Avis : Le Sens de la fête - Page 9

Cela devrait plutôt s'appeler "Les coulisses de la fête". C'est amusant mais on sourit plutôt qu'on rit. Et puis c'est un peu long même si cela s'achève par un feu d'artifice esthétique et gracieux et une musique exotique originale. Fin de partie pour Jean-pierre Bacri déjà bien marqué et amaigri par la maladie qui vient de l'emporter. Une forme de baroud d'honneur en quelque sorte qui rappelle celui de Bashung, il y a peu.

Le tandem Toledano-Nakache tente un énième feel good movie, cette fois avec un Jean-Pierre Bacri pour ainsi dire égal à lui-même, entouré de toute une ribambelle de seconds rôles loufoques ou décalés. Dans l'ensemble, le casting s’amuse bien, mais il faut reconnaître que le récit ne comporte que peu de moments qui sortent un peu des sentiers battus et surprennent vraiment. En un sens, le film est une redite de Nos Jours Heureux (un des précédents films du duo), c'est à dire une histoire sympathique dans un cadre familier mais aux sous-intrigues plus que prévisibles. Il manque un gros grain de folie pur voir ce film passer dans la catégorie supérieure, mais ça reste divertissant en dépit de quelques longueurs.

Contrairement à d'autres spectateurs, je n'ai trouvé cette comédie ni lourdingue ni franchouillarde. Elle est parfois très drôle. La salle riait beaucoup. Les scénaristes se sont visiblement penchés sur le fonctionnement des sociétés spécialisées dans l'organisation de fêtes familiales. C'est souvent très bien vu. Les caractères sont bien dessinées, juste un peu caricaturaux pour certains. Là où le bât blesse, c'est le discours idéologique que ne renierait pas Macron. Il suffit de faire preuve d'un peu de bonne volonté pour que tout se passe bien malgré les difficultés. Le patron fait un petit effort de son côté, les salariés et les précaires aussi. Tout le monde peut s'entendre, du sans papier pakistanais au patron de PME. Ce film pourrait évoquer, du moins au départ, Gosford Park ou Festen. Mais il n'a ni le côté grinçant de Festen, ni le côté opposition de classes de Gosford Park. De classes sociales, il n'en est d'ailleurs pas question : ni les mariés ni leurs invités ne semblent riches et il n'y a pas d'antagonisme entre eux et ceux qui les servent. La morale est d'ailleurs très unanimiste. Tout le monde sort content : les salariés, le patron, les invités et les spectateurs. Ce n'est bien sûr pas par hasard. Toledano et Nakache sont très malins. Leurs comédies rappellent un peu celles qui fleurissaient aux Etats unis, à l'époque de la grande crise des années trente, quand il s'agissait de redonner le moral à la population.

Le sens de la fête certainement, mais avant tout le sens de la comédie avec du rythme. Le rythme Toledano/Nakache. Ils deviennent peu à peu un repère pour une génération borderline et trop laxiste sur la prise en main de la comédie. Les deux cinéastes rappellent qu'il faut de la rigueur pour tenir son histoire et faire rire le spectateur. Leur patte personnelle, c'est d'agrémenter leur comédie d'une revendication sociale affirmée. Ici, lumière est faite sur le petit patronat. Bacri est le film. Il est omniprésent en tant que chef de boîte mais aussi impeccable entre acteur dévoué pour son personnage et caractère ordinaire emplit de doutes. C'est un acteur avec une fêlure et de la frustration. Le sens de la fête est intelligent, car il touche à la comédie dite populaire au sens le plus noble du terme.

Une comédie vraiment sympa!j'en attendais pas grand chose et franchement j'ai été agréablement surpris.Le sens de la fête montre les coulisses d'une société organisant des évènements festifs qui va devoir faire face à des difficultés tout le long du déroulement du mariage pour lequel ils sont sollicités,et ça marche vraiment bien!à certains moments j'ai vraiment ris de bon coeur,les acteurs jouent dans l'ensemble super bien et les sketchs sont bien trouvés.Après on ne passe pas non plus tout le film à se taper les fesses par terre et quelques scènes sont prévisibles mais quand même j'ai passé un bon moment avec ce film et j'ai bien rigolé donc je conseille.3,5/5

Gai, enjoué, rythmé, doux, amer.. un film agréable, des acteurs bien dans leur personnage, une histoire sympa, un film "comique" français réussi !

Dans le style comédie populaire française, on est ici largement au-dessus du niveau moyen. Le choix des acteurs et les dialogues y sont pour beaucoup (sans doute). Après on peut lui reprocher un certain académisme dans sa construction filmique et scenaristique. Ajouté à cela une petite perte de rythme vers la fin du film... Le résultat reste tout de même pour moi très honorable et le plaisir de comédie reste entier.

Un bon film qui malgré la comédie parle d'un sujet de fond, celui de la gestion d'une entreprise et des sacrifices que cela suppose surtout pour les petites structures. Malgré une happy-end gentillette, l'ensemble du film est bien mené. Le rythme joue beaucoup, tout comme les différents personnages bien identifiables. Bacri, que je n'apprécie pas du tout en temps normal, livre ici une prestation parfaite.
Enfin, Eric Toledano et Olivier Nakache sont, pour moi, réellement des réalisateurs majeurs de leur génération.

« Le sens de la fête » est un bon film français qui se laisse regarder facilement. On a le combo parfait avec des touches d’humour, des touches d’émotions, des problèmes qui touchent tout le monde. Je sais j’ai trop employé le verbe « toucher ». Mais ce film est mignon il m’a peut être pas touché en réalité. Comme je l’ai dit c’est un bon passe temps sous la couette un dimanche de pluie. Sympa, à voir.

Un scénario assez originale en France sur l'envers du décor et le monde des traiteurs avec un petit patron qui se bat pour faire survivre son entreprise et des clients présentés comme excessivement désagréables.... de bons moment, un gros succès au cinéma et pourtant les acteurs sont inégaux.... Macaigne et Chemla ne sont pas bons, Bacri s'en sort car il fait un peu moins de Bacri, Rouve est sous exploité, Eye Haïdara est par contre excellente dans un rôle sur mesure...

« Le sens de la fête » est un film qui me tentait beaucoup. J’aime bien les réalisateurs, le casting a de la gueule et à sa sortie, les bandes annonces que j’avais pu voir m’ont beaucoup fait rire. Malheureusement, je n’ai pas pu faire le déplacement dans les salles obscures à l’époque mais c’est très confiant que maintenant, je me suis retrouvé à le découvrir en Blu-ray.

Globalement, le scénario écrit par Éric Toledano et Olivier Nakache est sympathique. On retrouve la patte des deux auteurs avec des dialogues parfaitement bien ciselés qui font mouche et pour moi qui ait participé à quelques grandes manifestations festives du côté des coulisses, je trouve que derrière la caricature, on retrouve bien l’univers à la fois brouillonne et millimétré que peut être un mariage.

J’ai vraiment ris de bon cœur devant cette comédie avec ses personnages haut en couleurs qui en font certes un peu trop par moment mais qui assure l’essentiel du spectacle. On est dans un film chorale convaincant qui ne réserve pas beaucoup d’originalités mais qui fonctionne. En fait, mon principal regret, c’est le chaos général qui peut régner. Dans cette fourmilière, c’est compréhensible mais le film reste quand même trop bruyant, très assourdissant et cela m’a pas un peu dérangé parfois même si je ne me suis jamais vraiment ennuyé pour autant.

Jean-Pierre Bacri (Max Angeli) porte en tout cas très bien ce projet. Le film semble écrit pour lui et le ton acide de l’acteur colle au ton de son personnage. Ce qui m’a surpris, c’est que dans l’ensemble, les personnages sont assez agaçant voire même détestable. Cependant, alors qu’on est habitué de le voir balancé des punchlines avec un humour noir et une condescendance amusé, Jean-Pierre Bacri est le seul de la troupe qui fait mouche dans le sens où on comprends son agacement tant il est entouré de bras cassés. Malgré sa façon cash de dire les choses, Jean-Pierre Bacri est celui qui m’ait apparu le plus crédible dans son registre et le seul pour qui j’ai eu une vraie sympathie.

Pour le reste, chacun est dans son stéréotype et s’amuse à grossir plus ou moins les traits de son personnage. Si Jean-Paul Rouve (Guy) s’en sort très bien grâce à sa retenue, les autres sont quand même amusant. C’est juste dommage que parfois ils en fassent vraiment des tonnes à l’image d’un Gilles Lellouche (James) dont le personnage aurait mérité plus de finesse tout comme celui de Eye Haïdara (Adèle) ou encore Vincent Macaigne (Julien). Il y a aussi des acteurs qu’on aurait aimé voir davantage, des portraits amusants, certains qui auraient pu être plus développé mais finalement, tout le monde réussi à avoir son petit moment et à trouver sa place dans sa troupe.

Ce qui m’a le plus déstabilisé, c’est le couple de marié. On nous parle des préparatifs de leurs mariages, ils sont sensés être au cœur de l’événement. Benjamin Lavernhe (Pierre) à sa part. On tourne son personnage tellement en ridicule qu’il en devient grotesque et même Hélène Vincent (Geneviève) qui joue sa mère à le droit à son quart d’heure. Du coup, je ne comprends pas pourquoi le scénario a quasiment effacé de l’intrigue Judith Chemla (Héléna), la future marié. L’actrice est inexistante dans son jeu mais aussi dans le scénario. Heureusement qu’elle porte la robe blanche pour nous aiguiller sur son rôle. On ne croit pas du tout en son couple et cette façon de ne mettre en avant que le marié et sa mère porte pas mal préjudice à ce mariage à mes yeux.

Même si ce n’est pas leurs réalisations que je préfère, le duo Éric Toledano et Olivier Nakache fait sinon une nouvelle fois du bon boulot. Les coulisses de la restauration et du spectacle sont bien montré, on se retrouve vraiment plongé en plein cœur de l’événement et même si sur la fin, j’ai trouvé qu’on perdait un peu en intensité, le divertissement se laisse suivre avec grand plaisir.

La photographie est aussi très belle. Dès les premières images, j’ai été étonné par la qualité de l’image et la lumière qui se dégage de ce long métrage. J’aurais aimé retrouver dans cette mise en scène la tendresse qu’il pouvait y avoir dans les précédentes réalisations d’Éric Toledano et Olivier Nakache mais ça se suit bien quand même.

Maintenant, si ses coulisses sont parfois brouillonnes, on n’est jamais vraiment perdu, on est pris dans l’effervescence de cette soirée et pour cela, il n’y avait pas besoin je trouve de tout ce bruit. Le son général est vraiment trop lourd à mon goût et même la bande originale composée par Avishai Cohen étouffe trop le récit. Certaines musiques et chansons m’ont plu mais toutes mis bout à bout apporte des lourdeurs au film à mon sens.

Pour résumer, je suis vraiment content d’avoir enfin pu voir « Le sens de la fête ». Cette comédie chorale efficace nous plonge bien dans les coulisses d’un mariage et joue de façon assumé avec ses clichés. Porté par un Jean-Pierre Bacri en grande forme et porté par une pléiade de seconds rôles convaincant, le film m’a amusé. Je regrette juste un petit manque de finesse, quelques maladresses, un couple de marié peu efficace et surtout une ambiance trop bruyante et lourde. Cela peut paraître beaucoup mais dans l’ensemble, ça fonctionne quand même et c’est déjà bien.

Histoire artificielle constituée d'une suite de gags répétitifs et lourds, parfois drôles.
Quelques belles scènes sur le plan de la photographie ou de l'émotion, mais un peu faciles et peu crédibles.
Les acteurs sont bons dans l'ensemble et c'est le point fort du film, mais les personnages sont caricaturaux, et les dialogues, indigents et vulgaires. De bons dialoguistes sont-ils introuvables en France aujourd'hui ?

Comédie humaine et joyeuse où le trio Bacri, Lellouch et Rouve fonctionne très bien. On passe un bon moment sans se prendre trop la tête... seul regret: que la bande-annonce dévoile plusieurs des meilleurs blagues du films

La bonne humeur est au rendez-vous, la causticité de Jean-Pierre Bacry au premier plan, et c'est une bonne chose, même si je l'ai trouvé plus convaincant dans d'autres films. La diversité sociétale est bien incarnée, la précarité du travail également. Il y a des riches, il y a des gens, qui se débrouillent, des gens qui se cherchent ( comme le duo antagoniste Adèle (Eye Haidaira)/ James (Gilles Lelouche)) et finissent par se trouver. Chacun de ces faiseurs de spectacles sont dans la précarité, ils sont employés par un petit patron, qui se bat pour faire vivre sa petite entreprise, dont la vocation est d'amuser les riches. La lutte des classes n'est plus au goût du jour,mais qu'est-ce qu'elle nous manque pour penser l'action limitative à la toute puissance des riches. Le titre initialement prévu "Les temps difficiles" était certes moins porteur, mais ö combien plus explicite de l'état actuel de la société française. On rit volontiers dans ce film. J'ai vu "Le redoutable" juste après, et c'est vrai que ça calme !! La musique d’Avishai Cohen est un délice.

D’habitude, je suis plutôt réticent au concept du film choral. Ici, j’y ai trouvé mon compte. Chaque personnage est finement étudié - et parfaitement interprété - et apporte son écot à la fête du spectateur. En effet, ici, l’organisation d’un mariage, dans une unité de temps et de lieu, permet d’assembler fort à propos des moments de franche rigolade. Et même si les chutes de certains gags sont prévisibles, on rit quand même de les voir prendre forme sous nos yeux. Pour finir, un tout petit bémol sur le montage : le film aurait gagné à être raccourci de 15 minutes.