Alors qu'il rentre de l'armée, Johnny retrouve sa femme liée à un individu louche, un patron d'une boîte de nuit. Mais lorsqu'il est apprend qu'elle est assassinée, il va voir plusieurs soupçons lui tomber dessus...
Alors oui, Le dahlia bleu n'est pas exempt de tout reproche, à commencer par une intrigue qui s'enlise légèrement pour finir de manière décevante et une tension qui n'est pas toujours là lors des moments propices, mais, du début à la fin, le film est prenant, notamment grâce à son atmosphère et ses personnages. On se retrouve là devant un archétype du film noir où le héros va se retrouver à subir une situation délicate qu'il n'avait pas prévue.
Cette situation, c'est la mort de sa femme pendant que lui est dans une voiture, donnant l'une des plus belles scènes du film. Il met en place une atmosphère nocturne, mélancolique, désabusée et noire où vapeur d'alcool, meurtres et fumée de cigarettes ne sont jamais bien loin, elle est prenante de bout en bout et plane tout le long sur le récit. George Marshall sublime la ville, la nuit et ses pluies torrentielles et, tout le long, l’ambiguïté est de mise sur les enjeux et personnages.
La réalisation est maîtrisée et surtout efficace, permettant de mieux faire ressortir la noirceur des propos et personnages. D'ailleurs, ces derniers sont bien traités, notamment Johnny Morrison, mais c'est tout l'ensemble de la galerie tournant autour de lui qui bénéficie de ce bon traitement, ambigu et intéressant. Ils sont aussi très bien interprétés, à l'image d'Alan Ladd mais surtout la belle et mystérieuse Veronica Lake.
Bien qu'imparfait, Le Dahlia Bleu s'avère tout de même être un beau film noir, proposant une atmosphère nocturne et désabusée associée à des personnages ambigus et tout le long intéressant.