Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
DarioFulci
107 abonnés
1 412 critiques
Suivre son activité
2,0
Publiée le 20 octobre 2018
Godard, les années 60, le cinéma, la France tout ça, tout ça. Une comédie irrévérencieuse, une chronique d'une époque déterminante, et une histoire d'amour cruelle singée. Était-ce une bonne idée que de faire une film sur cette relation ? Le contexte est certes passionnant, les personnages importants, le côté comédie pourquoi pas. Trop d'hypothèses auxquelles la réponse est malheureusement non, ça ne fonctionne pas. Godard n'intéresse pas grand monde, sa personne est assez insupportable. Le regarder caricaturé est désagréable. Après un moment de vague intérêt historique on sombre dans l'ennui. Cette histoire ne peut intéresser que les "professionnels de la profession" comme dit Godard. Quels sont les enjeux réels ? C'est la question que je me suis posée pendant toute la projection. Rarement drôle, jamais passionnant, un film fausse bonne idée qui embarrasse.
Dans ce film-pastiche drôle, cruel et jamais trop sérieux, Michel Hazanavicius nous raconte l’histoire d’amour à partir de 1967 entre un Jean-Luc Godard au sommet de sa gloire et Anne Wiazemsky, sa deuxième épouse de 17 ans sa cadette. Inspiré du roman Un an après (2015) de cette dernière, Le redoutable réalise en 1h45 plusieurs tours de force, toujours en toute légèreté. Tout d’abord il rend hommage au génie de JLG à travers de nombreux clins d’œil à son cinéma (chapitres, intertitres, noir & blanc, etc.), sans rien nous cacher de ses grosses contradictions et de ses petites bassesses d’homme et de mari. Ensuite le film dissèque avec une progression remarquable un couple qui va s’aimer, puis s’éloigner avant de se détester, miné par ses excès à lui (rappelons que le long-métrage adapte Wiazemsky et donc adopte son point de vue). Enfin, Le redoutable est le magnifique portrait d’une époque où les facs étaient occupées, où les utopies étaient reines et où la révolution maoïste allait supposément renverser l’ordre bourgeois et conservateur incarné dans le pouvoir gaulliste. Le film parvient parfaitement à illustrer les limites flagrantes des aspérités contestataires des uns et des autres : le comportement toujours plus radical de Godard lui-même, à la recherche d’une forme de pureté révolutionnaire chimérique, en est l’illustration ultime. Il finira par détester tout le monde et se brouiller avec la terre entière. Louis Garrel et Stacy Martin sont bluffants. Une réussite.
Un film surtout pour cinéphile... Une histoire simple, les rapports de couple entre un cinéaste suisse (très surestimé) Godard et son égérie d'un moment : Anne Wiazemski. Un document aussi sur une époque : les jours de mai 1968 chez les intellectuels parisiens. C'est très bien fait, le cinéaste nous croque ici un Godard plus vrai que nature, des dialogues souvent bien envoyés à son encontre tapent juste, et nous présentent un homme fat, méprisant, égocentrique, un vrai idiot utile pour ces faux révolutionnaires. J'ai rarement apprécié les films de Godard, (sauf Alphaville) et ce film ne va pas me faire changer d'avis.
L’aspect est séduisant sur la vie du cinéaste Jean Luc Godard, les slogans muraux sont intrigants, c’est aussi un film drôle pour des moments coquins sans pudeur. L’approche de la fin me laisse frustrer, dans le geste motivé par un écart amoureux, il aurait quand même survécu.
Lorsque j'avais entendu les critiques assassines du film au Masque et la Plume, cela m'avait agacé. Maintenant que j'ai vu le film, c'est le personnage de Jean-Luc Godard, qui m'agace. Rien de son génie ne transparaît à l'écran. C'est plutôt sous un jour polémiste, qu'il apparaît et tout cela manque un peu d'envergure. Sa suffisance intellectuelle affichée fait de lui un être sans compromis et finalement assez méprisant. Qu'un spectateur vienne lui témoigner de son admiration l'irrite, il en devient odieux, mais ce que je ne lui pardonne pas, c'est de se montrer aussi rustre avec la magnifique Anne, sa bienaimée. Sa jalousie, lorsqu'elle lui résiste en partant tourner en Italie, est médiocre, puisqu'il s'en réfère aux valeurs bourgeoises du mariage. Et puis,je crois que je déteste le contraste en la beauté et la candeur d'Anne Wiazemsky, de vingt ans sa cadette, et les propos odieux que lui adresse JLG. L'hermétisme et le paradoxe affirmés et revendiqués ne font pas le génie. Je ne sais auquel des deux cinéastes je dois en vouloir, l'auteur du "Redoutable" ou celui auquel le film est consacré.
Bien, permet une approche de jlg qui semble honnête et intéressante.
Je connais peu jlg et j ai peu envie de le découvrir, la seule chose qui m intéresse personnellement c est pourquoi les autres s y intéressent. Le redoutable est pas mal. On découvre autant jlg que pourquoi il fascine que pourquoi il est important pour beaucoup.
Le film montre bien comme jlg peut manier l humour, tordre des phrases pour le plaisir de la contradiction, peut se perdre dans des idées absconses, peut être agaçant comme attachant.
Le redoutable est un film qui m a l air très très réussi sur l aspect "jlg aurait pu le faire, à la manière de jlg". Les gens qui parlent de jlg louent très souvent son humour, ce film en est très emprunt, ne serait ce que le titre, mélange de mélancolie, d absurde, de blague privée, de pensée finalement plus profonde qu elle ne paraît, ... l exemple le plus parlant de cet humour est la mise en abime de la discussion sur l inutilité de certaines scènes filmées.
Le film me semble très réussi pour qui est réceptif à jlg.
Film drôle, un peu burlesque. Hazanavicius, le réalisateur, fait la peinture d'un Godard qui se perd complétement dans le dogmatisme, et finit par s'isoler totalement. Cette perdition est intéressante autant au niveau psychologique qu'au niveau intellectuel et politique. L'univers et l'époque de 68 sont reconstitués : difficile de juger si cela est réaliste, mais cela a le mérite d’interroger cette période. Louis Garrel réalise une très bonne performance d'acteur en incarnant ce Godard qui creuse sa tombe tout seul, comme un grand (enfant).
Le film ne retrace qu'une toute petite période de la vie de Godard, et se focalise principalement sur sa vie amoureuse, dans l'intimité de son couple. Certes ce point de vue est intéressant et le coté comique apporté par Garrel est subtile, mais le film est plat il ne se passe pas grand chose. On n'en n'apprend pas plus sur Godard que sur son époque. Hazanavicius, avec ce film, ne fait pas vraiment dans la comédie, ni dans le biopic, ni dans le drame et c'est bien le problème car le film manque d'identité.
LE REDOUTABLE est une comédie très drôle pour moi. Pour moi et pour ceux qui comme moi, ont suivi la carrière de GODARD jusqu'à LA CHINOISE. C'est là que l'ai décroché, lui aussi apparemment ayant peté les plombs entre la révolte de mai 68 en France et la révolution selon MAO en Chine. D'ailleurs le film montre bien son incapacité à comprendre l'une comme l'autre, se faisant éjecter par les étudiants grévistes parisiens comme par la diplomatie chinoise. D'ailleurs que comprend-il à part lui...et encore! Le voilà en désaccord avec tout son entourage faisant le vide autour de lui: les copains, les collègues, les amis, et même sa femme finiront par s'en aller. C'est elle qui raconte leur histoire, le film est basé sur son livre (Anne Wiazemsky - UN AN APRES) qui relate leur vie commune de mai 1968 à mai 1969. Je pense que Michel Hazanavicius a du comme moi, aimer les premiers films de GODARD: A BOUT DE SOUFFLE, PIERROT LE FOU, UNE FEMME EST UNE FEMME, ALPHAVILLE...Dans son film et à plusieurs reprises il fait intervenir des gens qui parviennent à s'approcher de GODARD pour lui dire qu'ils ont aimé ces films-là... C'est donc un film hommage au cinéaste innovateur de cette première époque et en même temps un biopic qui ne ménage pas le réalisateur devenant carrément insupportable et odieux dans la deuxième époque. Mais Michel HAZANAVICIUS n'est pas méchant, au contraire, d'ailleurs Anne WIAZMSKY qui a vu le film dit de lui qu'il a réussi à faire d'un être "odieux" un personnage "émouvant et drôle". La performance de Louis GARREL (dans le rôle de Jean-Luc GODARD) est stupéfiante et elle est sans doute pour beaucoup dans la sympathie et l'attachement qu'on a pour ce personnage pourtant déplaisant. Il arrive même à nous faire rire, ce qui n'est peut-être pas arrivé au vrai J.L. GODARD! La jeune actrice Stacy MARTIN (dans le rôle d'Anne Wiazemsky, ex Madame GODARD donc puisqu'ils étaient mariés, d'ailleurs à plusieurs reprise GODARD lui fait remarquer qu'elle est sa femme) est également excellente dans son rôle où elle doit encaisser, endurer, toutes les "crises" de son mari, y compris ses crises de jalousie! Je crains qu'une chose c'est que le film ne trouve pas son public: les jeunes ne connaissent pas GODARD et même s'ils font l'effort d'aller voir le film ils ne l'apprécieront pas, ceux de mon âge seront partagés: les inconditionnels de GODARD n'aimeront pas le film car ils trouveront qu'on salit l'image de leur idole, les autres qui comme moi ont aimé les premiers films de GODARD ne sont pas très nombreux et je ne suis pas sûr qu'ils aient encore envie de voir GODARD... même pour rire! Dommage!
J'ai trouvé ce film excellent... ! Louis Garrel est impeccable dans son interprétation... L'atmosphère de Mai 68 est brillamment restituée par Michel Hazanavicius. Godard nous est présenté sous différentes facettes, mettant en exergue la complexité du personnage : tour à tour drôle attendrissant mais aussi terriblement agaçant dans ses excès notamment dans l'omniprésence voire son obsession pour une approche idéologique de l'existence. Une grande réussite...
Un film divertissant, reprenant l’esthétique des films de Jean-luc Godard. Pourquoi pas ! Après le naufrage de“The search“, Hazanavicius a voulu reprendre la recette de “The artist“ et des OSS, à savoir, celle du pastiche, qui lui a tant réussit. Mais ici, tout semble riquiqui, sans panache. Ça se laisse regarder, mais franchement, ça ne va pas très loin.
Je connais très peu la filmographie de Jean-Luc Godard, et les quelques films que j’en ai vu m’ont laissé une impression d’ennui assez insoutenable. Dans le même ordre d’idée, Godard ne constitue pas pour moi une figure médiatique familière et ma connaissance de sa biographie doit ressembler à une version simplifiée de l’introduction de sa fiche Wikipedia. Enfin, de toute façon, il n’est pas besoin de posséder une grande expertise sur le sujet pour apprécier ce biopic sélectif qui s’attarde sur la période 67-69, années charnières plus ou moins délimitées par la liaison du réalisateur avec Anne Wiazemski et qui vit la rupture de Godard, pour motifs politiques, avec le milieu du cinéma français et avec sa propre carrière antérieure, et la formation du collectif expérimental Dziga Vertov. Cet exercice biographique d’un genre nouveau est singulier par bien des aspects : Louis Garrel ne ressemble à Godard que d’assez loin, et force l’accent traînant et chuintant jusqu’à provoquer une sorte de permanence du ridicule. Si on repère des procédés visuels et sonores qui rendent hommage à la façon dont le réalisateur était parvenu à dynamiter les codes et le langage du cinéma dans les années 50 et 60, comme les slogans d’arrière-plan qui portent plus de sens que les dialogues qui se déroulent au premier plan, ou le sous-titrage qui décrypte les réelles intentions des personnages, on retrouve aussi des running-gags burlesques, comme le fait que Godard casse ses lunettes à répétition, effet dont le slapstick éclipse nettement la symbolique. La première impression est que Hazanavicius saccage méthodiquement l’image, sans doute encore iconique pour beaucoup de vieux cinéphiles, de Jean-Luc Godard, et qu’il transforme ce dernier en personnage de cartoon. Au terme du film, il sera nécessaire de ré-évaluer ce jugement trop hâtif et convenir qu’il serait plus juste de dire qu’il la désacralise en pointant toutes les contradictions d’un personnage que ses défauts et ses postures parfois ridicules rendent très humains : le cinéaste adulé de la jeunesse pour ses films avant-gardistes se fait incendier lorsqu’il intervient à la tribune des révoltés soixantehuitards tant il comprend peu les objectifs qu’ils poursuivent ; L’homme qui rêve de révolution et de maoïsme fait preuve d’une possessivité carrément petite-bourgeoise dès qu’il est question de sa femme ; celui qui se brouille avec ses amis et prend ses admirateurs de haut pour se construire une carrure intransigeante se sent finalement très seul dans sa tour d’ivoire. Le résultat, voué à être perçu très différemment selon les sensibilités politiques et la proximité avec l’oeuvre de Godard, n’en offre pas moins une vision assez exhaustive du parcours personnel du réalisateur à cette époque. Comme je l’ai déjà dit, il n’y a pas vraiment d’irrespect dans ce portrait iconoclaste : on pourrait plutôt comparer le procédé à la liberté qu’on peut prendre de charrier un vieux pote, justement parce que c’est un vieux pote. En tout cas, ‘Le Redoutable’ témoigne qu’il n’est pas toujours nécessaire d’être scolaire ou rigide quand on brosse le portrait d’une personnalité, et même pas quand on lui taille un costard.
C’est un film assez divertissant, qui se laisse voir et fait bien rire. Louis Garrel est impeccable, pas loin d’être un acteur comique. Les dialogues et les situations sont parfois tellement drôles que l’on se demande si le personnage Jean-Luc Godard n’est pas en train de rejoindre celui d’Hubert Bonisseur de La Bath, avec ces jeux de mots délicieusement pourris (ou réussis) dont Godard était coutumier. Mais ce film est loin d’être un chef-d’œuvre et comporte même un gros défaut dans sa logique générale : la première heure fonctionne très bien mais ensuite plus on avance, plus le film semble se tourner vers une imitation à la lettre de certains coups d’éclat de Godard. On se dit qu’il aurait mieux valu mettre la vraie voix de Godard plutôt que de singer celui-ci. C’est un peu vain. Je trouve que le film est bon dans les scènes qui justement ne renvoient pas mot pour mot aux déclarations de Godard. En plus, Hazanavicius reproduit littéralement certains tics cinématographiques de Godard. D’accord, l’hommage est intéressant, avec la division du film en chapitres, les couleurs primaires, les collages, etc. ; mais au bout d’un certain temps, le film va au-delà du simple hommage pour tomber dans un travail de copiste faisant pâle figure par rapport à l’original. Car en fin de compte, c’est dans la stylisation que réside l’intérêt du film, dans ces passages où l’on sent que Hazanavicius a pris un malin plaisir à imaginer Godard en privé. Mais ça reste un film intéressant avec quelques moments mémorables, et qui évoque plutôt bien la radicalisation politique de Godard. Vous pouvez lire ma critique-interprétation complète (et illustrée) ainsi que d’autres critiques et articles sur le cinéma ainsi que des extraits de films sur mon blog : 7emeart.wordpress
Un mauvais film pas désagréable à regarder. Mauvais parce que le parti pris du réalisateur consistant à s’emparer du témoignage d’une éphémère épouse de Godard en 1967-68 pour lyncher le réalisateur n’est pas d’une grande élégance. On peut s’interroger sur le message contenu dans « La chinoise », film dont Godard semble mal digérer le mauvais accueil en 1967. Mais pour démontrer que le réalisateur s’est fourvoyé, il aurait fallu essayer de comprendre comment ce maoïsme délirant s’est installé dans les milieux intellectuels que fréquentait celui-ci à l’époque. En lieu et place, Hazanavicius verse au dossier des parties de jambes en l’air et des scènes dans lesquels le maoïste suisse se comporte comme un butor. Quant il se moquait d’OSS 117, il était tordant parce qu’il n’y avait pas de cible désignée (à part René Coty); ici, tenter de refaire du Godard en se moquant de Godard, n’est pas du tout drôle, y compris pour ceux ne vouent pas un culte à l’étoile de la Nouvelle Vague. Pourtant, cela se regarde sans ennui. Peut-être à cause du côté reconstitution historique qui sert de prime de rattrapage à une création incapable de saisir l’air de ce temps. Les décors, les costumes, des voitures d'époque à la pelle, les affiches, tout cela est superbe. La villa de Lazareff sur la côte d’Azur est un must de la déco années 60. Les acteurs sont très bien et les seconds rôles surprenants (Romain Goupil en flic, Mocky en « vieux con »…). Mais ce qui est à retenir et qui sauve le film, c’est l’histoire d’amour de cette pauvre Anne trimballée d’un bout à l’autre du film et qui lui donne ce côté regardable ; une histoire conventionnelle bourgeoise, juste ce que Godard détestait. Mauriac aurait apprécié.
On était en droit de s'attendre à mieux, notamment au niveau de l'écriture, dont le punch ne tient pas dans la durée. Le personnage est intéressant mais on y reste étrangers. Bien néanmoins.