Ce film, réalisé par David Robert Mitchell qui aura marqué l'année 2018 au cinéma et à Cannes, n'est pas si extraordinaire que ça, enfin du moins à mon goût. J'avais pourtant aimé "It Follows" du réalisateur, sorti quelques années auparavant, c'est donc en étant plutôt intrigué que j'ai décidé de me lancer dans ce film. Surtout que le film est un thriller et que j'apprécie particulièrement le genre ! Bref, c'est donc ici l'histoire de Sam qui se met en tête de retrouver sa voisine venant de disparaitre sans raison apparente. Son enquête va le mener sur un chemin mystérieux et pleins de questions. Comme il a beaucoup été précisé dans diverses critiques, le film peut effectivement faire penser à du David Lynch, et notamment à "Mulholland Drive" mais j'ai surtout ressenti du Richard Kelly à travers cette preuve ! En effet, dans le mysticisme, surtout rattaché aux riches, au complot et à l'univers hollywoodien, j'y ai presque revu "Southland Tales". Et comme avec ce dernier, je ne sais pas trop quoi en penser, bien que je trouve "Southland Tales" plus original et encore plus audacieux dans sa prise de risque de sortir un truc complètement lunaire et décousu. Ici, dans le film de Robert Mitchell, on sent qu'il y a tout de même une intrigue, un fil conducteur mais ce fil rouge est parasité par d'autres nombreuses sous-intrigues qui ne mènent à rien et qui perdent bien souvent le spectateur pour pas grand-chose donc. Après, j'avoue que je n'ai pas non plus vraiment été sensible au style "mystique" du film que j'ai trouvé très gonflant au bout d'une demi-heure. On suit donc Sam dans son parcours presque initiatique puisqu'il va donner un sens à sa vie relativement minable, même si ça lui coûte de tomber dans une certaine folie douce. Mais on le suit quelques fois avec beaucoup trop d'ennui tellement le film s'aventure dans les méandres du mysticisme qu'il met en place. On essaye tant bien que mal de trouver un sens à cet ensemble si lunaire qu'il en devient presque brouillon ; on ne sait finalement plus si on n'a pas compris le film ou si le film n'est tout simplement pas compréhensible. Concernant les acteurs, nous retiendrons surtout Andrew Garfield qui porte presque le film à lui tout seul et qui impressionne de par sa capacité à changer de registres aussi facilement, et non pas que dans sa filmographie mais même au sein du film ; son personnage ayant une personnalité très changeante et instable. À force de métaphores, de symbolismes et de mystères, "Under the Silver Lake" en finit par perdre son spectateur, moi le premier, même si j'en reconnais l'originalité.