Lancelot Rubinstein (Julien Boisselier) vient de perdre sa femme. Sa voiture a fait une sortie de route et est allée se noyer dans un lac de retenue. Il avait rencontré Irina (Caterina Murino) quelques années plus tôt et avait tout quitté pour vivre avec elle dans une maison isolée au bord de la Méditerranée. Mais, au fur et à mesure que l'enquête policière tente d'éclaircir les circonstances de sa mort, Lancelot va découvrir des pans cachés de la vie d'Irina.
"Et mon cœur transparent" est un morceau d'un vers célèbre de Verlaine. C'est aussi le titre du roman de Véronique Ovaldé sorti en 2008 qui lui valut la reconnaissance du public et de la critique. C'est une histoire telle que l'affectionnait le film noir des années 40 ou 50, à la frontière du polar et du drame, façon "Assurance sur la mort", "Le Faucon maltais" ou "Laura" : une femme fatale, un héros aveuglé par l'amour, une intrigue à tiroirs.
De telles références sont écrasantes. Et, évidemment, le film des frères Vital-Durand ne se hisse pas à ce niveau. Mais ils ne sont pas à blâmer. Leur film montre caricaturalement combien les intrigues des années 40 sont devenues infilmables aujourd'hui. La faute d'abord à la lumière. Le film noir avait son identité visuelle, ses noirs et blancs très contrastés, ses éclairages expressionnistes... "Et mon cœur transparent" a le défaut d'être en couleur et de baigner dans la lumière solaire de la Corse - et dans ses sublimes paysages.
"Et mon cœur transparent" a un second défaut plus rédhibitoire encore. C'est son interprète principal, Julien Boisselier, que j'adore depuis que je l'avais découvert aux côtés de Julie Gayet au début des années 2000 dans "Clara et moi". Cet acteur a un charme fou, une ironie subtile, une fragilité attendrissante ... bref un jeu beaucoup trop moderne pour incarner le héros d'un film noir façon Humphrey Bogart ou Edward G. Robinson.
J ai eu du mal au début - Julien boisselier trop comme dans d autres films- mais une fois que j ai remarqué l humour de Lancelot, j ai bien accroché au film.
J ai remarqué une première phrase qui m a bien plue, aussitôt suivie de "je vais me venger et tuer un moustique", a partir de ce moment là, je me suis intéressé au film, à chercher ces phrases. J ai par exemple apprécié le merci de Paul qui reçoit la boite comme s il recevait un cadeau, comme si c était une faveur. J y ai vu un merci de quelqu un trop bien éduqué pour pouvoir dire autre chose, réagir autrement. Mais aussi du second degré car probablement il n en avait aucune envie.
Visuellement, j ai trouvé mon cœur transparent plutôt réussi. La sieste dans le hamac est très érotique tout en étant très tendre, réaliste, le détail sur les chaussettes de Marie l agent immobilières lors de leur première rencontre, mais aussi sa tenue en général. La pêche sur la presqu île qui est probablement une reference abet au milieu coule une rivière.
Les répliques en sont comiques tellement c’est mal joué et mal écris. L’esthétisme vaux quand même le déplacement. Ça reste du niveau du cinéma Français, rien d’exceptionnel.
Quelle déception ! Moi qui aime tant Julien Boisselier : le voir embarqué dans une telle aventure sans queue ni tête. Ne subsistent que les beaux paysages corses, mais l'intrigue est tellement abracadabrantesque et souvent incompréhensible (nous étions 8 spectateurs dans la salle) que, vraiment, j'ai perdu mon temps.... Nul. Dommage. Même lui, dont le jeu habituellement me séduit, m'a ennuyée mortellement, de même que tout le reste de l'histoire, lente, inintéressante : on attend en vain .... quelque chose .... qui ne vient jamais.
On commence par une image parfaite, une photographie magnifique, des paysages énigmatiques et on rentre dans le film. Julien Boisselier y est juste parfait, le ton de ce personnage joué est juste. Caterina Murino est sublime. Il ne faut pas intellectualiser ce film mais se laisser porter par l'intrigue. Est-ce un rêve ou une réalité, tout est permis. Le personnage de Sara Giraudeau est un chef d'oeuvre de création humoristique. Et quand arrive enfin la vérité, on l'accepte, presque avec sourire.
L'adaptation de ce roman de Véronique Ovaldé est juste. Ce film mérite d'être vu, d'être suivi, d'être projeté. Je le recommande, car il sort de l'ordinaire et a toute sa place dans les salles. C'est du jamais vu dans l'histoire et c'est important de sentir que cette histoire n'est pas ordinaire. Bravo à toute l'équipe pour avoir fait ce magnifique film et de nous avoir aussi fait voyager dans ces beaux paysages.
magnifique surprise que ce premier film. Un film de genre bien plus qu'un simple thriller. j'y ai vu beaucoup de similitudes avec les travaux de Cantet et Fronzani (laisse bronzer les cadavres): film onirique , solaire avec des plans à couper le souffle (magnifiques paysages corses) .Excellente BO et superbes interprétations notamment de Julien Boisselier qui m' a rappelé un autre trop rare acteur Laurent Lucas. Bref un superbe film de genre , qui malheureusement , par la faute d'une faible exposition en salles , aura du mal à trouver son public. Mais s'il passe dans votre ville et si vous aimez un cinéma qui prend des risques , courrez y!
Une réelle atmosphère intrigante. Dans le standard du genre thriller, mystère et brouillard le plus complet. Et puis, le spectateur va accompagner le personnage principal à tirer les fils de l'explication qui va bien. Rien de bien original (quelque peu même tiré par les cheveux) mais c'est assez prenant.
Effectivement c'est un thriller, je ne m'y attendais pas. le film est basé sur le fait que tout sonne faux. Si vous aimez le décalé, esthétique mais avec peu d'expression (à mon goût)et peu de consistance des personnages : allez-y, sinon comme moi vous risquez de vous ennuyez.
Très bon film qui débute comme dans « l’étranger » d’Albert Camus.
Ce n’est pas Meursault mais « Lancelot » jouer par un excellent Philippe BOISSELIER qui commence par :
« Je m’appelle Lancelot Rubinstein, ma femme est morte ce jour-là, à cet instant précis. Elle s’appelait Irina. Le plus étrange dans cette histoire c’est de découvrir la personne avec laquelle on vit une fois qu’elle est morte. »
Comme Etranger à sa vie au début du film, Lancelot ne le reste pas face à la belle « Irina » Caterina Murino, excellente et trop rare sur nos écrans. Irina va sortir Lancelot de sa petite vie bien rangée avec des crayons bien taillés de biographe.
Il y a une très jolie phrase qui résume bien ce film: « vivre légèrement à côté des choses »
« Légèrement » comme juste à côté sans trop y toucher ou « légèrement » comme de façon légère sans trop se poser de question.
Le film a également 2 lectures, celle d’un polar avec son intrigue et celle d’un songe à la « Mulholland drive » dans lequel notre Lancelot doit faire face au deuil de sa femme et au mystère qu’elle laisse derrière elle.
Un premier long métrage esthétique, élégant et très réussi qui résonne plusieurs jours dans notre esprit, et ça fait du bien !!! 4L
A l'heure de la reconquête du pouvoir par les femmes, Irina (Katerina MurIno) porte un étendard de cette lutte sous couvert de sensualité incendiaire. Marie Marie (Sara Giraudeau) fait briller son second rôle d'une subtile innocence face à l'attitude lunaire d'un Lancelot (Julien Boisselier) au delà du naturel. Ce thriller magistralement porté par les femmes a donc toutes les apparences d'un conte surnaturel exaltant les nouvelles forces et menaces des héroïnes modernes. Le cœur pour une fois transparent, devient le moteur d'une lutte sans merci au rythme des images saisissantes et de l'univers si fascinant de ce nouveau duo de réalisateurs.
Sara Giraudeau est très marrante et joue comme d’habitude, de manière incroyable. J’ai adoré le film qui est très fidèle au roman, le suspense est bien ficelé jusqu’à la fin. A voir !
L'ambiance de ce film est poignante : portée par des images fortes, une musique adaptée et une mise en scène basée sur l'introspection. Plus que l'intrigue, car le suspens n'est pas au coeur de l'affaire, la souffrance du veuf au long des découvertes est magistralement interprétée par Julien Boisselier. Caterina Murino est également divine. Même si son rôle est court, Sarah Giraudeau excelle et apporte une touche humoristique à ce film plutôt sombre. Ce film ne vous laissera pas indifférent.
Un premier film très original, d'une esthétique au cordeau. La réalisation et la mise en scène sont au service d'une adaptation très réussie du roman de Véronique Ovaldé. C'est un équilibre étonnant de justesse, c'est beau, drôle parfois, d'une émotion rare quand, comme ici, elle ne fait appel à aucune facilité. Bravo!