Hollywood Chewing-gum.
Quand tu lances un film d’Emmerich (Independence Day, Godzilla, 2012 ...), tu sais que t’es en train de te lancer un parpaing dans la face. Ça promet de ne pas faire dans la dentelle et de démolir joyeusement quelques trucs. Dont acte. Nous sommes au tout début de la guerre du Pacifique. On assiste à l’attaque de Pearl Harbor puis au début des hostilités officielles. Le film s’attache particulièrement, comme son nom l’indique, à la bataille de Midway en juin 1942, bataille aéronavale. Comme on n’est pas dans les archives de la Gaumont, il nous faut des héros, des personnages auxquels s’attacher. Du coup, on nous dégotte quelques têtes brûlées, un agent des renseignements et un amiral. Tant qu’à faire, on nous présente les familles et surtout les épouses. Pour parfaire le projet, le scénario est basé sur des faits réels, et à part quelques embrouilles chronologiques bien pratiques, c’est globalement fidèle. Pour un Européen lambda pas toujours très au fait de la géographie du Pacifique et des évènements s’y déroulant entre 1942 et 1945, il peut être parfois ardu de comprendre les enjeux stratégiques et les distances. Bon, de toute façon, le film n’est pas un cours d’histoire. C’est surtout une succession de scènes de batailles plutôt réussies au suspens bien entretenu. Si on voulait en prendre plein les yeux, le contrat est rempli pour peu qu’on aime le genre. En revanche, on regrettera un casting insipide mettant en scène des acteurs agaçants et sans charisme, archétypes du jeune américain blanc à la mâchoire carrée. Comme d’habitude, Woody Harrelson cachetonne gentiment et bien qu’il soit la tête d’affiche, il ne faut rien en attendre. On regrettera également cette obsession à vouloir faire pleurer dans les suburbs avec tous ces plans sur les épouses inquiètes ou éplorées. Et tout ça en ruminant ostensiblement de la gomme à mâcher. En bref, ce n’est pas une grande réussite ni une grande surprise mais ma foi, on s’en contentera pour un dimanche soir avec le cerveau éteint et on appréciera tout de même le regard distancié porté sur l’adversaire japonais.