« Le sens de la fête » est un film qui me tentait beaucoup. J’aime bien les réalisateurs, le casting a de la gueule et à sa sortie, les bandes annonces que j’avais pu voir m’ont beaucoup fait rire. Malheureusement, je n’ai pas pu faire le déplacement dans les salles obscures à l’époque mais c’est très confiant que maintenant, je me suis retrouvé à le découvrir en Blu-ray.
Globalement, le scénario écrit par Éric Toledano et Olivier Nakache est sympathique. On retrouve la patte des deux auteurs avec des dialogues parfaitement bien ciselés qui font mouche et pour moi qui ait participé à quelques grandes manifestations festives du côté des coulisses, je trouve que derrière la caricature, on retrouve bien l’univers à la fois brouillonne et millimétré que peut être un mariage.
J’ai vraiment ris de bon cœur devant cette comédie avec ses personnages haut en couleurs qui en font certes un peu trop par moment mais qui assure l’essentiel du spectacle. On est dans un film chorale convaincant qui ne réserve pas beaucoup d’originalités mais qui fonctionne. En fait, mon principal regret, c’est le chaos général qui peut régner. Dans cette fourmilière, c’est compréhensible mais le film reste quand même trop bruyant, très assourdissant et cela m’a pas un peu dérangé parfois même si je ne me suis jamais vraiment ennuyé pour autant.
Jean-Pierre Bacri (Max Angeli) porte en tout cas très bien ce projet. Le film semble écrit pour lui et le ton acide de l’acteur colle au ton de son personnage. Ce qui m’a surpris, c’est que dans l’ensemble, les personnages sont assez agaçant voire même détestable. Cependant, alors qu’on est habitué de le voir balancé des punchlines avec un humour noir et une condescendance amusé, Jean-Pierre Bacri est le seul de la troupe qui fait mouche dans le sens où on comprends son agacement tant il est entouré de bras cassés. Malgré sa façon cash de dire les choses, Jean-Pierre Bacri est celui qui m’ait apparu le plus crédible dans son registre et le seul pour qui j’ai eu une vraie sympathie.
Pour le reste, chacun est dans son stéréotype et s’amuse à grossir plus ou moins les traits de son personnage. Si Jean-Paul Rouve (Guy) s’en sort très bien grâce à sa retenue, les autres sont quand même amusant. C’est juste dommage que parfois ils en fassent vraiment des tonnes à l’image d’un Gilles Lellouche (James) dont le personnage aurait mérité plus de finesse tout comme celui de Eye Haïdara (Adèle) ou encore Vincent Macaigne (Julien). Il y a aussi des acteurs qu’on aurait aimé voir davantage, des portraits amusants, certains qui auraient pu être plus développé mais finalement, tout le monde réussi à avoir son petit moment et à trouver sa place dans sa troupe.
Ce qui m’a le plus déstabilisé, c’est le couple de marié. On nous parle des préparatifs de leurs mariages, ils sont sensés être au cœur de l’événement. Benjamin Lavernhe (Pierre) à sa part. On tourne son personnage tellement en ridicule qu’il en devient grotesque et même Hélène Vincent (Geneviève) qui joue sa mère à le droit à son quart d’heure. Du coup, je ne comprends pas pourquoi le scénario a quasiment effacé de l’intrigue Judith Chemla (Héléna), la future marié. L’actrice est inexistante dans son jeu mais aussi dans le scénario. Heureusement qu’elle porte la robe blanche pour nous aiguiller sur son rôle. On ne croit pas du tout en son couple et cette façon de ne mettre en avant que le marié et sa mère porte pas mal préjudice à ce mariage à mes yeux.
Même si ce n’est pas leurs réalisations que je préfère, le duo Éric Toledano et Olivier Nakache fait sinon une nouvelle fois du bon boulot. Les coulisses de la restauration et du spectacle sont bien montré, on se retrouve vraiment plongé en plein cœur de l’événement et même si sur la fin, j’ai trouvé qu’on perdait un peu en intensité, le divertissement se laisse suivre avec grand plaisir.
La photographie est aussi très belle. Dès les premières images, j’ai été étonné par la qualité de l’image et la lumière qui se dégage de ce long métrage. J’aurais aimé retrouver dans cette mise en scène la tendresse qu’il pouvait y avoir dans les précédentes réalisations d’Éric Toledano et Olivier Nakache mais ça se suit bien quand même.
Maintenant, si ses coulisses sont parfois brouillonnes, on n’est jamais vraiment perdu, on est pris dans l’effervescence de cette soirée et pour cela, il n’y avait pas besoin je trouve de tout ce bruit. Le son général est vraiment trop lourd à mon goût et même la bande originale composée par Avishai Cohen étouffe trop le récit. Certaines musiques et chansons m’ont plu mais toutes mis bout à bout apporte des lourdeurs au film à mon sens.
Pour résumer, je suis vraiment content d’avoir enfin pu voir « Le sens de la fête ». Cette comédie chorale efficace nous plonge bien dans les coulisses d’un mariage et joue de façon assumé avec ses clichés. Porté par un Jean-Pierre Bacri en grande forme et porté par une pléiade de seconds rôles convaincant, le film m’a amusé. Je regrette juste un petit manque de finesse, quelques maladresses, un couple de marié peu efficace et surtout une ambiance trop bruyante et lourde. Cela peut paraître beaucoup mais dans l’ensemble, ça fonctionne quand même et c’est déjà bien.