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ffred
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4 019 critiques
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4,5
Publiée le 29 septembre 2017
J’ai découvert Andrey Zvyagintsey avec Elena, que j’avais adoré. Après le très beau Leviathan (prix du scénario), il était de nouveau à Cannes cette année avec ce Faute d’amour (prix du jury). D’ailleurs, tous ces films sont passés et été primés sur la Croisette sauf Le retour, son premier (Lion d’or à Venise). Voilà donc une nouvelle vision, toujours très noire, de la Russie d’aujourd’hui. C’est sombre, froid, glacial même, que ce soit les images, le propos ou le traitement. La mise en scène est sèche, minimaliste, sans effets et sans esbroufe mais terriblement puissante. Le récit fait froid dans le dos, nous laissant, au sortir, pantelant. Résultat d’une angoisse sourde qui monte progressivement jusqu'à un dénouement (attendu, ou pas) d’une terrible mélancolie. L’interprétation est de haute volée. Alexey Rozin (déjà dans Elena) et Maryana Spivak (dont c’est le premier film) sont formidables dans le rôle des parents. En résumé, encore une très belle réussite du réalisateur et une nouvelle vision au vitriol de la Russie de Poutine (et plus largement d’un état de l’humanité toute entière), aussi sombre et désespérée que le récent Une femme douce. Un film intense et oppressant.
Peu considéré par ses parents, Aliocha décide de fuguer. Voilà le point de départ d’un film froid dont le sujet est l’absence supposée de sentiments. Le seul personnage semblant ressentir quelque chose disparaît en effet dès le début et ses parents semblent bien peu concernés, comme forcés d’enfin accomplir leur rôle mais finissant par se rendre compte qu’il est trop tard pour cela.
Un drame très noir à la mise en scène certes somptueuse, mais qui manque un peu d’empathie. La première partie du film, sur la dispute face à leur enfant d’un couple entrain de divorcer est la meilleure. La seconde sur la disparition m’a moins percuté. Même si le dernier plan est magnifique. César du meilleur film étranger.
Dans une ambiance grise et froide, dans un décor tantôt urbain, tantôt rural, ce film raconte l'histoire de deux parents en plein divorce, confrontés à la disparition/fugue de leur fils. Un film lent mais agréable à suivre. spoiler: J'ai aimé la métaphore de la déshumanisation et de l'égoïsme des parents : le squat dans un bâtiment abandonné, quasi détruit, en ruine.
Retour en force d’Andrey Zvyagintsev après Leviathan dont l’éclatante mise en scène côtoie l’obscurité et la noirceur d’un propos que le réalisateur tente de dépeindre à travers un couple en guerre. Le film est autant bouleversant que perturbant par sa décharge dramatique. Rares sont les films dont la mise en scène peut à elle seule servir de facteur majeur à un long-métrage, ici, des cadres, aux mouvements de caméras, en passant par les comédiens, tout est réunit pour infliger un véritable uppercut. Uppercut seulement possible dans le cadre d’un tel drame ; qui à lui seul, décharge un choc émotionnel frontal.
Encore un très joli drame de Zviaguintsev qui démontre une fois de plus un talent incroyable pour tourner des scènes de dialogue d'une grande intensité et maintenir une tension remarquable pour nous interroger sur la disparition de ce gamin. Réalisation et interprétation magnifiques, du grand art comme on commence à être habitué avec lui...
Le cinéma russe, un art bien trop méconnu dans nos contrées occidentales. Cette faculté à filmer le non-dit, à suggérer plutôt que projeter, c'est tout bonnement étonnant. La sobriété de la mise en scène et du jeu d'acteurs, bercée par des dialogues maîtrisés, tend à faire dire que ce film est d'une brillante noirceur.
Un chef d’œuvre ! Beaucoup le voyaient Palme d’Or à Cannes où il obtint le Prix du jury. Ça donne une indication mais ce n’est pas les breloques qui font la valeur des films ! Celui-ci est magnifique, bouleversant, mais nous laisse l’âme grise à la sortie. Sur fond de divorce et de disparition de l’enfant du couple – fugue ? enlèvement ? suicide ? –, y sont exposés avec un brio égal à celui d’un Bergman l’égoïsme sans âme de bien de nos contemporains et la déliquescence de la Russie de Poutine. Mais qui est en fait celle de notre monde. Ce drame puissant s’accompagne d’une photographie magnifique : chaque plan est image grandiose. Un film que l’on n’oublie pas.
un tres bon film avec une première partie dans le drame mais par la suite cela se mène dans le thriler en enquêtant sur la disparition de l'enfant des parents en mal d'amour. une belle mise en scène et belle realisation qui donne une grande réalité sur la cie quotidienne en difficulté de la vie en couple. un film qui fait 2 sujets en 1. il merite bien le prix du festival de cannes.
Un film froid mais percutant et très enrichissant pour en apprendre davantage sur la société actuelle russe partagée entre le poids des traditions qui enferment chaque être dans un tôle figé sans chaleur sans amour et la soumission face aux nouvelles technologies. Tout une réadaptation à enclencher pour pouvoir vivre heureux.
Zviaguintsev propose un drame d'une sèche beauté et d'une force insoupçonnée. La musique minimaliste de Galperine, un scénario simpliste-la fugue d'un ado rejeté par des parents au paroxysme de leur divorce-, sont suffisants pour permettre que cette réalisation soignée, presque hypnotique, toujours plus élaborée qu'elle n'en a l'air, nous happe dans cette revisite de la Russie moderne. La brève apparition de Alyocha est début de film est bouleversante,spoiler: le passage final dans une morgue tout autant . Certes la Russie moderne n'est pas épargnée - des adultes accros à leur téléphone et leur petit bonheur personnel, la règle tacite dans certaines boites de ne pas divorcer-, mais le propos vise à l'universel, l'homme ayant besoin dans n'importe quel pays d'un minimum d'amour pour accepter sa propre vie de mortel. Décidément, sans crier pour autant au chef d'œuvre, revoir Faute d'amour permet de mieux appréhender cette tragédie à l'état pur, le respect de Zviaguintsev, voire son empathie pour ses personnages issus de la classe moyenne, indéfiniment englués dans leur solitude, leur incapacité à aimer autre chose qu'eux même. Les parcs de la banlieue moscovite sont inquiétants sous le ciel plombé de l'hiver qui arrive, mais à nouveau, le refus de tomber dans la facilité de belles images pour s'attarder sur des sites bétonnés voire des sites industriels en décrépitude, confère à Faute d'amour la quintessence d'un cri d'alarme, brut et sans fard, inextinguible quand un enfant disparait. TV2 vo - mai 2020
Les deux précédents longs métrages d'Andreï Zviaguintsev, "Elena" et "Leviathan", montraient déjà le potentiel de ce cinéaste russe. "Faute d'amour" met la barre encore plus haut même si on y retrouve la patte du réalisateur. Encore une fois, on sent tout le travail derrière ce film; de l'intelligence du scénario à la photographie soignée en passant par une mise en scène impeccablement pensée. De plus, cette fois, pas de longueurs comme dans ses précédents films. La lenteur du rythme caractérisant aussi son style colle bien à l'intrigue et permet de tenir le spectateur en haleine jusqu'au dénouement final avec ici et là des pics d'intensité émotionnelle. Ce drame psychologique est dure mais on aime être bousculé de temps en temps. C'est là une qualité pour un cinéaste. Techniquement et artistiquement parfait, il manque toujours ce petit truc indéfinissable qui fait les chef d'oeuvre mais Zviaguintsev s'en rapproche de plus en plus. Je conseille fortement "Faute d'amour".
Quatre étoiles indiscutables si on oublie la noirceur du scénario et en ne prenant en compte que tout le reste. En effet, la forme et la bande sonore sont constamment en accord avec l’histoire racontée, la direction des acteurs toujours parfaite malgré la difficulté d’y intégrer des scènes d’amour physique réalistes et les extérieurs sans cesse glauques et pesants. Inversement, question plaisir ou même intérêt psychologique apportés, ‘’ Faute d’amour’’ n’en présente aucun, excepté son coté documentaire, indispensable à un bon film. Une telle absence d’âme, une telle médiocrité de vie affective ne peuvent que nous tirer vers le bas ce qui est pour moi tout le contraire du bonheur cinématographique. A la fois sombre et pessimiste, on ne peut pas dire que ce film déclenche l’enthousiasme. Sa logique implacable, découlant des choix de société, fait froid dans le dos. Comme tout cinéphile, j’ai attendu longtemps le retour du long et fin ruban accroché par Alyocha au plus prés des nuages…Seul moment émouvant, témoin du passage d’un enfant en ‘’faute d’amour’’.
Un scénario bien écrit, de très bons acteurs (avec une mention particulière pour Maryana Spivak), des dialogues d'une grande justesse, "Faute d'amour" nous immerge avec brio dans une situation douloureuse, à savoir la disparition de son enfant. Un drame maîtrisé qui transpire de réalisme !
Si comme tous les films de Andrey Zvyagintsev , la forme est d'une grande réussite, (plans fixes parfaitement cadrés comme ceux des arbres enneigés se reflétant dans l'eau qui se succèdent au début du film, ou travellings soignés à l'instar de celui qui surprend l'enfant déchiré par un cri muet pendant que ses parents se disputent), le fond rend davantage perplexe. Et au terme de ces deux heures, deux heures qui paraissent bien longues, avec le recul, on se dit que le contenu manque de corps. L'empathie impossible entre le spectateur et ce couple qui dés la première scène pose les limites de leur affection pour leur fils rend le chemin bien difficile, et la froideur des personnages ajoutée à ces des paysages et du climat finissent d'éprouver la patience du spectateur. Réservé déjà sur "Leviathan", je ne rangerai définitivement pas le réalisateur russe parmi mes préférés...