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    Une Femme douce
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    2,8
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    39 critiques spectateurs

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    ATON2512
    ATON2512

    60 abonnés 1 192 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 1 septembre 2017
    De Sergei LOZNITSA (2017) .
    Une déception au regard du réalisateur connu pour la qualité historique et sociologique de ses documentaires . Certes son film comme ses documentaires est immersif mais est ce suffisant . Sans dire qu'il ouvre des portes ouvertes mais sa description d'une certaine société russe et d'une époque frôle le poncif .
    C'est plus un documentaire long et parfois ennuyeux à nous montrer des beuveries à n'en plus finir.
    On sent bien le malaise, on pressens le drame, la suite et après patatras ! La seule à tirer le film vers le hautt est l'actrice qui porte le film : Vasilina Makovtseva,
    Yves G.
    Yves G.

    1 518 abonnés 3 534 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 septembre 2017
    Dans la Russie, de nos jours, une femme décide de se rendre dans la prison où son mari est détenu pour lui remettre en mains propres son colis qui lui a été retourné. Après un long voyage en bus, en train puis en taxi, elle se heurte à une administration déshumanisée et corrompue.

    Le nom de l'héroïne de "Une femme douce" ne sera jamais prononcé. Son anonymat, on l'aura compris, est tout un symbole. Dans la Russie post-soviétique, les individualités sont broyées. Est-ce un trait strictement contemporain ? Pas si sûr. "Une femme douce" est une adaptation - très libre - d'une nouvelle de Dostoïevski qui avait déjà en son temps inspiré Robert Bresson.

    Le réalisateur ukrainien Sergeï Loznitsa instruit le portrait à charge d'un pays rude. Son héroïne a beau s'entêter à vouloir délivrer son colis, rien n'y fait. Elle se heurte partout aux mêmes refus, motivés par l'application tatillonne d'un règlement imbécile (dans un bureau de poste, dans une prison), par l'esprit de lucre (au poste de police, dans la mafia) ou tout simplement par la vulgarité humaine (chez une troupe de fêtards abrutis par l'alcool). C'est avec un même insuccès qu'elle se tourne vers une association de défense des droits de l'homme dont la responsable, dans un long monologue bouleversant, lui fait la confession de son impuissance. On se doute que sa quête sera vaine. On attend que l'héroïne, muré dans un silence buté, explose de colère ou se brise de chagrin.

    La force du réquisitoire vient précisément de cet effet de répétition. Mais cet effet de répétition constitue aussi la principale faiblesse du film qui s'étire pendant plus de deux longues heures. La monotonie est rompue dans le dernier quart du film qui se clôt par une longue scène d'un tout autre genre. Son onirisme emprunte à Fellini et à Lynch. Elle ne m'a pas convaincue. Surtout que le dernier plan qui la suit immédiatement et par lequel se conclut le film est d'un symbolisme pesant.

    Quitte à dénoncer la Russie contemporaine, je recommande d'autres films plus efficaces : "L'Idiot!" (2015) de Yuri Bykov, "Classe à part" de Ivan Tverdovsky et, le meilleur d'entre tous, l'extraordinaire "Leviathan" (2014) d'Andrey Zvyagintsev - dont on attend avec impatience le prochain film le 20 septembre.
    cortomanu
    cortomanu

    79 abonnés 424 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 30 août 2017
    Pas mal du tout ce film.
    Excellent même, si votre intention est d'aller au ciné pour choper une déprime carabinée.
    ferdinand
    ferdinand

    14 abonnés 452 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 septembre 2017
    Incroyablement éreinté par la plus grande partie de l'intelligentsia critique (à l'exception de Télérama), voila un film qu'on n'oublie pas, malgré des défauts évidents et finalement de peu d'importance en regard de ses qualités. Il es évident que la séquence onirique de la fin traîne en longueur et que surtout la scène du camion -pas indispensable- est juste pénible. La fin est étrange, mais très belle. Que ceux qui n'ont jamais eu affaire à la bureaucratie soviétique ou poutinienne, trouvent pas croyable l'itinéraire kafkaïen de la jeune femme, bon! Il y a dans ce film des séquences d'une virtuosité féroce, le guichet de poste, le car, etc. Cela, et l'agressivité générale qui en découle, ce n'est pas plaisant, mais c'est très fort!
    marsenavril
    marsenavril

    2 abonnés 37 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 août 2017
    Des trognes, des figures, de ces gens qui se chamaillent dans les queues, trinquent dans les trains, vous invectivent si vous êtes sur leur chemin, des grossiers personnages occupés à défendre leur pré carré, rouspéter contre leur voisin, déplorer la grandeur perdue de la Russie et invectiver les ennemis fantasmatiques qui ont causé son déclin. Ils sont gros comme les pauvres, mal habillés. Ils ont le franc-parler de ceux qui ont oublié qu'on peut mettre les formes dans les relations avec autrui. Ils sont amers, dépossédés de leur grande Russie, chère patrie, mythe confondu avec celui que Staline avait érigé en URSS. Où est la grandeur perdue ? Elle s'arrête à la hauteur de ceux qui ont le pouvoir : les fonctionnaires de la poste ou de la prison, de la police ou de l'armée, la mafia. Elle verse dans l'arbitraire et la corruption.
    La première scène montre une femme seule sur une route poussiéreuse, au milieu de nulle part, débarquée d'un bus brinquebalant. Dans ce monde déliquescent, cette femme digne plutôt que douce (en anglais, ils ont traduit par gentle?, mais que signifie krotkaya ?) et doucement obstinée, cherche à savoir pourquoi son colis ne peut pas être transmis à son mari emprisonné. Dans sa quête, elle rencontre une collection d'humains trop humains, veules, soiffards, machos, gouailleurs, égoïstes, brutaux, avides ou méchants. Des rencontres bizarres, inquiétantes, dont on se demande à chaque fois sur quoi elles vont déboucher. Sa quête est prétexte à montrer de vraies grosses tranches de vie à la russe. Plusieurs scènes sont tournées de très près, on est quasi submergé par l'hyperréalisme caricatural des situations, comme dans les moments où l'on est dépassé par une situation qui vous échappe. Comme dans un cauchemar. Des scènes débordantes, débridées, rigolardes, paillardes, mais aussi des scènes à rendre fou, à se taper la tête contre les murs, tellement règne l'arbitraire et la loi du plus fort, avec le sentiment de tourner dans un bocal dont les parois se rapprochent et où la logique se dérobe.
    Ça raconte un monde économiquement et socialement déglingué, assez désespérant.
    Jonathan P
    Jonathan P

    69 abonnés 395 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 23 août 2017
    Une Femme Douce véritable supplice de 2h20. La grosse punition du dernier Festival de Cannes. Avec comme cerise sur le gâteau une fin immonde.
    ffred
    ffred

    1 746 abonnés 4 028 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 août 2017
    J’avais beaucoup aimé les deux films de Sergei Loznitsa que j’avais vus. My Joy et Dans la brume sont des films exigeants et comme je dis (de moins en moins) souvent qui se méritent. Une femme douce (en compétition à Cannes cette année, reparti bredouille) partait sur les mêmes bases. Mise en scène radicale, voir minimaliste (avec un côté très documentaire), scénario réaliste (librement inspiré de Dostoïevski), interprétation théâtrale mais impeccable (formidable Vasilina Makovtseva qui ne décroche pas un seul sourire de tout le film). Un beau portrait de femme, dont on ne connaitra jamais l'histoire ni l’origine, qui se bat pour avoir des nouvelles de son mari incarcéré. C’est intriguant et prenant. On part donc sur les bases du chef d’oeuvre quand intervient cette scène onirique qui, sans tout mettre définitivement par terre, gâche un peu l’ensemble et nous plombe un dénouement qui n’en est pas vraiment un pour le coup. Le réalisateur y voit là une métaphore sur la Russie d’aujourd’hui (qui donne encore moins envie d’y aller), certes, mais dans le même temps il nous perd un peu...Le film ne manque donc pas de qualités mais nous laisse malheureusement quelque peu sur notre faim. Dommage, cela partait très bien...
    dagrey1
    dagrey1

    101 abonnés 655 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 21 août 2017
    Une femme reçoit le colis qu’elle a envoyé quelques temps plus tôt à son mari incarcéré pour un meurtre dont il est innocent. Profondément inquiète, elle décide de lui rendre visite.

    Une femme douce est un film du réalisateur ukrainien Sergei Loznitsa. J'avais lu ça et là des avis comparant l'univers d'une femme douce à l'univers du procès de Kafka. L'exercice semblait intéressant.
    Au sortir de la salle, je ne peux que constater que le film est, pour moi, tant un échec sur la forme que sur le fond. Au plan formel, le réalisateur nous entraîne dans une odyssée horrifique glauque avec des acteurs peu doués et des décors d'une grande laideur. La femme douce (sans prénom pour accentuer l'anonymisation de cette société...) se fait "balloter" de la prison d'où on l'envoie balader pour se faire embarquer par des policiers, fréquenter le maquereau d'un bordel et errer le plus clair de son temps dans des lieux publics bondés de figurants moches et vulgaires fixant la caméra en permanence.
    spoiler: Le "bouquet final" demeure quand même le banquet rassemblant l'ensemble des protagonistes ayant croisé la route de la pauvre femme et se livrant à un exercice d'autocongratulation "perché" que le réalisateur espérait digne de David Lynch.....nous en sommes hélas très loin!

    Il n'a échappé à personne que le réalisateur tente fort maladroitement de démontrer l'ineptie de la machine bureaucratique qui broie les individus dont "la femme douce" est la dernière victime.
    Le supplice du spectateur dure tout de même 2h23.

    Au fond et c'est là que le bât blesse, le réalisateur ukrainien, visiblement aussi subtil que ses acteurs, signe surtout une "charge" anti russe et anti communiste (27 ans après la chute du mur de Berlin...) qui se déroule en 2016 mais avec des images dignes des années 50. Au cas particulier, on sort du cadre artistique, on s'éloigne de l'univers de Kafka pour se livrer à une critique politique radicale qui radote.
    J'observe que ce film n'aurait pas pu se faire sans les fonds français, néerlandais, Lituanien et au financement du fonds Europa pour la culture de l'Union européenne.
    Je suis content de voir à quoi sert notamment la contribution financières des Etats membres....sic!.
    Laurent C.
    Laurent C.

    262 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 20 août 2017
    Douce n'est pas le mot. Déterminée, oui, et impassible face à une administration sclérosée et brutale, digne des temps passés de l'ère soviétique. D'ailleurs, même si manifestement le film "Une femme douce" se passe en 2016, le réalisateur nous ramène aux temps ancestraux de la période communiste, avec au bout des chemins sablonneux, des effigies de Lénine, des bâtiments austères et des fonctionnaires occupés à dire non et à invoquer le règlement pour ne pas s'occuper des gens. Toute l'ambiguïté du film est de savoir s'il s'agit bien d'une farce absurde et sinistre en même temps, ou en fait, d'une critique du régime russe actuel, subtilement masquée par la référence à la période soviétique. Toujours est-il que l'on s'ennuie beaucoup. Au début, le spectateur est charmé par une photographie très belle, très lumineuse, il est souvent amusé face à cette galerie de personnages chantants ou ridicules. Puis soudain, on se dit qu'un montage plus serré aurait été utile. La dernière partie du film arrive après deux heures au moins de dialogues devenus rébarbatifs, pour le coup, générant un sentiment de trop plein et de rejet. L'héroïne, à force de se taire, devient elle-même insupportable. "Une femme douce" est loin des éloges qu'un certaine presse a commises à son égard. C'est un long-métrage, très long, fastidieux et indigeste.
    dejihem
    dejihem

    141 abonnés 674 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 20 août 2017
    Tous les autres films russe vus à ce jour sont bien meilleurs que celui-ci. Mais que ce film est lent et bien trop long ! Bon, c'est sobrement mis en scène, l'actrice est hiératique, toute "l'âme russe" est incarnée dans le film, tout bien triste, violent, glauque, comme bon nombre de films russes (et pourtant ils ont fait le livre de la jungle en animation, un chef d’œuvre de ballet russe introuvable) mais vraiment là, quand vient l'onirisme et que le film se termine en queue de poisson, là, franchement, c'est du foutage de gueule.
    Le disciple, de Kirill Serebrennikov, L'Idiot !, de Yuri Bykov, Léviathan et Elena d'Andrey Zvyagintsev sont des films hautement plus recommandables.
    Christoblog
    Christoblog

    840 abonnés 1 689 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 août 2017
    Autant le préciser tout de suite, il faut une certaine disposition d'esprit pour apprécier le dernier film de Sergei Loznitsa.

    Pour être plus clair, il faut s'estimer capable d'être réceptif à une durée de film qui n'est pas négligeable (2h23) et à un rythme que certains estimeront exagérément lent. Dans Une femme douce, un bus peut mettre plusieurs minutes pour accéder au premier plan, ou un personnage pour se déplacer d'un point A du plan fixe à un point B du même plan fixe. C'est donc un cinéma qui prend son temps, sans être insultant pour le spectateur, parce que chaque plan est signifiant, en dépit de sa longueur/langueur/lenteur apparente.

    Loznitsa est un styliste hors pair. Sa façon de filmer peut donc être souveraine, flottante comme un nuage dans une estampe d'Hokusai, déliée et reptilienne pour suivre les différents personnages dans une fête. Il y a donc un plaisir esthétique évident à voir Une femme douce.

    Sur le fond, le film pourra être considéré de multiples façons, et ménager de nombreux niveaux de lecture, politiques ou littéraires.

    On croit suivre lors de la première partie la démarche kafkaïenne d'une femme qui cherche à ce que son mari en prison reçoive son colis. Ce voyage un peu vain, et en apparence ennuyeux, se transforme dans la dernière partie en un rêve dans lequel chacun des personnages croisés assiste à une sorte de réunion bizarre. C'est selon moi par son final, qui renverse sa perspective générale, que le film prouve sa valeur.

    Cette dernière partie onirique m'a sidéré (à défaut de m'avoir totalement séduit) et me fait considérer le film, admirable sous bien des aspects, chiant sous autant d'autres, comme le plus ambitieux de la compétition du dernier Festival de Cannes.

    Je résume : à conseiller aux aventuriers des expériences slaves, délicates et intellectuellement stimulantes. Débrouillez-vous avec ça.
    Jack R.
    Jack R.

    15 abonnés 54 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 août 2017
    Plongée profonde dans un univers absurde, drôle, rude, parfois brutal. Voilà ce que ce récit réserve au spectateur. Parfois cette ambiance aberrante ressemble au procès de Kafka ; on ne répond pas aux questions et quand on y répond, les réponses engendrent davantage de confusion ! Les personnages de "une femme douce" sont sans compromis, entiers et ne cherchent pas l'approbation mais à être eux-mêmes, quitte à gêner, choquer, déranger... Quelques scènes sont un peu longues mais cela ne dilue pas pour autant l'energie et l'impact de cette réalisation. Récit étonnant d'un monde ancré dans une réalité agressive et palpable mais qui flirte par moment avec le songe et le surnaturel. Ces transitions inattendues désorientent mais apportent aussi du beau dans ce monde chaotique.
    desiles ben
    desiles ben

    31 abonnés 204 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 18 août 2017
    Très séduit au début, j'ai commencé à m'ennuyer vers le milieu avant de finir exaspéré dans la dernière demi-heure. L'odyssée de cette femme partie pour rendre visite à son mari en Sibérie offre une plongée dans une Russie, dans laquelle coexistent mafia, proxénètes et un petit peuple qui n'a guère changé depuis Tolstoï.
    L'âme russe qui s'exprime ici est faite d'endurance dans la souffrance, de résignation, de mélancolie noyée dans l'alcool et de nostalgie d'un passé meilleur. On frémit devant les vestiges de la bureaucratie soviétique, la brutalité, la grossièreté de tous ces êtres mais au bout d'un moment, le tableau est brossé et n'évolue guère. On se croirait dans "Le Château" de Kafka, dans lequel le solliciteur se heurte sans fin à une porte fermée. Les choses empirent encore avec une scène onirique grand-guignolesque puis glaçante de violence. Et quand apparaît le générique de fin, on en est presque au même point qu'au début... Le film n'a pourtant pas que des défauts. Il a su saisir quelque chose de la "Russie éternelle" mais cela ne suffit pas à tenir en haleine un spectateur pendant 2h23 ....
    poet75
    poet75

    278 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 août 2017
    Le moins qu’on puisse dire, c’est que le regard que porte sur la Russie le cinéaste ukrainien Sergeï Loznitsa est dénué de toute complaisance, de toute bienveillance. Dans une interview, lorsqu’on lui demande comment il perçoit la Russie d’aujourd’hui, il décline sa réponse de façon lapidaire avec quatre mots : « abandon, individualisme, monstruosité et bêtise ». Et, dans une autre interview, il ajoute : « …en Russie, rien n’a bougé depuis Ivan le Terrible ! Depuis toujours, les gouvernements ne respectent ni les lois ni les hommes ! ».
    Ce regard, il y a sans nul doute possible de quoi le justifier, j’en suis persuadé, et c’est lui qui prévaut tout au long de ce nouveau film, un film qui trouve son origine dans une nouvelle de Dostoïevski complètement remaniée (alors qu’elle avait été beaucoup plus fidèlement adaptée par Robert Bresson en 1969). Chez Sergeï Loznitsa, la femme douce entreprend un voyage pour porter à son mari incarcéré (pour des raisons qui demeurent obscures, mais en Russie on peut se retrouver prisonnier sans véritable motif !) un colis qu’elle avait envoyé par la poste et qui lui a été retourné.
    Ce voyage, c’est l’occasion, pour la femme comme pour nous les spectateurs, d’être mêlés au peuple, à une humanité de misère qui semble revenue de tout, à des hommes et des femmes qui s’accrochent comme à des bouées à ce qu’ils peuvent, leurs propres déblatérations, leurs chansons, leurs ivresses… Puis, arrivée au but de son voyage, il faut encore, pour la femme, se débrouiller avec des fonctionnaires bornés, des flics corrompus, des individus louches, etc. Rares sont les paroles ou les gestes de compassion. Dans la maison d’hôtes où la femme trouve refuge, c’est une faune invraisemblable qui tue le temps en jouant à un jeu de strip-tease.
    Malheureusement, plus le film avance, plus on risque de décrocher. A force de ne voir que cette humanité de honte et de misère, on se lasse et ce d’autant plus que le réalisateur semble, en fin de compte, ne plus savoir que faire ni de son histoire ni de ses personnages. Tout ce qu’il imagine, c’est de finir le film par une sorte de pirouette onirique, cauchemardesque, spoiler: à la faveur de l’endormissement général de tous les voyageurs assis dans la salle d’attente d’une gare
    . Ce qui génère une scène de rêve qui m’a semblé laborieuse et artificielle, avant de basculer dans l’horreur, dans une scène qui, même si elle se déroule dans la pénombre, est insupportable.
    Dommage. Malgré son ton âpre, j’ai été tout à fait séduit par la première moitié du film avant de me lasser petit à petit, puis d’être agacé par les maladroites scènes finales. 6/10
    Jmartine
    Jmartine

    173 abonnés 679 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 août 2017
    Film de Sergueï Loznitsa, cinéaste ukrainien qui filme l’absurdité qui gangrène la Russie, à travers les yeux d’une femme douce, interprétée par Vasilina Makovtseva, et librement adapté d’une nouvelle éponyme de Fiodor Dostoïevski …cette femme douce vit dans un village isolé de Russie, tenant avec une collègue une station service qui voit passer de trop rares voitures…son mari est en prison pour un motif qu’elle juge infondé…elle lui envoie régulièrement des colis, mais un jour, l’un d’eux lui revient non distribué…alors la femme douce dont on ne saura pas le nom, se met en route, en quête d’explications qu’elle n’obtiendra jamais…c’est l’occasion pour Sergueï Loznitsa de nous entrainer dans ce long voyage à la recherche du mari. Le casting est extraordinaire, cela tient de Ettore Scola d’ Affreux, sales et méchants, ou de Fellini…ses compagnons de route, sortent vodka et cornichons, se montrent incapables de converser autrement qu’en déversant une logorrhée fataliste sur la grandeur passée de la Russie, alternent chants patriotiques et crises émotionnelles…la femme douce traverse ces extravagances carnavalesques, témoin silencieux, quasi inerte…arrivée à destination, elle va de guichets et guichets, rencontres des fonctionnaires obtus, des flics , des macs aux intentions douteuses….et même une représentante des droits de l’homme totalement débordée…Loznitsa déroule sa vision de la Russie , anesthésiée, une réalité où règne individualisme, monstruosité, bêtise kafkaïenne….filmé en plans séquences d’une rigueur impressionnante, servi par la photographie d’Oleg Mutu où l’utilisation des ocres contribue au coté glauque de l’histoire…les deux premiers tiers du film se laissent voir sans déplaisir et Loznitsa aurait pu en rester là…Malencontreusement, il prend la décision dans le dernier tiers de son film, de s’autoriser une longue échappée onirique, reprenant un à un les thèmes précédemment évoqués, où les personnages rencontrés dans les séquences précédentes se mettent à faire l’apologie du système dans une mise en scène à la Fellini, c’est totalement improductif, grotesque et déconcertant… Dommage ….
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