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Un visiteur
5,0
Publiée le 26 août 2017
Drôle, sensible, sans concession pour Godard (ce qui m'a plu aussi!). Clins d'oeil et références du cinéaste des 60's menés par la caméra et le talent de conteur d'Hazanavicius, par des acteurs (tous) de talent (Garrel "de ouf"). H. nous entraîne dans une comédie sérieuse, un regard sur acteurs et militants de Mai 68, sur leur enthousiasme, leur joie militante, leurs contradictions. Un regard joyeux en tout cas. Pauvre Godard...il finissait par ne plus se comprendre lui-même non? L'image est belle et j'ai beaucoup ri.
En 1967, Jean-Luc Godard est au sommet de sa gloire. L'auteur du Mépris d'À bout de soufle et de Pierrot le fou incarne à lui seul la Nouvelle Vague. Pourtant il ne se résigne pas à reproduire les recettes éculées de ses précédents succès. Pressentant les événements de Mai-68, il cherche à réinventer son cinéma.
"Le Redoutable" est la libre adaptation de l'autobiographie de Anne Wiazemski qui épousa Godard en 1967 - et le quitta trois ans plus tard. C'est d'abord l'histoire d'un couple déséquilibré (elle a vingt ans, il en a dix-sept de plus) mais profondément uni (une profonde tendresse les unit et jamais n'éclate entre eux la moindre dispute). Mais c'est avant tout l'histoire d'un homme : un scrognegneu en révolte permanente contre l'ordre établi, un grand bourgeois au langage châtié qui revendique sa proximité avec une classe ouvrière qu'il ne connaît pas et qu'au fond il méprise. Un tel personnage aurait dû être horripilant ; mais son intégrité le rend attendrissant.
On a, à bon droit, dit le plus grand bien de l'interprétation de Louis Garrel. Il se fond parfaitement dans le rôle de Godard - avec la même aisance que Pierre Niney dans celui de Yves Saint Laurent. Les cheveux, les lunettes, le zozotement, tout est parfait. Mais sa prestation ne doit pas éclipser celle de Stacy Martin, parfaite elle aussi dans le rôle de la jeune Anne, si jolie, si fraîche, éperdue d'admiration pour Godard, mais au final suffisamment intelligente pour comprendre son aveuglement et refuser son égoïsme.
L'interprétation de Louis Garrel ne doit pas non plus faire oublier la mise en scène de Michel Hazanavicius. Le réalisateur oscarisé de The Artist aurait pu se contenter - comme Godard à la fin des années soixante s'était refusé de le faire - de suivre lentement la pente toute tracée creusée dans ses précédents films. Au lieu de tourner le troisième épisode de "OSS 117", il se frotte à un genre nouveau pour lui, le biopic, et à un monstre sacré, Godard. Le défi est relevé haut la main.
Après l’échec critique et commercial de The search (2014), Michel Hazanavicius revient à ses premières amours, celles de la comédie pastiche. Dans Le redoutable, sa cible n’est ni le cinéma américain ni l’un de ses « héros » mais l’icône intouchable du 7ème art, Jean-Luc Godard. Nullement hagiographique, Le redoutable est un portrait iconoclaste, parfois satirique, d’un cinéaste tout aussi iconoclaste. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
l n’y avait pas un monde fou dans la salle parce que les cinéphiles craignaient que leur idole J. L. G. soit égratignée alors que pour les autres rien que le nom de Godard leur a fait craindre l’ennui. Ce film dégourdi rend un hommage ironique à l’iconoclaste et pas seulement par des plans allusifs. Il nous entretient de cinéma, de politique, d’un couple, avec élégance et profondeur. Le personnage d’Anne Wiazemsky dont le roman a inspiré le film est attachant et Louis Garrel dans le rôle du myope est émouvant, agaçant, drôle, coincé, brillant, au cœur de l’ébullition de 68, mais décalé. Bérénice Béjot joue la productrice, elle me plait toujours. Chaque fois que «Le plus con des Suisses pro-chinois » croise quelqu’un qui a aimé ses films, ils paraissent le déranger. Il est cruel envers lui-même en priorité : « Je hais les vieux, je suis vieux, donc je me hais » Son humour fait pardonner une mauvaise foi en béton, mais au-delà d’une biographie, c’est une recherche de sens qui parvint à l’incandescence il y aura un demi siècle. Elle se partagea, se diffracta et s’émietta. Je craignais la retranscription rarement réussie de ces moments, cependant le regard distancié avec une pointe de malice et de poésie m’a bien convenu. J’ai passé cette heure trois quarts comme devant un film en costume du XVIII° siècle : Ah que la mini était jolie dans ce temps là, et les discussions enflammées. « Le Redoutable » : c’est le nom d’un sous-marin, dérisoire et terrible, parfaitement trouvé. La musique du « Vieux Léon » de Brassens arrive en fond sonore : « Quinze ans bientôt Qu'musique au dos Tu t'en allais Mener le bal A l'amicale Des feux follets En cet asile Par saint' Cécile Pardonne-nous De n'avoir pas Su faire cas De ton biniou »
C’est un film tout à fait réussi et original, si l’on aime pas Godard en rentrant et qu’on avait oublié pourquoi et bien on s’en souvient parfaitement après. Je l’ai trouvé parfaitement haissable et d’une prétention sans limite. Le film en revanche est excellent.
Quelle calamité! Quelle mauvaise idée de film! Quel mauvais personnage de fiction que Godard et quelle pauvre interprétation de Louis Garrel. Quelle esthétique pourrie et kitsch! Seule Stacy Martin apporte de brefs moments de grâce aérienne dans cet océan de lourdeurs.
Un excellent film de M. Hazanavicius sur un pan imagée de la vie de J L Godard. On suit son engagement politique, sa rencontre avec Anne, son envie de faire un autre cinéma et ses différents rapports avec les réalisateurs. C'est drôle, absurde et presque burlesque ; tout est dans le verbe. Les réparties sont savoureuses et Louis Garrel excellent a enfin un rôle de premier plan. La vraie fausse vie de J L Godard sert de fil conducteur à décrire une époque où les personnes avaient encore des convictions ; où il fallait être engagé. Même si ça menait dans le mur !!! Une époque révolue à l'heure du formaté à outrance !!!😗
Film agréable à voir. La réalisation rendant hommage à Godard apporte beaucoup à sa réussite ainsi que sa belle distribution: Louis Garel, Stacy Martin, Bérénice Bejo. Malgré cela, je suis un peu gêné de voir le réalisateur regretté les choix de Godard d'aller vers un cinéma plus expérimental. Tout créateur poursuit son œuvre comme il l'entend! Le redoutable peut avoir le même avantage que le dessin animé sur Buñuel: Buñuel après l'âge d'or. Faire découvrir l'œuvre de deux génies du septième art. Cela est déjà plus que louable.