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RedArrow
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4,0
Publiée le 22 avril 2018
Premier long-métrage réalisé par l'actrice Jennifer Morrison, héroïne des séries "House" et "Once upon a time", "Sun Dogs" est une de ces rares comédies dramatiques indépendantes US qui voit la sensibilité prononcée de son auteur lui permettre de se distinguer sans mal de la masse d'un genre de plus en plus (in)consciemment formaté.
Depuis le 11 septembre 2001, Ned Chipley, un jeune homme mentalement déficient, est obsédé par l'idée de rejoindre les Marines pour combattre des terroristes. Alors qu'il est sur le point d'être logiquement recalé pour la quatrième année consécutive, un sergent-recruteur lui propose le titre imaginaire de Sun Dog pour gentiment se débarrasser de lui. Chargé de repérer de potentiels cellules terroristes dormantes dans son voisinage, Ned va évidemment prendre ce nouveau rôle très au sérieux et, avec l'aide d'une jeune fille marginale nommée Tally, il se met à espionner l'employeur du casino où il travaille, persuadé que celui-ci prépare une attaque sur le sol américain...
À l'instar de la magnifique photographique dorée dans laquelle baigne le film, "Sun Dogs" est traversé en permanence d'une grâce indicible que l'on sent émaner sans peine du regard de sa réalisatrice. Impossible de ne pas ressentir la tendresse qu'a Jennifer Morrison pour tous ces personnages, elle rayonne à chaque seconde de "Sun Dogs" allant même jusqu'à transcender le schéma narratif attendu dans lequel le film a tendance à parfois s'inscrire. Comme l'influence de Ned dont l'obstination pousse plus ou moins consciemment toutes les personnes de son entourage à ne pas stagner in fine dans leurs vies, la vision sensible de la réalisatrice semble créer une sorte d'osmose parfaite entre tous les éléments qui la composent pour que ceux-ci se mettent à briller afin de la respecter et de nous la transmettre.
Évidemment, il y a Ned (Michael Angarano de la série "The Knick"), tellement heureux d'avoir enfin pu faire de sa fascination militaire un but existentiel et lancé dans une quête avec son lot de quiproquos fonctionnant aussi bien à plein régime sur le terrain de l'humour (le running-gag de la tête décomposée du sergent à chaque nouvelle vidéo envoyée par sa "recrue" est tout simplement hilarant) que sur celui de l'humain à travers son évolution jusqu'à une inévitable prise de conscience sur le sens à donner à sa vie et à sa volonté d'aider à tout prix son prochain (les dernières minutes sont en ce sens magnifiques en terme d'aboutissement à son histoire). La relation entre lui et Tally basée sur un malentendu innocent amené à exploser à un moment ou à un autre s'avère aussi être une des composantes les plus touchantes du film. Véritable révélation et soleil du long-métrage, Melissa "Supergirl" Benoist apporte une forme de fragilité naïve à un personnage déjà brisé par la vie mais qui retrouve en Ned l'espoir d'en regoûter les meilleurs aspects. Chacune de leurs scènes où leurs échanges impressionnent par leur justesse sur tous les registres fait encore battre un peu plus le coeur d'un film qui en a un décidément énorme (même le passage obligé du point de rupture sera traité avec une vraie finesse). Dans le rôle des parents, Allison Janney et Ed O'Neill apportent leur statut de valeures sûres dans des personnages qu'ils ont déjà plus ou moins interprété par le passé mais qui, cette fois encore, révèlent plus de facettes subtiles à explorer par leur importance sur la route existentielle de Ned.
Les premiers pas de Jennifer Morrison derrière la caméra s'avèrent donc très convaincants et confèrent à "Sun Dogs" une identité visuelle qui lui est propre tout en s'inscrivant dans la veine traditionnelle de ce cinéma indé américain. Souvent magnifié par la musique de Mark Isham, "Sun Dogs" est un de ces films délicats dont on n'a pas envie de quitter l'ambiance aussi vite, où l'appellation "feel-good movie" n'est pas synonyme de mièvrerie dégoulinante, où l'on a aimé accompagné les personnages sur ce bout de chemin déterminant de leur vie, où (plus spécifiquement à celui-ci) on a ressenti toute la subtilité de la thématique de la compassion existante entre les protagonistes et l'intelligence pour la traiter, ... En fait, il y a vraiment quelque chose de lumineux en permanence dans "Sun Dogs" qui fait qu'on a le plus grand mal à ne pas s'y attacher. Une chose est sûre, on sera là pour le deuxième film de cette nouvelle réalisatrice en espérant y ressentir tout ça à nouveau.
Ned est un jeune homme innocent et naïf qui vit dans son monde et qui veut entrer dans les marines pour être un héros et sauver des vies. Il fait tout pour, il suit un entraînement intensif et plus encore, mais il n'est jamais accepté seulement un jour, un sergent chef pour se "débarrasser" de lui, lui indique qu'il a besoin de quelqu'un ici en civil parmi les citoyens pour les protéger. Il va prendre sa mission à cœur et c'est là que sa guerre contre le terrorisme commence. Cette partie de l'intrigue sert de prétexte et sert avant tout de base pour dresser le portrait de cette personne gentille et attentionnée. On le suit dans ses aventures absurdes accompagnées de Tally, une jeune femme attachante qui est tout aussi naïve puisqu'elle ne remarque pas ce que tout le monde remarque... Ce film est d'une naïveté touchante. Pour son premier film, Jennifer Morrison met en lumière des personnages atypiques, mais sans jamais se moquer ou les plaindre. Le message est positif et attendrissant. Il y a un bon mélange entre drame et comédie. Il y a d'un côté des scènes amusantes et de l'autre un côté humain et très profond. Michael Angarano et Melissa Benoist incarnent des personnages attachants et affichent une belle alchimie à l'écran qui fait toute la différence à tel point que l'histoire devient secondaire. L'actrice de "Supergirl" est vraiment superbe dans ce rôle. À la limite du feel good movie, "Sun Dogs" est une petite comédie dramatique très agréable qui dégage quelque chose de fort et qui est portée par un super quatuor.
"Sun dogs" peut être rangé dans les comédies dramatiques par son ton assez léger et les thématiques sérieuses qu'il développe. Sans être véritablement drôle, on s'amuse de son personnage principal, jeune homme décalé, traumatisé par les attentats du 11 septembre et qui n'a que pour seul but de sauver des vies en devenant un marines. Les scènes les plus cocasses sont celles avec le sergent recruteur, mais ce qui en découle n'est pas assez bien exploité et c'est malheureusement le cœur du film. "Sun dogs" est globalement plutôt bien écrit, plaisant à suivre, la mise en image est belle avec sa jolie lumière, mais voila, c'est juste pas mal sans plus.
Un film sans effets spéciaux, sans trucages, avec un type sympathique et touchant parce qu'il est porteur d'un trouble autistique et qu'il n' a pas la mesure de ce qu'il voudrait faire, juste aux lendemains du 9 septembre 2001. Beaucoup de gens ont été touchés par l'évènement du World Trade Center et beaucoup, à l'échelle des Etats-Unis ça représente des milliers de personnes, sont parties en guerre contre l'ennemi intérieur. Une jeune fille paumée va entrer dans son jeu. Les quatre personnages principaux sont excellents et justes. C'est un excellent film. C'est une excellente histoire.
Comédie loufoque Réal originale Montages ingénieux La narration est réfléchie sans pour autant être surfaite ce qui fait qu'on ne s'ennuie pas et qu'on s'attache aux personnages et aux péripéties en se régalant de l'absurdité comique de nombreuses scènes. Le protagoniste et son environnement sont attachants sincères et crédibles, les acteurs les incarnent à merveille! Ravi de la découverte de tout ce beau monde campé derrière une touchante histoire de vie amenée avec brio par une réal que je découvre et que j'ai hâte de retrouver!