Cela faisait un bout de temps que je voulais voir ce Hitchcock. Du point de vue cinéma c'est correct, rien à redire. Reconnait on à coup sûr la patte du maître ? Pas évident. Une seule facétie, le vélo du vicaire qui agace le curé et qui tombe au mauvais moment. Pas de leurres ni de fausses pistes, le récit est linéaire. Le suspense est créé par le sursaut d'honnêteté de la femme de l'assassin dans le twist final. Les acteurs sont tous bons et bien dirigés. Anne Baxter élégante, comme les aimait Hitchcock, et sensible. Clift a bien assimilé la gestuelle du prêtre catholique. Sa double vie alternative d'amoureux puis de prêtre est tout à fait plausible. L'assassin allemand est psychologiquement complexe. On vient de voir un bedeau mettre le feu à la cathédrale de Nantes et assassiner lui aussi. Le cas n'est donc pas unique. Le silence du prêtre après avoir reçu la confession de l'assassin est la norme dans la religion catholique. Cela n'en reste pas moins admirable, même si on comprend que cela agace les non catholiques au point que les autorités australiennes veulent qu'on lève ce secret. Le personnage du procureur est intéressant, digne du Marcel Aymé de "la tête des autres". Mondain, faussement chaleureux et compatissant pendant l'enquête, puis impitoyable lors du procès. Karl Malden en flic obstiné ici est aussi bon qu'en ecclésiastique avec Marlon Brando dans "Sur les quais" ou en pistolero avec le même dans la "vengeance aux deux visages". Des trognes comme la sienne ou celle d'Ernest Borgnine ont éclairé le cinéma des années cinquante. Ma conclusion : "la loi du silence" est un bon film.
Bon film malgré quelques longueurs et un suspens en suspens qui met discrètement en évidence les déchirements éprouvés par un prêtre incarné par Montgomery Clift, désireux de tenir son engagement spirituel en préservant le secret de la confession et le célibat dont il a fait vœu. Y arrivera-t-il? C'est tout le suspens du film.
Vu le nom, je m'attendais à un film de gangsters, avec des histoires d'omertà et de mafia, mais pas du tout! La perspective du prêtre tenu par son "secret professionnel" est intéressante, même si l'univers clérical me semble quelque peu mal dépeint (ou alors, pas assez exploité). Je pense qu'aujourd'hui, un remake de ce film concernerait un avocat (voire un médecin), tenus eux aussi par un même genre de secret, et cela n'apporte rien à ma critique, mais j'avais envie de vous le dire.
PS: Et puis c'est tourné au Québec (ça à la rigueur...), mais surtout, on a le droit à des acteurs un peu différents pour une fois. Enfin à ce que je sache.
Encore un scenario totalement original dans un Hithcock même si le film manque de rythme et est, en partie ennuyeux. Pas mauvais mais tres loin de ses chefs d'oeuvre.
Bonne intrigue, excellent cheminement dans la psychologie des personnages, décors pittoresques dans le vieux Québec, mais quelques défauts. La fin est un peu tiré par les cheveux, Keller agit de manière exagérée comme pendant tout le film, d'ailleurs. Et puis la romance en flashback est intéressante parce qu'elle replace le contexte de la Seconde Guerre Mondiale, mais c'est très stéréotypé et les coïncidences sont un peu dures à avaler. Un Hitchcock sympa quand même et qui porte un regard très critique sur le système judiciaire et sur les jugements moraux de la bonne société.
I CONFESS fut plutôt bien accueilli par le public français lors de sa sortie au début des années 50, beaucoup mieux par exemple que LE GRAND ALIBI ou LE PROCES PARADINE. Il y a longtemps que je ne l'avais pas revu et j'en avais gardé un souvenir mitigé. Aujourd'hui, ma religion est faite (si j'ose dire) : c'est l'un des films les plus faibles d'Hitchcock. Le scenario de départ est d'un intérêt limité et le traitement ne parvient pas à transcender le côté théâtral. Bien sûr, Hitchcock n'est pas n'importe qui et le film comporte de temps en temps un beau plan, une séquence brillante ; le montage témoigne de la patte du maître ; la direction d'acteurs est parfaite, avec une réserve cependant pour Anne Baxter, pas au mieux de sa forme.
Un film relativement ennuyeux. On le sentait dès le début: la mise en place de l'intrigue n'est pas hitchcockienne. Un manque de rythme flagrant qui résiste jusqu'au générique de fin. Un flashback très long et ennuyeux, qui reste trop détaillé pour ce qu'il importe dans la suite des évènements. Un film dont on connait très vite l'issue, puisqu'à cette époque on ne pouvait tout se permettre avec la religion. De plus, le jeu d'acteurs est relativement plat, n'arrive pas à nous faire rentrer dans le film. Et comme la musique est laborieuse... Non, vraiment, ce film aurait mérité un meilleur traitement.
Un Hitchcock moyen moyen. On devine à peu près la suite, mais le scénario garde pas mal de surprises qui le rendent intéressant jusqu’au bout. L’expressivité de Montgomery Clift en abbé innocent, accusé à tort, me semble un peu réduite… Il paraît que l’acteur n’aurait pas reçu suffisamment de consignes de la part du réalisateur… Ça se sent. Dommage.
Très habile ,Arte de proposer ce film en ce jour du seigneur, une réflexion sur la croyance plus précisément sur le questionnement du chemin de croix. Un hitchock qui nous tient par son habitude de bout en bout qui arrive en plus à etre très charnel par son jeu d'acteurs et de lumières.Dommage que la fin soit si lisse.
Très belle leçon d’humanisme. Un film sur l’importance de la conscience professionnelle, le sacrifice humain, l’amour du prochain: des valeurs en déclin dans nos sociétés modernes. Film plein de rebondissements. Belle fin ! À voir.
Film de 1952 tourné par Alfred Hitchcock, I confess (titre français La loi du silence) est l’archétype des thématiques chères au réalisateur : innocence accusée à tort, sens du devoir poussé à son paroxysme. Dès le départ, l’identité de l’assassin est connue : le criminel est un pauvre hère voleur, menteur, accusateur, malhonnête, égoïste, dont l’absence de valeurs éthiques face à son confort personnel l’assimile à la face la plus méprisante de l’humanité. Face à lui, le prêtre incarne la noblesse de l’homme, intransigeant quant à son devoir moral au sacrifice de sa survie personnelle. En cela la scène où, le prêtre déambulant dans les rues, on voit au premier plan le Christ tirant sa croix accompagné de ses bourreaux, est une allégorie brillante de la dimension de martyr du héros (on se rappelle évidemment la même référence dans The lodger, le premier véritable film du réalisateur). La longue scène de la sortie du tribunal, où la vindicte populaire s’apprête à le massacrer, n’est pas sans rappeler également la pratique de la lapidation. Le ténébreux Montgomery Clift, au regard si implacable, excelle dans ce rôle iconique de pureté. En dépit de l’absence de réel suspens, première caractéristique du maître, I confess est un grand film d’Alfred Hitchcock.