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Un visiteur
1,5
Publiée le 1 octobre 2017
Ce film n'est pas drôle. La salle ne rit pas beaucoup, car il y a peu de gags, que la fille est un peu nunuche et que les discours de Godard en caricature de l'intellectuel révolutionnaire avec quelques répliques et jeux de mots par ci par là n'est malheureusement pas assez souvent mis en situations comiques, mais plutôt pesantes. C'est dommage car il y avait matière à en faire plus, et que Hazavanicius nous a habitué à mieux.
Une amie m'avait parlé de cet excellent film et j'ai fini par aller le voir. Effectivement c'est vraiment un très bon film, bien construit, bien réalisé et interprété. L'ambiance années 60 est là, le ton du film est savoureux et jubilatoire. J'ai passé un excellent moment de détente cinématographique et cela fait du bien.
Oublions Godard que le film traite (très poussivement) comme un pur personnage de comédie. Oublions la période de mai 68 qu'il survole de façon purement anecdotique, malgré quelques séquences d'amphi et de manifs bien troussées. Que reste-t-il ? Un film sur un couple d'artiste qui se délite. Il semblerait que c'est le coeur qu'Hazanivicus cherche a donner à son récit. C'est malheureusement là où le bât blesse : incapable de donner la moindre profondeur et substance à ses personnages, le cinéaste tourne en rond autour de quelques disputes anecdotiques et reste totalement à la surface. Il faut voir le portrait d'Anne Wiazemski en cruchette futile et transparente et la façon très macho dont Hazanivicus la filme (pas d'intériorité, juste un corps à dénudé), pour voir à quel point le cinéaste rate son entreprise. Et livre un film fort détestable.
Que fait donc « Le Redoutable » de Godard ? Un pantin ridicule pour qui l’engagement politique ne fut qu’un caprice, une crise d’égo. Accessoirement aussi un macho incapable de considérer sa compagne. OK. Hazanavicius a donc des comptes à régler. Mais avec qui ? Godard ? La nouvelle vague ? Ou plutôt avec un cinéma qui ne se conçoit pas comme un produit calibré ? Venant d’un réalisateur qui s’adonne à la mode du recyclage vintage de manière aussi systématique que gentiment stérile, cela pourrait être savoureux, un peu pervers - voir méchamment cynique. Mais non. Hazanavicius n’assume même pas son bras d’honneur et essaie de repeindre son « brûlot" aux couleurs inoffensives du pastiche gentillet façon OSS 117. Sauf qu’ici rien ne marche : l’humour est laborieux, les références sont attendues et tombent à plat (couleurs pop, montage pseudo-godardien, etc). Jusqu’à maintenant, le cinéaste recyclait les formes du passé avec une certaine efficacité. Ici, il tourne à vide. Et quand on voit le sort qu’Hazanavicius fait de son actrice, la charmante Stacy Martin, réduite au rôle de potiche qu'on dénude à loisir, le réalisateur se tire définitivement une balle dans le pied. Car il suffit de comparer comment chacun des deux cinéastes filme les femmes pour voir la médiocrité de ce « redoutable ».
J ai bien aime. J ai trouvé ça drôle et intelligent. J aime bien Godrard et je trouve que le film dressé un portât ait assez juste du cinéaste qui est certes un genie mais un homme a ce ses faiblesses aussi. Donc bravo
Attention ceci n’est pas une comédie, c’est un drame avec de l’humour. Le drame d’un couple, parce que le mari, monsieur Godard, est un personnage absolument odieux. La réalisation légère, créative, changeante, ne parvient pas à compenser la pesanteur de sa méchanceté. Il s’agit néanmoins d’un film haut en couleur, artistique et original, avec des répliques remarquables et un jeu élégant. Je voudrais le recommander, mais je n’ai simplement pas passé un bon moment.
Un mauvais film pas désagréable à regarder. Mauvais parce que le parti pris du réalisateur consistant à s’emparer du témoignage d’une éphémère épouse de Godard en 1967-68 pour lyncher le réalisateur n’est pas d’une grande élégance. On peut s’interroger sur le message contenu dans « La chinoise », film dont Godard semble mal digérer le mauvais accueil en 1967. Mais pour démontrer que le réalisateur s’est fourvoyé, il aurait fallu essayer de comprendre comment ce maoïsme délirant s’est installé dans les milieux intellectuels que fréquentait celui-ci à l’époque. En lieu et place, Hazanavicius verse au dossier des parties de jambes en l’air et des scènes dans lesquels le maoïste suisse se comporte comme un butor. Quant il se moquait d’OSS 117, il était tordant parce qu’il n’y avait pas de cible désignée (à part René Coty); ici, tenter de refaire du Godard en se moquant de Godard, n’est pas du tout drôle, y compris pour ceux ne vouent pas un culte à l’étoile de la Nouvelle Vague. Pourtant, cela se regarde sans ennui. Peut-être à cause du côté reconstitution historique qui sert de prime de rattrapage à une création incapable de saisir l’air de ce temps. Les décors, les costumes, des voitures d'époque à la pelle, les affiches, tout cela est superbe. La villa de Lazareff sur la côte d’Azur est un must de la déco années 60. Les acteurs sont très bien et les seconds rôles surprenants (Romain Goupil en flic, Mocky en « vieux con »…). Mais ce qui est à retenir et qui sauve le film, c’est l’histoire d’amour de cette pauvre Anne trimballée d’un bout à l’autre du film et qui lui donne ce côté regardable ; une histoire conventionnelle bourgeoise, juste ce que Godard détestait. Mauriac aurait apprécié.
En 1967, Jean-Luc Godard est au sommet de sa gloire. L'auteur du Mépris d'À bout de soufle et de Pierrot le fou incarne à lui seul la Nouvelle Vague. Pourtant il ne se résigne pas à reproduire les recettes éculées de ses précédents succès. Pressentant les événements de Mai-68, il cherche à réinventer son cinéma.
"Le Redoutable" est la libre adaptation de l'autobiographie de Anne Wiazemski qui épousa Godard en 1967 - et le quitta trois ans plus tard. C'est d'abord l'histoire d'un couple déséquilibré (elle a vingt ans, il en a dix-sept de plus) mais profondément uni (une profonde tendresse les unit et jamais n'éclate entre eux la moindre dispute). Mais c'est avant tout l'histoire d'un homme : un scrognegneu en révolte permanente contre l'ordre établi, un grand bourgeois au langage châtié qui revendique sa proximité avec une classe ouvrière qu'il ne connaît pas et qu'au fond il méprise. Un tel personnage aurait dû être horripilant ; mais son intégrité le rend attendrissant.
On a, à bon droit, dit le plus grand bien de l'interprétation de Louis Garrel. Il se fond parfaitement dans le rôle de Godard - avec la même aisance que Pierre Niney dans celui de Yves Saint Laurent. Les cheveux, les lunettes, le zozotement, tout est parfait. Mais sa prestation ne doit pas éclipser celle de Stacy Martin, parfaite elle aussi dans le rôle de la jeune Anne, si jolie, si fraîche, éperdue d'admiration pour Godard, mais au final suffisamment intelligente pour comprendre son aveuglement et refuser son égoïsme.
L'interprétation de Louis Garrel ne doit pas non plus faire oublier la mise en scène de Michel Hazanavicius. Le réalisateur oscarisé de The Artist aurait pu se contenter - comme Godard à la fin des années soixante s'était refusé de le faire - de suivre lentement la pente toute tracée creusée dans ses précédents films. Au lieu de tourner le troisième épisode de "OSS 117", il se frotte à un genre nouveau pour lui, le biopic, et à un monstre sacré, Godard. Le défi est relevé haut la main.
Michel Hazanavicius non seulement se passionne pour le cinéma, mais est aussi un réalisateur surdoué qui doit en avoir encore sous la pédale, réalisant une carrière en dents de scie de par ses choix éclectiques et libres. L'idée de portraitiser un cinéaste comme Godard est un effet miroir; Hazanavicius est inspiré par Godard. Il lui ressemble certainement par certains aspects. Il sait donc de quoi il parle.
Quoiqu'il en soit, Jean-Luc prend vie devant nos yeux, parfaitement incarné sous les traits de Louis Garrel. Le portrait psychologique que nous découvrons en le suivant, au travers des yeux de sa jeune femme, durant ces quelques mois de 1968 est passionnant et permet de comprendre sa nature sans compromis et obsessionnel. Le réalisateur le décrit lui aussi imperturbable dans ses idées, mais avec humour, finesse, et clins d’œil. Dépeint de manière peu flatteur, notre helvète se meut en autiste incompris, obnubilé par ses propres réflexions. Il apparaît également comme un être sans défense, vite dépourvu, qui s'excuse souvent après s'être emporté.
En suivant ainsi ce redoutable, on comprend mieux sa démarche artistique ainsi que son futur parcours en tant qu'OVNI du 7ème art remettant en permanence en cause son travail pour se réinventer à chaque fois.
Le film est drôle, intelligent, bien joué. On ne s'ennuie jamais.
Ca me donne envie de revoir les films de Godard. Louis Garrel est très bon et stacey martin est charmante. (j'avais eu beaucoup de mal avec Nymphomaniac dans lequel je l'avais découverte) La réalisation emprunte beaucoup a Godard, en "citant" son sujet. Intéressant mais j'en attendais encore davantage.
Film intéressant , qui met en exergue la personnalité caractérielle de Godard , poussée à l' extrême, mais très bien interprétée par Louis Garrel ; l' évolution psychopathique latente de Godard atteint son paroxysme lors de l' ultime scène de jalousie-désespoir. A faire froid dans le dos , Garrel plus vrai que vrai ! Par contre on se serait passé du Godard roi de la baise, tout au long du film ; il est vrai que sa partenaire est fade ; et ce n'est pas possible que Godard ait été montré comme un personnage de comédie burlesque ! Hazanavicius a cru faire du Woody Allen, mais SANS le Woody Allen!!
Après le raz de marée The Artist, Michel Hazanavicius m’avait plutôt déçu avec The search. Je ne partais pas très confiant pour ce nouvel opus. Je ne suis pas un grand fan de Louis Garrel et encore moins de Godard. Cela partait d’ailleurs très mal. Je trouvais le jeu des acteurs et les dialogues horripilants et m‘apprêtais à bien m’ennuyer. Mais petit à petit le charme a opéré. En fait, il ne faut pas prendre le film au premier degré. Il faut voir là plus un hommage en forme de clin d’oeil, plein d’humour, de poésie et d’une certaine tendresse. La mise en scène est très agréable. La reconstitution historique fait un peu carton pâte mais c’est très pop et au final très réussi. Tout comme l’interprétation. Contre toute attente, Garrel est très drôle. Un de ses meilleurs rôles. Stacy Martin est aussi très bien. Tout comme les toujours excellents Grégory Gadebois et Bérénice Béjo. Même sans aimer ou connaître Jean-Luc Godard, on peut apprécier et passer un bon moment devant cette comédie, certes parfois un peu grinçante, qui sort des sentiers battus. En résumé, une petite mais inattendue surprise...
Beaucoup d'humour et de fraicheur dans ce film réussi sur Godard et son envie autodestructrice révolutionnaire. l'image est belle, sobre, pour mieux montrer la profondeur des sentiments comme dans les films de la Nouvelle Vague. Mai 68 en toile de fond donne un décors intelligent à ce film. Tout fonctionne ici et les comédiens sont dans leur rôle, parfaits. Belle surprise donc.
C'est un des plus étranges paradoxes que le statut artistique de Jean-Luc Godard. D'un côté le cinéaste incarne la Nouvelle Vague à lui seul et pour certains le cinéma en son entier ; de l'autre c'est sans doute le cinéaste le moins diffusé qui soit, puisque pour beaucoup son œuvre se réduit à quelques films tournés entre la fin des années 50 et 1967. Comme si le cinéaste était mort après "La Chinoise"... Alors quel intérêt peut-on trouver dans ce film de Michel Hazanavicius dont l'univers paraît a priori fort éloigné de celui de Godard ? Effectivement on peut être agacé en découvrant cette dernière production du réalisateur de "The artist". Car Godard fait figure de "héros" dans un film d'amour et de désamour qui a tout pour irriter les inconditionnels du cinéaste du "Mépris". Le scénario est du reste tiré d'un livre d'Anne Wiazemsky, "Un an après", où l'actrice évoque ses relations faites de fascination et d'exaltation vis-à-vis du "maître", son engagement à ses côtés durant les événements de mai 68, puis sa profonde désillusion et sa rupture. Et pourtant c'est à un chant d'amour pour le cinéma que se livre Michel Hazanavicius au même titre - mais dans un registre différent - que lorsqu'il rendait hommage à la comédie musicale dans "The artist" mais aussi au nouveau statut du cinéma devenu parlant en 1927. Certains pourront parler de caricature. Ainsi Hazanavicius reproduit-il toutes les caractéristiques les plus évidentes du cinéma de Godard. C'est d'abord une esthétique qui privilégie les couleurs vives à la manière du "Mépris" et surtout de "Pierrot le Fou". De ce point de vue, félicitations au chef opérateur Guillaume Schiffman qui réalise un travail visuellement admirable. Mais "Le redoutable" retient aussi les tics stylistiques du cinéma de Godard : ruptures inattendues, sauts du coq à l'âne, inserts aussi fugaces qu'énigmatiques, citations en pagaille, bref tout l'arsenal bien connu des cinéphiles. Mais il y a plus car le film met en scène Godard en le singeant. Et de quelle manière ! Louis Garrel accomplit une véritable performance en s'assimilant pleinement au cinéaste mal-aimé. Ses tics, son phrasé si particulier, son accent suisse, sa maladresse (le coup des lunettes brisées dans la bagarre donne du reste dans la redondance) : tout y est, opérant ainsi un gigantesque trompe-l’œil (mais qu'est-ce que le cinéma sinon précisément un perpétuel trompe-l’œil ?). La partenaire de Louis Garrel est la délicieuse Stacy Martin, incarnant une Anne Wiazemsky sensuelle à souhait et que Hazanavicius filme d'abord comme le faisait Godard avec Bardot dans "Le mépris", nous transformant ainsi en voyeurs d'une anatomie sans défaut. L'influence de Godard se traduit aussi dans le traitement de certains rôles secondaires - et rien n'est plus drôle que de voir Jean-Pïerre Mocky incarnant durant quelques secondes un bourgeois révolté par la "chienlit" de mai 68. Car le film est souvent plein d'humour. Là encore Hazanavicius se laisse emporter par la verve de Godard. Mais il y ajoute une touche caricaturale qui à force d'outrance n'est pas toujours du meilleur effet. Retenons cependant que "Le redoutable" est un film que l'on peut certes considérer comme une curiosité artistique et intellectuelle, mais aussi comme une ode au cinéma et enfin - pourquoi pas ? - comme une œuvre qui invite à redécouvrir - ou découvrir pour les plus jeunes - le cinéma de Godard.