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weihnachtsmann
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3,0
Publiée le 15 février 2021
J'ai déjà vu des films où le héros est tellement mal dans sa peau qu'il se fiche de ce qui lui arrive. Ça dérape souvent dans ses cas là. Le réalisateur disait qu'il voulait filmer une émancipation. Une liberté en quelque sorte. Mais à quel prix finalement? Il filme bien la jeunesse et l'aide que les autres lui apportent. Connaissant sa fragilité.
A peine sortie du "Paterson" de Jarmusch et en attendant, non pas Godot, mais le film de Xavier Dolan, ayant pris la succession de mon amie et consœur Sophie Avon, du "Masque et la Plume" et du "Cercle" à la tête de "La République du Cinéma", envie néanmoins de venir dire ici un mot sur Tommy Weber. Saluons les mérites de la critique "alternative". Rien de plus "bio", en somme : circuit court, direct du producteur au consommateur ! Ni engrais ni pesticides. A priori le principe même d'Allociné. Ensuite le fric s'en mêle,on lisse un peu tout ça et ce n'est parfois pas la même émotion exactement que d'apercevoir la rose en bouton, sachant quel parfum suave, inédit, elle donnera quand l'éclosion aura lieu. Cela s'appelle aussi la poésie. Ouvrir la voie, discerner... "Tête de chien" de Tommy Weber est un film d'une profonde intelligence, d'une humanité non truquée. Sensible. Fragile. Je l'ai vu deux fois. Non pas tiré à quatre épingles, mais vibrant. Un monde doux, réfléchi, inquiet des vraies questions y est contenu. Le principe des pépites : les connaisseurs de haut vol aiment apercevoir la pierre dans sa gangue, le métal précieux sous la poussière. Une fois l'émeraude sertie, les suiveurs s'extasient sur la bague, n'empêche : c'est comme déguster des oursins sauvages sur une plage d'Otrante cernée par les immortelles, en plein air, sous le ciel. Plaisir d'esthète. Émotion sans décorum. On peut appeler cela aussi "goût de la liberté". Voyez le film. Jugez par vous même, accompagnez Nino/Tommy Weber dans ses errances existentielles poétiques. Et parlez-en autour : à vous qu'il appartient de révéler combien il a du talent. Annelise Roux / "La République du Cinéma"