est pas le spoiler. Il s'agit d'une dispute entre Boris et Zhenya au sujet de leur appartement qu'ils tardent à vendre et de leur fils dont ils ne savent que faire : ils se battent moins pour sa garde que pour s'en débarrasser en le plaçant en internat. La scène s'interrompt quand Zhenya passe aux toilettes. En poussant la porte, le spectateur découvre le petit Alyosha, tapi dans l'ombre, étouffant un sanglot, le visage déformé par le chagrin et la peur, auditeur silencieux de la dispute dont il est l'enjeu. On se demande comment on a pu obtenir d'un enfant de douze ans de tels sanglots, un tel rictus - qui rappelle Le Cri de Munch. Une scène plus effrayante que bien des films d'horreur.

    Boris et Zhenya sont des monstres d'égoïsme. Zhenya est la pire des deux. On la voit avec son nouvelle amant, nue et lascive, lui susurrer des mots d'amour en lui racontant l'horreur de sa grossesse, les affres de l'accouchement, le dégoût des premiers contacts avec son fils. Quand elle rencontre sa mère, on comprendra d'où lui vient une telle dureté : on ne donne rien quand on n'a rien reçu. Boris ne vaut guère mieux. Il travaille dans une entreprise exigeant de la part de ses employés le respect d'une stricte orthodoxie. Le divorce équivaudrait pour lui au licenciement. Et on le sent plus soucieux de cacher ses déboires conjugaux à son employeur que de retrouver son fils.

    Quand Alyocha disparaît, Boris et Zhenya, qui avaient découché chacun de leurs côtés avec leur compagnon, mettent trente six heures à s'en rendre compte. Ils contactent la police qui refusent de les aider. Ils ont finalement recours à une milice privée, le Groupe de recherches des enfants perdus, curieuse cohorte muette de bénévoles, dans un pays gangrené par l'appât du gain, qui consacrent leur temps à aider des familles à la recherche de leurs enfants.

    Alyocha a-t-il fugué ? A-t-il été enlevé ? Ses parents le retrouveront-ils vivant ? On vous laissera, cher spectateur qui avez accepté de regarder ce film traumatisant, le découvrir. Vous serez surpris. Je ne suis pas sûr d'avoir compris la fin du film. J'aimerais en discuter avec vous.
    Domnique T
    Domnique T

    69 abonnés 241 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 28 septembre 2017
    La première heure est une mise en place, une description terrifiante des protagonistes. Pas un pour racheter l’autre ! Un père insignifiant et veule se « castagne » verbalement avec son épouse dont il divorce. Il a mis enceinte sa maitresse paranoïaque. La mère haineuse et adultère déteste tout le monde et voue une colère sans limite à son mari infidèle. Aucun échange possible, une caricature de négation du dialogue. Un enfant (que l’on voit peu) est en train de sombrer au milieu de cette ambiance délétère où aucun des deux parents ne veut s’occuper de ce garçon ! Bref, une galerie de portraits monstrueux qui donne la nausée. Durant la deuxième heure, on suit sans passion le recherche du garçon qui a fugué. Cela permet de compléter la galerie par le portrait de la grand-mère maternelle, un mix de Folcoche et de Staline, et d’un policier cynique débordé et inefficace !
    Voilà, deux parties distinctes ; la première où l’on s’ennuie et la deuxième est pire ! L’impression d’avoir été puni pour avoir osé entrer voir ce film.
    Bernard D.
    Bernard D.

    116 abonnés 613 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 septembre 2017
    Je ne sais pas pourquoi je n’avais pas mis en ligne sur Allociné ma critique (4 sur 5) de « Léviathan » que j’avais adoré, mais là le dernier Andrey Zvyagintsev « Faute d’amour » mérite un 6 sur 5 !
    L’intrigue est simple : la disparation d’un gamin de 12 ans – Alyosha, une âme sensible perdue au milieu de la haine - dans un couple arrivé plus au mur du divorce puisqu’il veut vendre son appartement et que chacun a sa vie de son côté … Un film de 2 h 08 sur l’enfance malheureuse, thème cher aux films des Frères Dardenne mais là je dois dire que ce réalisateur russe de 53 ans surpasse à plusieurs reprises les Belges !
    Tout est traité dans une extrême finesse. Alyosha est issu d’une grossesse non désirée qui a conduit à un mariage « sans amour et dont il est responsable » dit la mère qui n’a pas voulu avorter et ne veut pas s’occuper de son « erreur de jeunesse ». Le père lui a peur de divorcer pour ne pas perdre son emploi car il travaille dans une entreprise gérée « par un barbu, orthodoxe pur » organisant même des pèlerinages pour ses employés et leurs familles … et la solution idéale serait de mettre le gamin dans un orphelinat ! Alors qu’officiellement Alyosha « ne sait rien », il perçoit clairement la situation et va disparaitre.
    Les paroles et regards entre les parents très durs (mais moins que dans certains Bergman) et vont aller croissant en intensité -mais sans scène de ménage tonitruante - après cet « incident » que la police considère comme une simple fugue car « elle a trop de choses à faire … et toute la paperasse ». C’est finalement un groupe privé – le GREC – qui organisé de façon quasi paramilitaire et avec une aide tacite de la police (visualisation des bandes vidéo de surveillance, accès aux hôpitaux, morgues …), va entamer les procédures de recherche, passant vraiment tout au peigne fin.
    Le film est esthétiquement splendide (appartement de l’amant de la mère, la maison de la grand-mère dans son jus des années 50, la « base » = un vieil immeuble abandonné où Alyosha et son seul copain vont parfois se réfugier …) avec une lumière savamment étudiée, des effets superbes (travelling sur l’enfant dans le noir, image de la mère et de son amant faisant l’amour, vues à travers les vitres des fenêtres et la neige symbolique qui commence à tomber, le jeu des troches électriques des personnes qui cherchent l’enfant …), des images à couper le souffle (les arbres morts au tout début, la scène de la battue par ex.), et une bande son extra y compris pour le générique de fin qui vient enfoncer le clou .
    II aurait encore beaucoup à dire sur ce film très réussi … Un grand Merci à Mr Andrey Zvyagintsev pour ce cinéma qui traverse les frontières (et – sauf métaphore qui m’aurait échappée - va bien au-delà d’une critique de la Russie … pour être une analyse de la place actuelle des enfants dans les couples se déchirant et partagés entre leur libido et leur culpabilité). Il juste reçu à Cannes le prix du Jury même s’il aurait mérité à mon sens celui du scénario, de la mise en scène.
    rogerwaters
    rogerwaters

    147 abonnés 1 089 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 septembre 2017
    Le nouveau film du réalisateur de Leviathan confirme une fois de plus le goût du cinéaste pour la métaphore, celui-ci se débrouillant pour effectuer un commentaire sur son pays en semblant ne s’intéresser qu’à une histoire de couple banale. Ici, la froideur de la réalisation, l’absence totale d’émotion et le caractère affreux de cette histoire de disparition viennent confirmer la mauvaise passe d’un pays de plus en plus individualiste. Certes, les effets utilisés sont parfois un peu trop surlignés (la mère branchée 24/24 sur son téléphone portable), mais il transparaît du métrage un tel manque d’affection et d’amour que l’on finit presque par oublier – comme les personnages finalement – la disparition d’un petit garçon malheureux. Le fait qu’aucune explication ne soit donnée à la fin ne doit pas être vu comme une facilité d’écriture, mais bien comme une confirmation de la volonté du cinéaste de traiter son sujet jusqu’au bout. Glaçant.
    Archibald T.
    Archibald T.

    19 abonnés 209 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 septembre 2017
    Bouleversant.
    Le film est d'une froideur tout du long, les sentiments explosent d'un coup en fin de film pour mieux disparaitre.
    Son meilleur film à mes yeux.
    Enrico M
    Enrico M

    56 abonnés 24 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 septembre 2017
    Un chef d'oeuvre. Le réalisateur renoue avec la veine d'Elena tout en gardant le souffle de Leviathan. 2h de film dont on ressort battus, secoués, bouleversés mais tellement heureux d'avoir vu un grand film qui reste, un grand film mystérieux qui ne livre pas tout, tout de suite, sinon sa force et sa puissance.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 27 septembre 2017
    Oui très moyen, un enfant fugue parce qu'il se sent mal aimé par ses parents qui divorcent, le film se contente de montrer les nouvelles relations amoureuses de ces parents et les moyens mis en œuvre pour le retrouver.
    Scènes de c.. et scènes de chasse (a l'enfant) occupent une trop grande partie de ce film.
    Il aurait été bon de montrer un peu plus la vie quotidienne de l'enfant afin que l'on s'y attache davantage, ce qui aurait donné plus de force à ce film que je qualifierais de banal car du début jusqu'à la fin on reste sur sa faim !
    Reverdy
    Reverdy

    22 abonnés 91 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 septembre 2017
    Ce film est un chef d’œuvre : il dépeint, de manière très esthétique -le film est beau-, une Russie contemporaine, sans oublier toutefois son histoire et son héritage culturel. En effet Aliocha, un des frères Karamazov, est le nom du fils qui disparaît, comme pour s'effacer de ce monde où les individus sont égocentrés, concentrés sur leur plaisir personnel. Pourtant ce chemin de recherche du plaisir n'est manifestement pas un chemin de bonheur : les protagonistes principaux (un père et une mère) semblent épuisés par la vie, et se réfugient dans le divertissement (smartphone), et le sexe. Il n'y a pas d'amour en effet dans ce film. Le seul qui aime c'est Aliocha, comme le héros pur et innocent de Dostoïevski ; âme sensible perdue au milieu de la haine.
    Roberto R.
    Roberto R.

    15 abonnés 31 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 25 septembre 2017
    Film long, lent, avec des plans insistants qui m'ont paru sans intérêt sur le moment et qui au final s'avèrent inutiles. En fait le scénario est vide, tout repose sur les acteurs (tous très bons) et le rendu de l''ambiance de la Russie d’aujourd’hui. Amateurs de récit et d'action passez votre chemin !
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 25 septembre 2017
    Zviaguintsev dissèque avec une violente virtuosité ces couples russes formés trop jeunes dans le seul but d’échapper à leur propre milieu familial. L’enfant n’est alors que la concrétisation permanente de ses propres erreurs puis devient obstacle à un changement de partenaire, changement déjà bien engagé mais dont on comprend qu’il ne résoudra rien. Moins virulente que dans Leviathan, la critique sociale est en arrière-plan, concentrée sur la place de la religion et l’individualisation de la société.
    Le déroulement du film peut surprendre alternant étude psychologique et scènes de thriller « à l’américaine ». Il est d’une surprenante beauté plastique. Le déjeuner à la cantine est un véritable morceau d’anthologie.
    Ninideslaux
    Ninideslaux

    85 abonnés 246 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 septembre 2017
    C'est sûr, Andrey Zvyagintsev est un grand! Il est russe, très russe certes, mais dans Faute d'amour, son propos s'élargit -devient plus universel, plus humain aussi- que dans le génial Léviathan, qui était le film le plus russe que l'on puisse imaginer.

            Ici, quand il décrit un monde sans amour, où la seule recherche qui vaille est celle de biens matériels, où les couples se déchirent sans aucune considération pour ces enfants qu'ils ont fait, on dépasse évidemment le petit univers de cette ville de la Russie du nord, cernée par la forêt.

             Alyosha (Matvey Novikov) sait, bien sûr, que ses parents vont divorcer. Que l'appartement est en vente, qu'il va falloir quitter cette chambre où ce petit garçon introverti passe beaucoup de temps, au milieu de beaucoup de jouets. Mais, ce qu'il entend derrière une porte, au cours d'une de ces disputes haineuses dont Boris et Zhenya sont coutumiers -dès qu'ils se retrouvent en face l'un de l'autre-, ce qu'il comprend, c'est que ni l'un ni l'autre ne veulent de Lui. C'est que, dans leur nouvelle vie, à l'une comme à l'autre, il n'y a pas de place pour Lui. Que sa grand mère, seule autre famille disponible, ne veut pas de Lui non plus, et qu'il faudra trouver un pensionnat pour se débarrasser de Lui, bien loin et pas trop cher....

            Ils se sont mariés parce qu'elle était enceinte. C'est Macha (Marina Vasilyeva) qui est enceinte maintenant, et Boris (Alexey Rozin) veut vivre avec elle, petite poupée infantile et geignarde, et on se doute bien qu'après elle il y en aura d'autres! Le seul petit problème pratique qui l'embarrasse, Boris, c'est que son patron, orthodoxe sectaire, ne veut pas de divorcé chez lui..... Zhenya (Maryana Spivak), elle, a trouvé le bon filon, un divorcé plus âgé qu'elle et riche, riche!  Il suffit de voir son magnifique appartement très design (avec un arbre au milieu du living), qui donne sur la forêt pour comprendre qu'on a à faire avec un "nouveau Russe". Absorbés l'un et l'autre par leurs nouvelles amours, les parents vont mettre 36 heures avant de s'apercevoir que leur fils a disparu..... La police leur fait comprendre qu'elle n'a aucune chance de prendre en charge la disparition avant belle lurette (pas de moyens, pas de personnel, trop d'affaires à gérer....); là, la critique sociétale est patente, et les renvoie vers une association privée qui va, elle, déployer de gros moyens (beaucoup de bénévoles, donc, tout espoir n'est pas mort; il reste des poches de générosité...). Le film, c 'est cela: cette recherche de l'enfant, à travers cette forêt mystérieuse, qui devient vite effrayante comme celle du Projet Blair Witch, avec les averses de neige fondue, puis de grésil, puis de neige, à travers les hôpitaux aussi, et l'espoir qui petit à petit disparaît...

              C'est un divorce dans la haine. Et la disparition d'Alyosha, vécue comme un désagrément de plus dans leur vie ne fait que l'exacerber, cette haine. La visite à la grand mère, chez qui il aurait pu se réfugier, est encore un grand moment d'affrontement, atroce, entre Zhenya et sa mère, horrible vieille mégère.... dans la voiture de retour, ils se crachent à la figure -leur seul point d'accord- que, oui, elle aurait eut mieux fait d'avorter.... 

            Et ceux qui, se disant croyants, auraient pu présenter un visage moins noir? Haha! le patron orthodoxe est un bel exemple d'intolérance et de sectarisme. Et la vieille mégère se signe à tour de bras, tout en affirmant léguer sa vieille baraque perdue aux oeuvres, plutôt que de la laisser à sa pute de fille..

             Film magnifique, film d'une noirceur, d'un désespoir absolu.
    Aulanius
    Aulanius

    202 abonnés 1 709 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 septembre 2017
    Dès les premières minutes, j'ai vraiment accroché. Une très belle photographie, une bande originale super efficace, des acteurs méconnus qui respirent le naturel, une histoire commune mais tourné de manière à ce qu'on s'identifie et surtout une tension palpable pendant plus de deux heures. J'ai aussi adoré le fait que l'on nous laisse avec des questions car de nos jours, c'est assez rares. Après, je regrette aussi pas mal de choses comme le fait que beaucoup de scènes soient portées sur des scènes sexuelles car pour moi ce n'est pas le sujet même de la chose même si on peut voir en ça, l'égoïsme de chacun. Après, je trouve aussi dommage que ce soit aussi long car certains passages sont longuets et idem pour quelques dialogues. Aussi le fait que l'on peut tomber parfois dans le cliché alors que ce long métrage n'est pas du tout fait pour ça. En fait, "Faute d'amour" est une bonne surprise même si je savais qu'il a eu le prix au Festival de Cannes mais bon, ça ne m'a pas influencé. Je pense qu'avec certaines choses en plus, on aurait pu passer au statut de "claque cinématographique" assez facilement mais bon, on ne peut pas plaire à tout le monde. Il faut quand même aller le voir par curiosité. 13/20.
    Laurent C.
    Laurent C.

    262 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 septembre 2017
    D'abord, l'image se fixe sur des paysages forestiers enneigés. On devine à travers le feuillage blanchi des arbres l'ombre bétonneuse de la ville, Moscou, des sortes de tours immenses, bourgeoises, neuves, qui tranchent avec un passé communiste et austère. Parmi les habitants, il y a Genia, une très belle femme, apprêtée et sensuelle, et son mari, Boris, un homme qui est l'exact contraire de son épouse : bedonnant et mélancolique. Le couple se déchire, chacun entretenant une relation adultère apparemment constructive pour les deux. Mais il demeure l'enfant, au milieu des deux, assommé de désespoir, qui disparaît en plein tumulte conjugal. Le nouveau film de Zviaguintsev, après trois ans de silence, s'intéresse cette fois à la Russie urbaine et contemporaine. Le réalisateur regarde avec mesure et précaution, l'envahissement de la vie moderne par la télévision, les téléphones portables, l'Internet, et surtout en filigrane, l'âge d'or du capitalisme financier. Comme dans "Léviathan", le réalisateur filme plusieurs mondes dans son film. Il dénonce avec gravité un état qui méprise ses enfants, et plus largement ses citoyens à coup de manipulations médiatiques. On se souvient du portrait de Poutine filmé au-dessus du bureau dans "Léviathan", bureau où se jouaient corruption et abus des droits de l'homme de toutes sortes. Il filme aussi plusieurs univers qui se méprennent quand ils ne s'ignorent pas : celui des campagnes, arriérées, éduquées au communisme réactionnaire, et celui des villes bourgeoises ou du monde des affaires et de l'amour libre. Le réalisateur ne tombe jamais dans l'excès. Il choisit une photographie parfaite, très belle, qui permet à l'œuvre en tant que manifeste esthétique et politique, de prendre le pas sur une narration trop démonstrative. Sa maîtrise absolue de la mise en scène préfère la nuance, la délicatesse, à une dénonciation formelle et grossière des personnages qu'il filme. "Faute d'amour" constitue une œuvre majeure du cinéma mondial. C'est un petit bijou saisissant de beauté, tout autant que courageux, qui critique un état de la société russe jusqu'au sublime.
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