Avis sur Fiore

Avec un père en prison, Daphne n'a connu que la galère et la violence ce qui l'a conduite dans un centre de détention pour mineurs mixte. Étrangement, c'est dans ce milieu pas forcément propice à des rencontres qu'elle va découvrir l'amour. Alors qu'elle s'est forgée une carapace et qu'elle est renfermée sur elle-même, c'est dans cet environnement difficile qu'elle va peu à peu se découvrir et s'ouvrir doucement. On le sait bien que pour écrire une belle et forte histoire d'amour, il faut créer l'interdit et la passion ce que Claudio Giovannesi parvient à faire grâce à ce cadre et à ses acteurs. Daphne Scoccia, qui a été découverte dans un restaurant romain, est absolument merveilleuse. À la fois naturelle, forte et touchante, elle porte totalement le film sur ses épaules. Cette histoire d'amour "impossible" sert de fil rouge au film seulement, "Fiore" est avant tout un film sur Daphne, entre son évolution et sa reconstruction, plus que sur cette romance qui en quelque sorte est un élément déclencheur. Avec ce film, Claudio Giovannesi signe un beau portrait d'une adolescente perdue et une chronique douce et attachante. Bref, un bon film porté par la merveilleuse Daphne Scoccia que l'on reverra surement rapidement.

La maison sur les nuages", le premier long métrage de fiction de Claudio Giovannesi, n’ayant pas été distribué en France, c’est avec le deuxième, "Ali a les yeux bleus", que le public de notre pays a pu faire connaissance avec ce réalisateur dont la filmographie se partage de façon équitable entre fiction et documentaire. "Fiore" faisait partie de la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs lors du dernier Festival de Cannes.

Agée de seulement 17 ans, Daphné se retrouve en prison à la suite d’une série de vols de portables. Le centre de détention pour mineurs dans lequel elle est incarcérée est mixte mais tout contact, toute communication, même écrite, entre garçons et filles sont rigoureusement interdits. Seules exceptions : les soirées de réveillon et la messe, où filles et garçons se retrouvent ensemble. On pourrait penser qu’il est difficile de tomber amoureux dans de telles conditions. C’est sans compter sur l’âge des détenus et sur leur soif de liberté et d’amour. C’est ainsi que Daphné va « craquer » sur Josh, un détenu pour vol qui se désole que Caterina, sa petite amie, ne lui écrive plus et ne le prenne plus au téléphone. Craquer au point de lui proposer d’appeler elle-même Caterina, ce qui n’est pas des plus facile !

Par ailleurs Daphné souhaiterait que son père, Ascanio, un homme qui sort de prison, l’accueille dans la maison qu’il partage avec sa compagne Stefania, une femme d’origine roumaine qui tient une paillote sur une plage et qui est la mère d’un jeune adolescent.

Il est vraiment dommage que ce film attachant, à mi chemin entre fiction et documentaire, n’ait pas fait l’objet d’un montage plus resserré permettant de ne pas ressentir la sensation d’ennui due à de trop fréquentes longueurs. Par contre, on se félicite de la découverte de deux jeunes comédiens pleins de vérité et de fraîcheur, Daphne Scoccia et Josciua Algeri.

Découvert en France avec Ali a les yeux bleus, Claudio Giovannesi confirme avec Fiore son sens des portraits, par touches successives, en délicatesse et sans recourir à une psychologie ou à un déterminisme social pesants. Fiore raconte quelques mois de la vie de Daphne, délinquante de 17 ans, en détention, privée de la liberté qui est sa seule envie. Comment en est-elle arrivée là ? Le film ne le dit pas et cela n'a qu'une importance relative. Seul compte le caractère rebelle et farouche, touchée par l'amour dans des conditions qui ne l'autorisent pas. Fiore n'est pas un énième film de prison, il a cette grâce juvénile que l'on retrouve dans quelques grands films italiens, un mélange de réalisme et de romantisme désillusionné. Le film ne quitte pratiquement jamais Daphne, incarnée avec un charme fou par la débutante Daphne Scoccia. Elle est de la race de ces actrices transalpines capable en un mouvement de cil de passer du drame à l'insouciance. Une révélation.

Daphnée, c'est cette jeune-fille paumée, triste, frèle, qui commet des délits dans le métro de Rome. Elle se retrouve incarcérée dans une prison pour mineurs où les rapports entre garçons et fille sont proscrits. Et malgré le contexte oppressif, elle parvient à nouer une relation avec un autre adolescent dont elle tombe amoureux. Fiore c'est à la fois la fleur de la vie où tout est possible, et c'est aussi cette jeune-fille jolie et rebelle, réticente à l'ordre et à l'autorité. La langue italienne est très belle. Les visages juvéniles sont filmés avec justesse et grâce. Bref, "Fiore" est d'abord un film sur l'adolescence et l'amour, avant de regarder à la façon d'un reportage les conditions de vie des mineurs incarcérés. C'est d'ailleurs sans doute là le plus grand défaut du film. Là où la relation entre les deux jeunes-gens, chacun campés derrière les barreaux de sa cellule, est très bien racontée, l'immersion dans l'univers des délinquants juvéniles s'accroche parfois à beaucoup de stéréotypes. Les adultes notamment sont très absents du film. Même le père de l'adolescente dont on aurait aimé que le réalisateur s'attarde un peu plus à en camper les détails. Cela dit, "Fiore" est un film honnête, délicat, offert à l'amour et la jeunesse.

Une chronique douce et amère

On imagine presque le film en noir et blanc. Une réalisation émouvante sans aucun falbala, sans tumulte. Le portrait d’une jeune adolescente rebelle : Daphné.
Sans attache, sans limite, la jeune femme se permet tous les délits, sans jamais craindre les services d’ordre. La maison de correction pour mineur lui arrache sa liberté mais une liaison amoureuse va faire le mur pour elle, entre les deux sections : filles et garçons.

Elle communique par petits mots qui deviendront des lettres d’amour, le jeune homme Josh semble plus rigide et l’histoire avec son ex n’est pas encore réglée, mais le charme et la fougue de Daphné vont l’emporter.

C’est aussi une histoire de retrouvailles entre une fille et son père qui après 8 ans de prison semble vouloir se réinsérer, rien n’est véritablement expliqué mais tout est suggéré.

Daphné pourrait passer une liberté conditionnelle chez son père mais ce dernier n’a ni la place, ni le soutien de sa nouvelle épouse pour la recueillir.

C’est une belle surprise que cette jeune comédienne Daphne Scoccia, elle est exaltée, libre et amoureuse.

Après « Gommora », Claudio Giovannesi nous présente un joli portrait sans artifice ni fureur.

Si vous avez déjà vu pas mal de films du le thème de mineurs en prison, je peux vous garantir que ce film va tout de même vous surprendre. Filmé de façon simple, « Fiore » ne cherche pas à faire de la surenchère ni à jouer des caricatures habituelles. Le film est simple, sincère, juste et j’ose dire ; sans fioritures…
Le milieu carcéral est dur, certes, mais des alliances se créent et l’on sent aussi une volonté de la part des éducateurs pour aider ces jeunes délinquants. Le tableau n’est pas uniquement noir et tout ce petit monde est convainquant que ce soit dans les moments doux comme dans les crises les plus rageuses.
Mais alors qui est cette fleur (fiore) ? C’est forcément Daphne Scoccia, qui, pour son premier rôle (à ma connaissance), crève l’écran. Elle est totalement crédible en voleuse révoltée. Cette jolie rose, aux multiples épines de protection, est à la fleur de l’âge. Une ado emplie de sève qui bourgeonne et trouve l’amour en prison.
Claudio Giovannesi montre les envies de liberté ainsi que les pulsions de la jeunesse qui vit exclusivement dans le moment présent, de façon exacerbée, sans penser aux conséquences ni au futur.
Un des meilleurs films sur les ados.

La maison sur les nuages", le premier long métrage de fiction de Claudio Giovannesi, n’ayant pas été distribué en France, c’est avec le deuxième, "Ali a les yeux bleus", que le public de notre pays a pu faire connaissance avec ce réalisateur