L'Ascension est le premier long métrage de Ludovic Bernard, qui a auparavant été premier assistant réalisateur de Mathieu Kassovitz, Guillaume Canet et surtout Luc Besson. C'est ce dernier qui l'a présenté à la productrice du film Laurence Lascary, laquelle s'était auparavant vue proposer par Nadir Dendoune d’adapter le livre "Un Tocard sur le toit du monde".
Le film de Ludovic Bernard est l’adaptation libre du livre "Un tocard sur le toit du monde" écrit par le journaliste Nadir Dendoune. Cet originaire de Saint-Denis a gravi l’Everest en 2008, alors qu’il n’avait aucune expérience en la matière, faisant de lui le premier Franco-Algérien à atteindre le sommet. Le metteur en scène confie :
"Je n’avais pas lu le livre et je ne l’ai toujours pas lu d’ailleurs car je voulais m’en éloigner dans mon film. J’avais juste entendu parler de cette histoire quand elle a été médiatisée en 2008. C’est un script qui circulait à la Cité du Cinéma depuis quelque temps…"
Si le livre a été écrit par un journaliste et écrivain d'origine arabe dont c'est la véritable histoire, le film est porté par un personnage principal Noir. La raison ? Ahmed Sylla s'est démarqué pendant la phase de casting. Pour l'occasion, l'humoriste joue son premier rôle important.
La romance entre Nadia et Samy présente dans le film n'existe pas dans le livre qui est complètement basé sur la personnalité incroyable de Nadir. Ludovic Bernard explique pour quelle raison : "Le livre est donc le récit d’une histoire très personnelle. Pour le scénario d’un film, je pense qu’il faut toujours quelque chose qui nous ramène là d’où on vient et c’est là où l’histoire d’amour a été primordiale. Tout comme le lien avec la radio qui suit Samy dans son périple… Cela permettait de raccrocher les wagons avec Nadia, les deux familles, les copains et la vie de la cité. Et puis quelle magnifique image que l’accomplissement d’un acte de bravoure totalement gratuit par amour !"
Le film a été, entre autres, tourné entre le Népal et le massif du Mont Blanc. Pour le Népal, l'équipe a fait ses repérages en hélicoptère en janvier (l'un des mois les plus froids) en vue de pouvoir y tourner au printemps.
"Nous avons retenu des points clés mais pour le tournage en lui-même, nous sommes nous-mêmes partis à l’aventure ! On se mettait en route le matin sans bien savoir où on allait, si ce n’est qu’il nous fallait rejoindre un autre village à quatre heures de marche ! Dans cette journée de travail de huit heures, la moitié était donc dédiée au tournage des scènes en sachant que le soir il fallait trouver l’endroit où dormir et poser le matériel", se rappelle Ludovic Bernard.
Ludovic Bernard et son équipe se sont également rendus à Chamonix notamment parce qu'il n'y avait pas assez de neige au Népal. "Nous avons tourné autour de l’aiguille du Goûter, un endroit qui ressemble beaucoup au sommet de l’Everest. C’est là que nous avons amené le totem et recréé les camps intermédiaires par où passent les alpinistes du film. Paradoxalement, ça a été plus difficile à Chamonix qu’au Népal car nous étions vraiment dans la neige jusqu’à la taille, ce qui n’est pas très commode pour travailler !", explique-t-il.
Le tournage du film avait été repoussé en raison d'un tremblement de terre au Népal.
Certains membres de l'équipe de tournage sont montés au Népal à plus de 6 000 mètres d'altitude dans un glacier pour réaliser les images des passages d’échelles au-dessus des crevasses… L'Ascension est par ailleurs le premier film de fiction à avoir été tourné au camp de base de l'Everest qui se trouve à 5 364 mètres d'altitude.
Paradoxalement, le tournage à Chamonix a été plus éprouvant que celui au Népal comme s'en souvient Ahmed Sylla : "Quand nous avons tourné à Chamonix, c’était après le Népal et c’était bizarrement beaucoup plus difficile car là il y avait énormément de neige. Au camp de base du Népal, les conditions de vie n’étaient pas simples : aucun moyen de se laver pendant 6 jours, des heures de marche quotidiennes mais aussi la possibilité de se reposer. Dans les Alpes, c’était plus rude : nous avons tourné jusqu’à moins 30° en pleine nuit, avec du givre sur nos combinaisons. Je tiens à saluer le travail des professionnels qui nous ont encadrés : il y a des moments à Chamonix où j’ai vraiment eu peur et leur présence était très rassurante…" Le comédien a également confié qu'il a perdu sept kilos durant le tournage.
L'Ascension se déroule aussi à la Courneuve au nord de Paris. Dans le scénario initial, le personnage de Samy était un peu plus connoté banlieue mais au fur et à mesure du tournage au Népal, Ludovic Bernard s'est rendu compte que cela n'était pas utile. "Dans les dialogues, nous avons par exemple supprimé des expressions, des gros mots, non pas par volonté d’adoucir les choses mais tout simplement parce que l’histoire de L’Ascension raconte autre chose que celle d’un mec des quartiers… Samy est d’abord amoureux. Peu importe sa condition sociale, l’endroit d’où il vient, il a la capacité de se dépasser. La véritable histoire du film est là…", précise Ahmed Sylla.