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    Faute d'amour
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    Jonathan M
    Jonathan M

    130 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 janvier 2018
    Ce qui fait d'Andreï Zviaguintsev un grand cinéaste, c'est qu'il ne juge aucun de ses personnages. Tout est question de mesure, et de montrer l'homme dans ses retranchements. Quand il s'agit d'évoquer la culpabilité, c'est parce que justement personne ne semble l'être individuellement qu'en faite tous réunis on l'est un peu. En première ligne les parents, et un divorce houleux et définitif. Leur amour pour leur enfant est enfouis par leur désir de renouveau. Instantané d'une famille occidentale contemporaine, faisant l'unanimité critique car touchant du doigt le désarroi d'une société. Des parents ingrats qui vont toucher le fond, une empreinte au fer rouge qui signe l'arrêt de leur bataille. Un enfant s'est perdu, faute d'amour. *TOP 5 FILM 2017*
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    120 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 août 2020
    Être en couple, c'est partager sa vie. Divorcer, c'est partager son couple. Quand cela passe par la revente de ses 85m³, c'est juste un petit drame du monde moderne, et ça signifie aussi un nouveau départ ailleurs, alors ce n'est jamais si terrible, n'est-ce pas ?

    C'est ce que Zvyaguintsev remet en cause. Quand le désamour (traduction littérale du titre) s'installe dans le couple et en sépare les deux moitiés, il semble que c'est ce qu'elles demeurent : des moitiés de personnes. Les deux se sont remis en couple de leur côté, mais ils sont désenchantés. En croyant se libérer de leurs sentiments, homme comme femme s'enferment dans le reste du monde peuplé d'illusions de la classe péterbourgeoise aisée. Même séparés, les personnages ne sont encore entiers que lorsqu'ils sont ensemble.

    En tant que parents, ils se retrouvent par la force des choses quand leur garçon disparaît. En effet, le film martèle avec insistance que le désamour conjugal est égoïste, car il ne cache pas que les illusions qu'on se fait, mais aussi le désamour filial : ce que le divorce partage en-dehors des évidences bureaucratiques et des soucis qu'on s'est construits, artificiels.

    Comme cela vient s'ajouter à l'addiction des parents pour les écrans, Zvyaguintsev dépeint ainsi cruellement leur désintéressement pour leur enfant. Lui aussi subit un désamour, mais non par rupture : par manque pur et simple. Même la caméra le rencontre à peine. Bref, c'est l'enfant la victime, voire le seul sage de l'histoire.

    Pendant que les adultes se compliquent la vie entre eux, sourds aux préoccupations de leur propre pays ou de celui d'à côté (coucou l'Ukraine), l'enfant subit, doit se taire, et n'a même plus le refuge des écrans que les parents se sont accaparé avec une promptitude ridicule. C'est lui qui, au final, même si on ne le connaît pas et qu'on le voit à peine, a raison sur tout.

    → https://septiemeartetdemi.com/
    Nicolas L.
    Nicolas L.

    86 abonnés 1 746 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 janvier 2020
    Un drame poignant. D'une mise en scène somptueuse et d'une photo à tomber, le film n'en demeure pas moins un portrait acerbe sur notre société individualiste où l'amour pour son enfant est devenu opaque. Il faut l'absence de cet enfant pour que celui-ci soit présent dans l'esprit de ses parents. Magnifiquement interprété, les acteurs jouent avec une certaine retenue assez glaçante et qui en fait pour une fois des personnages principaux ni tout bons ni tout mauvais. La fin ne donne pas forcément les clefs de cette disparition mais apporte un subtil message par un dernier plan de toute beauté poétiquement cinématographique. Bref ce film est une pépite !!
    Newstrum
    Newstrum

    46 abonnés 261 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 octobre 2017
    Film d'une âpreté terrible sur un couple qui se sépare et un enfant qui fugue, disant par ses images grises la dureté de la vie en Russie, qui sacrifie ses propres enfants. Un drame difficile à regarder mais puissant souvent grâce à la rigueur implacable de la mise en scène. Zviaguintsev est une héritier désabusé de Tarkvoski. Voir ma critique complète sur mon blog : newstrum.wordpress.com
    Stéphane R
    Stéphane R

    24 abonnés 348 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 mai 2021
    je ne pense pas que l'office de tourisme de Moscou ait financé le film !
    Noir, c'est assez noir. Plutôt misanthrope même hors cette armée de bénévoles qui suppléent à l'incurie de la police. Le collectif non étatique initié par des citoyens est ici porté aux nues face aux impasses individualistes d'une Russie aux rêves d'oligarques. Le salut est dans l'attention à l'autre, plus particulièrement à l'enfant.
    Loïck G.
    Loïck G.

    335 abonnés 1 670 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 septembre 2017
    Un divorce. La garde de l’enfant pose à nouveau problème mais pas dans le sens communément entendu : ni le père, ni la mère ne se précipitent ici pour récupérer le garçonnet.  Dans la Russie de Andrei Zvyagintsev et surtout dans son cinéma pouvait-il en être autrement ? Le réalisateur de « Léviathan » saisit une fois encore l’opportunité de dévier le sens commun pour relater l’état d’une société qui dans le bien être apparent se sclérose et refuse d’admettre sa propre évolution vers une espèce de nihilisme. Au point que la police se désintéresse de la fugue du garçonnet dont les parents demeurent eux aussi bien en retrait. La violence verbale qui les réunit forge par contre une haine de plus en plus destructrice et aveugle. Andrei Zvyagintsev est pessimiste et c’est peu de le dire. Son film est noir, désespéré et d’une efficacité terrible dans le chaos qu’il prévoit plus qu’il ne le dépeint. Sous ses apparences mortifères, il raconte merveilleusement bien (direction d’acteurs parfaite) l’histoire simple et commune d’un couple qui ne s’aime plus et la recherche d’un enfant disparu. Le cinéma nous a déjà conté ce type d’aventures, mais sous l’œil du cinéaste soviétique c’est toujours un nouveau cinéma qui s’annonce.
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
    Gfa Cro
    Gfa Cro

    53 abonnés 573 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 janvier 2018
    vu et avis le 20180118

    Sujet difficile, très bien raconté. Un film crédible et intéressant.

    Le film est très bien fait. Le contexte, l'histoire personnelle du couple, la recherche d aliocha, superbes images. Le film m'a vraiment paru très bien comme il est.

    Quelques points que j'ai remarques :
    lorsqu'ils collent la seconde affiche sur le réverbère quelqu'un passe et ne la regarde même pas.
    "Et s'il est dans l'eau ?" - "On ne cherche pas les cadavres". Pourtant un peu plus tard, le même les accompagne à la morgue.
    Sur le chemin du retour, Genia ne condamne pas totalement sa mère. Elle la défend face à Boris.
    Barry.L
    Barry.L

    28 abonnés 136 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 25 mai 2020
    Récompensé par un prix du Jury à Cannes en 2017 et par un césar du meilleur film étranger, ‘’Faute d’amour’’ est venu confirmer le statut d’Andreï Zviaguinstev comme étant le meilleur analyste du monde russe actuel. Certains critiques se sont pâmés d’admiration devant le film en invoquant rien de moins que Tchekhov, Dostoïevski, et Ingmar Begman. C’était certainement faire trop d’honneur à une œuvre qui ne brille pas par sa finesse.

    Genia et Boris forment un couple qui va bientôt divorcer. Se déchirant continuellement, ils ne savent pas quoi faire de leur fils Aliocha, qui se sent délaissé. Un jour, Aliocha disparaît. Ses parents vont alors se lancer à sa recherche.

    Les influences bergmaniennes qu’ont cru bon de mettre en avant les critiques sont sans nul doute dû au projet initial du réalisateur. En effet, ce dernier souhaitait faire un remake de ‘’Scènes de la vie conjugale’’, la mini-série/ le film de Bergman qui racontait la dislocation d’un couple. N’ayant pas réussi à obtenir les droits (ouf!), Zviaguinstev s’est résolu à écrire et mettre en scène une histoire originale. Le film se démarque de celui de Bergman par un aspect (bon en vérité il y en a beaucoup plus) : la présence d’un enfant. Sur le papier, cela pouvait être intéressant : voir un couple en train d’exploser et les effets désastreux que cela peut avoir sur l’enfant (on devine que l’enfant a disparu car il ne supportait plus le climat familial). Malheureusement, le point de vue du réalisateur pulvérise tout notre intérêt. Le plus gros reproche qu’on peut faire au réalisateur, c’est sa haine très exagérée pour ses personnages. Certes, un réalisateur a tout à fait le droit de ne pas aimer ses personnages, voire de les mépriser complètement. Mais il doit savoir diluer sa haine et nous faire comprendre avec subtilité la raison de son regard désespéré sur la nature humaine. Quel intérêt d’aborder une œuvre où, dès les premières images, le réalisateur cherche excessivement à cracher son mépris sur ses personnages, lesquels ne sont plus que de vulgaires marionnettes ? Des marionnettes qui font du surplace, non pas victimes d’un tragique destin, mais d’un réalisateur au point de vue hautain. L’autre possibilité qu’à un réalisateur pour faire passer son hostilité à l’égard d’un protagoniste est de le rendre suffisamment fascinant dans un premier temps pour attirer l’attention du spectateur. Une fois le spectateur happé, le réalisateur peut alors régler ses comptes avec le héros (le meilleur exemple est sans conteste ‘’Le Casanova de Fellini’’ où Casanova, bien que haï par Fellini est suffisamment intriguant pour attirer l’attention du spectateur). C’est tout le contraire avec ‘’Faute d’amour’’ : en plus d’être détestable, Genia et Boris n’ont pas le moindre intérêt. Dès le début, Zviaguinstev, véritable démiurge s’acharne sur la nature humaine en cherchant à chaque plan à nous faire détester encore plus Genia et Boris. L’idée de base de ‘’Faute d’amour’’ n’était pas mal du tout, mais le traitement au marteau-piqueur, la vision très étroite de ce sentiment si complexe qu’est la haine affaiblissent le résultat final.

    Après ce désastreux début, d’une incommensurable lourdeur (Génia est bien évidemment sur son portable les trois quart du temps, image d’une colossale subtilité pour nous faire comprendre à quel point les humains sont dorénavant déconnectés des réalités) survient la deuxième partie du film : la disparition de l’enfant. Cet événement, normalement très impactant devrait chambouler Genia et Boris jusqu’à les pousser à se remettre en question. Mais non. Il faut se souvenir que Genia et Boris ne sont pas des personnages ou encore moins des êtres humains, mais bien deux pantins de bois manipulés par un réalisateur qui avant de donner du corps à son histoire cherche avant tout à illustrer un propos. ‘’Faute d’amour’’, c’est ce genre de cinéma où le théorique l’emporte beaucoup trop sur la pratique. Ainsi, la disparition de l’enfant est-elle pour les parents un moyen de se remettre profondément en question ? Entre les mains d’un réalisateur compatissant, la réponse aurait été naturellement oui. Pas entre les mains de Zviaguinstev : les personnages ne changent pas d’un iota. spoiler: Les révélations faites par Génia sur les raisons qu’elle avait pour se mettre en couple avec Boris sont le coup de grâce : pour le metteur en scène, pas de réel amour possible dans cette Russie là
    . Là encore en terme de ton, Zviaguinstev livre un film sans nuance : il peut même perdre toute crédibilité à force de vouloir caser à tout prix des effets, soi-disant fins mais qui sont d’une colossale lourdeur. spoiler: D’un message prédisant la fin du monde à l’annonce de la guerre en Ukraine
    , le réalisateur en rajoute une couche dans les situations dramatiques : Zviaguinstev semble dire que la totale déshumanisation des personnages est directement liée au monde russe. Peu importe le bien fondée de la pensée du cinéaste, dès lors qu’il réalise un film où tout espoir (même le plus minuscule) est balayé par un nihilisme hautain, la portée de son film en est nécessairement diminué. spoiler: Les personnages ne peuvent pas avancés, ils sont à jamais emprisonnés dans leurs travers
    ( spoiler: le père est toujours aussi peu attentif avec sa nouvelle famille à la fin du film
    ) et n’évoluent pas. Tel semble être le message final de Zviaguinstev. Doté d’une telle vision de l’humanité, le résultat est logique : ‘’Faute d’amour’’ est un film au cynisme limité, totalement unilatéral et finalement assez bête à force de verser dans cette surenchère de froideur et de mépris. Où est ce mélange unique entre tragique, comique, farce et fable qui caractérisent Tchekhov ? Où est cette ampleur métaphysique riche en dialogues réfléchis propres à Bergman ? Nul part, ici vous ne trouverez nulle richesse, nulle zone grise, nulle sagesse. Juste un metteur en scène qui semble nous répéter en boucle que tout est foutu et qu’il n’y a aucun espoir. Ce serait un contre-sens total d’y voir là une version russe de ‘’Scènes de la vie conjugale’’ : là où Bergman avait de la compassion pour son couple qui ne passait absolument pas tout leur temps à s’engueuler, Andreï Zviaguinstev ne laisse aucun chance de salut à son couple.

    Et ce point de vue est d’autant plus terrible que sur de nombreux autres aspects, le film se tient et présente des éléments très intéressants. Déjà, le réalisateur parvient à prendre efficacement en otage le spectateur (malgré l’indifférence envers Genia et Boris) car un troisième personnage, l’enfant, a lui toute notre attention. Si physiquement il disparaît rapidement du film, son esprit plane et hante le film. Les lieux où il s’est rendu, les espoirs de le retrouver… Tous ces éléments sont bien assez forts pour sauvegarder in extremis notre attention. Au milieu des cris, des larmes et de la haine, l’enfant choisit en définitif la disparition. Paradoxalement (et même tristement) c’est durant ces séquences de recherche, censées être tendues, que le spectateur peut respirer. Ces scènes d’extérieures sont de véritables bulles d’air : les spectateurs (et l’enfant aussi) sont ainsi libérés. Libérés de tous ces appartements sombres et glaçants. Libérés surtout de ces engueulades perpétuelles. En suivant un groupe de recherche et en se détachant (un peu) des insultes que se lancent sans cesse le couple, le spectateur peut donc reprendre son souffle. Bien entendu, le fait que le cinéaste soit russe ne gâche rien : les Russes ont toujours été capables de filmer merveilleusement la nature, dans ce qu’elle peut avoir de plus magnifique, mais aussi de plus étrange et de mystérieuse. ‘’Faute d’amour’’ n’échappe pas à cette règle : à côté de cet environnement urbain d’une grande laideur se trouvent de superbes espaces sauvages. spoiler: Une forêt, une maison abandonnée, un cours d’eau, un arbre où se trouve le dernier témoignage de la présence d’Aliocha…
    Tout à coup, ces espaces semblent vivants, habités par le passage de l’enfant disparu. La beauté plastique de ces séquences est renforcée par le contraste entre les lumières bleutées et froides des environnements et le rouge très vif des gilets de l’équipe de recherche. Equipe dont les membres ne sont plus que de minuscules points, tout petits et insignifiants dans ces grandes étendues neigeuses spoiler: qui dissimuleront probablement à jamais Aliocha
    .

    Difficile donc de tirer des leçons d’un film aussi radical. A force de filmer avec une complaisance glaçante les cris, les pleurs et la haine, le metteur en scène finit par nous laisser de marbre. Voulant éviter à tout prix des choses qui lui paraîtrait sans doute aberrantes (comme la nuance, la subtilité ou la finesse…), le réalisateur ne cesse d’en rajouter et livre un film surchargé au cynisme complètement factice.
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    103 abonnés 1 830 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 octobre 2017
    Le réalisateur Andreï Zviaguintsev poursuit son portrait au vitriol de la Russie contemporaine à travers ce film au scénario remarquable et à l'image superbe, Prix du jury au Festival de Cannes 2017. À travers cette terrible histoire de disparition d'enfant, c'est l'individualisme forcené et la perversion du système des valeurs d'une société entière qui sont décriées avec force. Les séquences du début, jusqu'à la volatilisation du fils malheureux, sont impressionnantes d'intelligence. Et de nombreux plans, notamment lorsque les équipes de recherche sont en action, sont magnifiques. Deux points faibles : les personnages ont tendance à trop expliciter les raisons de leur faiblesse, et la deuxième partie du film privilégie les scènes collectives au dépend des scènes intimes, créant un déséquilibre avec les séquences introductives.
    Michael D
    Michael D

    18 abonnés 40 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 octobre 2017
    Magnifique !!!

    Un film tres juste et qui n en fait pas des tonnes et qui ne tombe pas dans de l intellectualisme idiot a la francaise

    Une description tellement vrai de notre societe d aujourd hui....
    Romain Z
    Romain Z

    13 abonnés 246 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 novembre 2021
    Décidémment la Russie d'Andreï Zviaguintsev , contemporaine et convertie au mirage libéral d'une société de petits-bourgeois sinistres et mortifères aux prises avec leurs chimères, ne fait guère plus envie que le triste zoo soviétique d'avant.
    I'm A Rocket Man
    I'm A Rocket Man

    283 abonnés 3 112 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 mars 2018
    Faute d'amour est un film lent mais prenant sur la désintégration d'un couple qui ne calcule pas du tout leur enfant qui finit par disparaître !! Les dialogues sont cinglants, les personnages antipathiques (surtout la mère qui est égocentrique et toujours pendue à son portable !!) et franchement j'ai beaucoup apprécié suivre les disputes du couple (les acteurs sont très bons il faut dire) et les recherches de l'enfant sont intirgantes !! Le cinéma russe n'est pourtant pas ma tasse de thé habituellement mais là j'ai accroché car le film dépeint avec justesse la société russe actuelle !!
    Les choix de pauline
    Les choix de pauline

    131 abonnés 249 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 octobre 2017
    FAUTE D'AMOUR
    Tout comme France Inter , j'ai trouvé ce film magnifique et impitoyable mais aussi insupportable et éprouvant!!
    Décrivant parfaitement l'individualisme, l'égoïsme, le manque de maturité voir l'infantilisme de beaucoup d'adultes d'aujourd'hui, repliés sur leurs envies et ne trouvant jamais l'apaisement de l'amour.
    Les adultes sont déboussolés et inconséquents, les enfants en pâtissent!!
    Le cinéaste , nous décrit une Russie où l'envie de réussite individuelle a rendu les gens solitaires, personne n'a l'air de faire confiance à personne , les relations au sein des familles sont minées par l'aigreur et la rancœur. Comme si la lourdeur inquisitionnelle de l'ère communiste avait isolée les êtres qui, une fois rendus à leur liberté ne savent plus se faire confiance et communiquer. Ils revendiquent leur droit d'avoir une place dans le paradis nouveau d'une Russie capitaliste mais ne savent plus s'aimer.
    Seule petite bouffée d'humanité, ce collectif qui est spécialisé dans la recherche des enfants disparus ( comme si cela arrivait si souvent qu'il existe une cellule spéciale de recherche... cela en dit long sur l'état de la société...)
    Des images magnifiques et glaçantes, un monde froid et qui se délite.
    Ce film est excellent mais j'ai du mal à le recommander car il est âpre et désespérant . À voir mais je vous aurais prévenu!
    montecristo59
    montecristo59

    39 abonnés 288 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 octobre 2017
    Dans un ville comme les autres de la Russie poutinienne, un homme et une femme comme les autres se déchirent au jour le jour, comme pour être sûrs que le divorce est ce qui leur conviendra le mieux. Dans l'appartement, qu'ils veulent désormais vendre pour pouvoir partir chacun de son côté avec un nouvel amour prometteur, cet homme veule et cette femme vulgaire ignorent leur jeune fils, Aliocha qui, "faute d'amour", pleure tout seul sa peur de manquer d'essentiel. Quand Aliocha disparaît, puisqu'il le faut, chacun dans son coin, l'homme et la femme participent aux recherches, comme à regret, comme du bout de l'âme. Faut faire vite car l'hiver vient, et on sait bien qu'en Russie, le froid ça rigole pas...
    On sort du film écoeuré, mais en nous décochant son direct à l'estomac Andrey Z fait oeuvre utile me semble-t-il. Dans les critiques négatives de ce film que j'ai lues ici, j'en repère une des plus intransigeantes (puisqu'elle ne met qu'une étoile) et lui concède une certaine pertinence. Elle dit que le film est complaisant dans l'étalage de l'ignominie, décidément trop plombant. C'est vrai qu'il est dur ce film, quoi que pour moi, il soit sans voyeurisme excessif ni complaisance....
    Mais cette critique fait surtout à Andreï Z le reproche de se servir de séquences d'actualité télévisée sans équivoque, à la fin du film, pour prétendre que tout ce gâchis est un apanage de la Russie Poutinienne, alors que le manque d'amour est un apanage mondial. Je ne suis pas sûr que ce soit l'intention de l'auteur, mais en tous cas cet apanage est aussi français, certes, si on en croit Souchon qui chantait l'universel, dans notre pays en paix officielle :

    "Toutes les guerres avec les deuils et... de l'avoir dans nos armoires !... On s'touche, on s'embrasse la bouche... mais tu vois pas qu'on s'aime pas ?"....

    Il n'a pas tort dans un sens, ce critique, donc... Pourtant, je donne raison à Andrey Z qui étale le manque d'amour du début à la fin de son film comme un grand danger, caché derrière l'ordinaire, qui l'étale et l'installe comme le froid dans l'hiver qui s'avance. Il a raison Andreï Z, parce qu'il y a urgence à ouvrir les yeux, sauf à disparaître derrière l'avoir, le jouir et le d'abord-soi, sauf à s'évanouir comme un enfant perdu, comme Aliocha....
    C'est sans appel, impitoyable et sans espoir au premier regard, l'âme russe et l'âme du monde sont mal en point. On a peut-être déjà franchi la ligne rouge, allez savoir. Il y a grande urgence. Il faut résister par l'amour, ne serait-ce que pour la beauté du geste, pour être des hommes encore un peu. Et donc il a raison, Andreï Zuyaquintsev.
    Dom Domi
    Dom Domi

    40 abonnés 303 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 août 2020
    un film magistral, à l'esthétique foncièrement beau. Avec beaucoup de talent de réalisation, aux acteurs prodigieux. Russe et à voir absolument. Sans retenue.
    domi...
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