Jusqu’à maintenant j’avais toujours été un peu déçu par les Verneuil que j’avais visionné. Je me lance avec une conviction moyenne dans I comme Icare, et puis finalement je me retrouve devant un bon film, avec une enquête solide et un sérieux louable.
Le métrage reste assez académique sur la forme certes, et comme la plupart des Verneuil a pris un petit coup de vieux. C’est assez présent dans l’image, dans les décors, dans une mise en scène un peu classique (même si certaines séquences sont brillantes comme la fin), mais si c’est parfois vraiment gênant, ici ce n’est pas si problématique. Le film s’inspire en effet clairement de l’assassinat de Kennedy, et on aurait presque l’impression d’assister à une reconstitution du temps, une sorte de documentaire avec de fait un grain et un son typique. La musique en revanche est très bonne, et donne beaucoup de relief aux images et aux événements.
Le casting est emmené par un très convaincant Yves Montand. Autour, peu de stars, mais de bons interprètes, et réellement Montand prouve qu’il est un acteur talentueux, et a fortiori ici dans un rôle dramatique. On croise beaucoup de personnages qui parfois font des apparitions assez brèves, il est le fil conducteur du métrage, et outre l’acteur, saluons aussi une écriture précise et attrayante du héros.
Le scénario est clairement basé sur l’assassinat de Kennedy. Nous livrant une enquête très prenante, un suspens réussi, quoique la révélation soit un peu en-deça de ce que j’espérais, I comme Icare est un métrage pas ennuyeux pour un sou, avec des rebondissements, des surprises, des dialogues très propres, bref, je n’ai pas grand-chose à redire à ce niveau, c’est du cinéma solide et cousu main pour plaire aux amateurs du genre. Après faut pas s’attendre à pléthore d’action, c’est du polar et de l’espionnage à l’ancienne, et traité dans un souci de réalisme manifeste.
En conclusion, I comme Icare est une bonne bande des années 70, signé par un Verneuil efficace, qui profite ici d’un scénario bien bâti et d’un casting de qualité. Il en résulte un beau moment de cinéma, probablement incontournable dans son genre et pour l’époque. 4