Etant fan du manga, j'attendais cet épisode avec impatience, surtout qu'il était annoncé en full CG, que je travail dans le domaine, et souhaitant plus de films d'animation au contenu mature. Qu'en est il donc. Et bien d'un avis mitigé, je passe à un avis vraiment enthousiaste après trois visionnages.
Il faut voir ce film comme une porte d'entrée à l'univers de Gantz, celui du manga, bien plus profond et complexe dans les thématiques traités, mais tout aussi mature et brutal que le film.
En effet, le film se penche sur un chapitre assez avancé du manga ('Osaka' d'où le nom du film) , en ré-interprétant et en s'appropriant d'autres moments du manga. Vous ne serez donc pas spoilé à voir le film si vous décidez de vous lancer dans le manga. Mais avec ce choix scénaristique, arrive le soucis de la cohérence. En effet, étant une vitrine, le film pourra sembler très brute de décoffrage en terme de compréhension et de narration.
C'est un mélange de divers chapitres, là où le manga prenait le temps de poser les bases de l'univers et les différents traits de caractère des personnages. Ici le film rush tout cela pour vite arriver aux scènes d'actions.
Une fois ce constat passé, on peut se laisser attirer ou non par l'univers. Car comme pour le manga, oui ça peut être dérangeant, et non il ne caresse pas le spectateur dans le sens du poil. Déjà dans le manga, c'est glauque, étrange, déstabilisant, alors imaginez dans le film, qui lui compresse tout.
Outre ces soucis d'ordre narratif, Gantz est un tour de force esthétique et technique. La CGI est semi réaliste, avec une direction artistique oscillant entre la cinématique et le manga pour le character design (faut donc pas chialer à parler d'uncanny valley, ça n'a rien à foutre ici). C'est du bonbon pour les yeux donc esthétiquement. Le montage et le montage sont intéressants aussi, avec des petites trouvailles assez osées.
Gardez donc en tête que le Gantz-O est une vitrine pour le manga qui, si vous voulez tenter l'aventure, vous réservera son lot de surprises et vous mettra dans bien des états. Encore une fois, c'est une univers brutal, tragique et sans concession, pour public avertis bien sur.