La LiamNeesonite aiguë, ce fléau qui transforme inexplicablement un interprète talentueux en distributeur de bourre-pifs sur pattes dans des films à la qualité hasardeuse... On en avait déjà vu certains symptômes chez Noomi Rapace mais on avait préféré les ignorer, l'actrice faisait encore illusion par son éclectisme ou en ne choisissant pas forcément la facilité comme, par exemple, ses sept rôles différents dans son dernier gros succès, "Seven Sisters". Avec "Close", il n'est désormais plus possible d'infirmer le diagnostic : Noomi Rapace est atteinte de ce mal jusqu'à la moelle et part la tête première s'engouffrer dans des films d'action bas de gamme pour des raisons qui nous échappent.
Réalisé par une femme, se focalisant sur un trio de personnages féminins dans un cadre marocain et s'inspirant vaguement des faits d'armes de la garde du corps Jacquie Davis (on espère vraiment le "vaguement" car cette dame a l'existence la plus caricaturale qu'il soit dans le cas contraire), "Close" avait pourtant quelques arguments qui pouvaient laisser penser à un thriller sortant légèrement des sentiers battus... Peine perdue, l'histoire de cette bodyguard badass engagée pour protéger une jeune héritière tête à claques au coeur d'énormes enjeux financiers peine à susciter le moindre intérêt à la vue du nombre incroyable de clichés sur laquelle elle se bâtit.
Malgré l'introduction efficace pour nous le présenter dans le cadre de son activité, le personnage de Noomi Rapace vire rapidement au pire stéréotype de la dure-à-cuire dont la dépendance au danger de son activité cache évidemment un mal-être plus profond, celui de ne jamais avoir pu assumer son rôle de mère. Et ça tombe plutôt bien puisque la jeune fille dont elle est chargée de la sécurité a, elle, un cruel besoin d'une figure maternelle dans sa vie, les rapports avec sa belle-mère étant plus que tendus depuis que le défunt père a privilégié sa fille en termes d'héritage. Comme deux pièces d'un puzzle à destination d'un nouveau-né, les deux femmes vont donc combler leurs manques affectifs respectifs grâce à l'évolution de leur relation et, accessoirement, échapper à plusieurs tentatives de kidnapping.
"Close" aurait pu compenser la faiblesse de sa proposition et de ses personnages par un déferlement de scènes d'action mais non, bizarrement, le film va se montrer très avare en la matière (le final est d'une pauvreté ahurissante) et va préférer perdre son temps à préparer un twist fatigué en se concentrant sur une sous-intrigue financière sans intérêt. Un choix plus que contestable car c'est bel et bien quand Noomi Rapace passe à l'action que le film prend une toute autre ampleur. On peut bien entendu discuter sur le fait qu'elle s'oriente trop vers ce type de rôle mais on ne peut pas nier que la comédienne y est plus que convaincante, donnant une charge d'adrénaline assez conséquentes aux quelques morceaux de bravoure que "Close" lui octroie. Ainsi, on ne comprendra jamais pourquoi le film ne mise pas plus ces moments et sur la capacité impressionnante qu'a Noomi Rapace à nous les faire ressentir à l'écran car c'est bien là, au cours de son ouverture et de ses quelques affrontements, que "Close" a au moins la qualité d'être très efficace. Même là, le long-métrage de Vicky Jewson passe à côté de ce qui aurait pu lui donner un semblant d'âme. Embêtant pour un film qui a un titre se disant si près de son sujet...