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Hotinhere
548 abonnés
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2,5
Publiée le 19 avril 2024
Un drame rural sombre et tendu, alourdi par des flash back trop racoleurs et une dernière partie moins convaincante, qui fait ressurgir les traumas de l’enfance entre un frère torturé par la culpabilité et sa soeur en quête de résilience, interprétée par l’excellente Ruth Wilson. 2,75
Malgré une certaine confusion dans la conduite du récit, due avant tout à un abus de flashbacks, Dark river permet de continuer à placer Clio Barnard parmi les espoirs du cinéma britannique. Manifestement, elle sait générer une tension, elle sait diriger ses comédiens et les faire se déplacer dans un cadre. En fait, il ne lui reste plus qu’à devenir plus humble dans ses choix de mise en scène et de montage, la simplicité du propos étant peut-être la qualité qui lui manque pour l’instant.
4 541 abonnés
18 103 critiques
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2,0
Publiée le 31 janvier 2021
Alice Bell (Ruth Wilson) est une travailleuse solitaire dans un élevage de moutons. Après avoir appris la mort de son père elle retourne dans l'élevage de moutons délabré de sa famille bien qu'elle soit hantée par un secret de famille. Son frère amer Joe est en colère contre ses 15 ans d'absence et sa tentative de faire revivre la ferme. Il a l'intention de vendre le bétail et d'abandonner la location. C'est un film sombre, morne, menaçant et pas si exceptionnel que ça. Il n'y a pas grand-chose de surprenant dans cette histoire. Wilson est capable de dépeindre cette obscurité et ce serait bien d'en avoir plus. C'est un film oppressant, déprimant et ennuyeux...
L'histoire dramatique suit une ligne de manque de compréhension par manque de communication et manque d'intelligence. Tous les membres de la famille semblent manquer d'intelligence jusqu'à ce que quelqu'un spoiler: meure .
Dans Dark river, Clio Barnard reconduit la veine socio-réaliste qui caractérisait Le géant égoïste (2013), son précédent et premier long-métrage. Dans son Yorkshire natal, la réalisatrice britannique filme un quotidien agricole âpre et précaire sur fond de querelles familiales entre un frère (Mark Stanley) et une sœur (Ruth Wilson). Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
« Dark river » n’est pas le premier long-métrage de la réalisatrice britannique Clio Barnard. Mais après un début bien rythmé avec la tonte à la chaine des moutons et la comptine « Mon père m’a laissé un lopin de terre », le film devient terriblement ennuyeux. Il met en opposition trop frontale Alice qui a quitté la ferme depuis 15 ans et y revient pour acquérir le droit de fermage après la mort de son père, et Joe, son frère qui dès le début apparait psychologiquement très fragile, et a finalement laissé à l’abandon cette ferme. On ne voit pas le père qui joue un rôle fondamental dans l’histoire et quant à la mère, elle a quitté le foyer il y a bien longtemps mais là encore on ne sait pas pourquoi. La clef psychologique du film aurait pu être intéressante mais elle trop rapidement suggérée par une accumulation incessante, quasi-obsessionnelle de visions/flash-back du père même si à un moment on doute un peu entre le frère et le père du fait d’une similitude entre les visages lorsque Joe est rasé. La fin aurait pu également être plus finement exploitée … quant à la dernière image nous montrant l’ouverture de la porte de la grange et la sœur et le frère repartant vers une nouvelle vie ensemble, elle prête vraiment à rire ! Je ne parlerai même pas des scènes de baignades purificatrices … Certes il y a certes une petite note « politique » quand on apprend que c’est la société d’exploitation des eaux qui rachète toutes les fermes pour en acquérir les terrains mais c’est cela ne vas pas plus loin. Bref c’est un film de psychologie à deux balles car sans aucune finesse dans l’analyse des personnages … et même s’il y a des beaux paysages dans le Yorkshire et de beaux moutons (menés par « sheep trainer » comme dit dans le générique), ce film est très mauvais malgré une bande annonce alléchante !
De ce "Dark River", on retiendra les magnifiques paysages du Yorkshire et une intrigue qui met du temps à décoller. Il est question ici de l'héritage d'une ferme qui va donner lieu à une vive explication frère/sœur. Le film laisse en suspens certaines questions majeures (on ne parle jamais de la mère de famille), spoiler: et c'est seulement dans les 30 dernières minutes que la réalisatrice assemble ce puzzle pour laisser éclater la vérité en nous gratifiant d'une fin sordide malgré une lueur d'espoir. Laborieux!
Bon film évoquant la vie quotidienne de fermiers anglais éleveurs de moutons trimant comme des fous sur des terres à la merci de repreneurs aux méthodes pas toujours soft ! Les incessants flask-backs sur l'adolescence de l'héroine sont trop nombreux et plombent le scénario, vu que l'on a immédiatement compris le drame qu'elle a vécu. Dommage !
La réalisation abuse de flash-backs pour imager un drame passé que l'on comprend dès la première fois. Alors pourquoi cette insistance, si ce n'est pour compenser une histoire présente finalement assez médiocre et parfois peu compréhensible, quand elle se rapporte au fonctionnement du fermage britannique. Sinon les images sont belles et les acteurs convaincants. Mais le film se limite un peu à ça.
Le décès de son père ramène Alice (Ruth Wilson) à la ferme familiale qu'elle a quittée depuis quinze ans pour des motifs qui se dévoileront progressivement. Pendant ce temps, Joe (Mark Stanley), son frère aîné, en a assuré seul l'exploitation. Alice et Joe vont se disputer l'héritage paternel.
En 2013 était sorti le premier film de Clio Barnard, "Le Géant égoïste", une fable déchirante mettant en scène deux gamins et un ferrailleur. La réalisatrice anglaise quitte les villes pour filmer les champs. Elle adapte dans son Yorkshire natal un roman de Rose Tremain censé se dérouler dans les Cévennes.
On retrouve devant sa caméra les paysages immortalisés par les romans des sœurs Brontë et les innombrables adaptations cinématographiques qui en ont été faites : cieux bas et lourds pesant comme un couvercle (poke Baudelaire), landes battues par la pluie, verts pâturages... le tout assaisonné avec la musique folk de PJ Harvey.
Remarquablement servi par l'interprétation aux petits oignons de Ruth Wilson, "Dark River" n'en déçoit pas moins. La faute à un montage qui mêle systématiquement l'histoire du retour d'Alice à la ferme à des flash-back qui tentent sans y parvenir de rendre mystérieux un passé qui ne l'est guère. On comprend (trop) vite les motifs du brutal départ d'Alice et les causes du traumatisme que son retour ne contribue pas à cicatriser. Le récit est d'abord minimaliste, pauvre en dialogues. On craint de s'ennuyer mais on se laisse néanmoins émouvoir par la dureté des personnages et des situations. L'histoire a le tort de s'accélérer jusqu'à un épilogue déconcertant que je ne suis pas certain d'avoir compris. Si j'en crois les discussions de mes voisins à la sortie de la salle, je ne suis pas le seul.
Donc la violence est d'essence masculine. Chez les taiseux que sont ce frère et cette soeur, qui ne se sont pas vus depuis quinze ans, qui vivent autour de l'élevage des moutons, nous découvrons une nouvelle fois que la violence et le crime s'exercent d'abord en famille. L'abus, qu'il soit du corps exploité par ceux, qui détiennent l'argent (merci à la politique thatcherienne, qui a privatisé la Compagnie des eaux et où ce sont désormais les actionnaires, qui décident de l'usage des terres : il faut que ça rapporte !) ou que ce soit le corps abusé sexuellement, incestuellement, doit être puni. Ce que démontre très bien le film, c'est combien l'agresseur inaugural reste dans l'ombre et échappe aux poursuites. Apprenons aux enfants que leur corps leur appartient et que personne ne peut en abuser, ni s'en servir. La honte de la victime est un leurre, le témoignage qu'elle a bien été abusée. Un film tout en sensibilité, rempli de pudeur et de discrétion pour désigner l'abjection sans qu'il soit nécessaire de l'exhiber, ni même de la montrer.
Un frère, rongé par la culpabilité, et une soeur, éloignée depuis 15 ans et traumatisée, se battent pour l'héritage de la ferme familiale. La haine est dans le pré et le silence des agneaux assourdissant. Explications pesantes à grands coups de flashbacks taiseux par un secret qui n'en est pas un pour les deux protagonistes. Dark River exploite les beaux paysages du Yorkshire mais se fait aussi peu loquace dans sa narration que ses deux personnages principaux. Le climat est lourd, et paradoxalement, alors que peu explicatif, réellement démonstratif. On ne retrouve pas dans Dark River les éléments qui sublimaient Le géant égoïste, le précédent et premier film de fiction de la britannique Clio Barnard. Pas présente non plus la subtilité de Seule la terre, autre évocation du monde rural anglais, alimentée par des enjeux scénaristiques aussi denses mais décrits avec une toute autre finesse et un sentiment viscéral d'attachement à la terre. L'interprétation de Dark River est pourtant solide mais la tension et l'annonce de la tragédie ( bizarrement amenée de façon peu naturelle, d'ailleurs) sont nourries par un récit fragmenté et fruste qui ne crée rien d'autre qu'une grande frustration et une manière de prévisibilité.
Un film qui retrace un drame familial mais aussi un film politique montrant les éleveurs qui ne possèdent ni leur ferme ni leurs terres avec de magnifiques paysages naturels du Yorkshire.
Excellent film sur un sujet grave, servi par une actrice débordante de qualités : Ruth Wilson. Je n'ai pas perdu une seconde de ce film. Je recommande.