J’ai vraiment beaucoup de sympathie pour nWave, tout spécialement pour leur inflexible volonté de figurer au premier rang des références européennes de l’animation mais ça ne m’empêche pas d’être réaliste : le fleuron belge du secteur ne fait que singer l’animation familiale américaine, avec ses qualités et ses défauts, sans vraiment chercher à développer un ton et une personnalité qui lui soit propre. D’ailleurs, sauf exception - leur ‘Robinson Crusoé” était très sympathique - , leurs productions atteignent au mieux le niveau qualitatif du “film d’animation interchangeable” made in USA, du genre de ceux qui sortent entre les périodes fastes que sont l’été et les fêtes de fin d’années et dont on a déjà tout oublié l’année suivante. Il n’y a pourtant pas beaucoup d’éléments à reprocher sur la forme : à chaque fois, on a droit à un boulot visuel assez impeccable, et même sur le fond, on note certaines qualités occasionnelles. Ainsi, ce ‘Bigfoot junior’ est vif, rythmé avec précision,, le concept est sympa et quelques traits d’humour parviennent à faire mouche...mais le revers de la médaille est tout aussi évident : le résultat manque complètement de personnalité, de spontanéité, les effets semblent systématiquement calculés et alignent un peu trop souvent ces gimmicks 3D auxquels nWave semble être le dernier à encore croire. Qui plus est, il est toujours aussi problématique à leurs équipes d’écrire des personnages principaux ou secondaires mémorables et quand l’un d’eux sort un peu du lot, on ne peut pas s’empêcher de déceler une très forte ressemblance, dans l’apparence et/ou dans la caractérisation, avec des figures passées de l’animation américaine: cette fois, c’est principalement le raton-laveur qui accuse une très forte ressemblance avec celui de ‘Nos voisins les hommes’, tandis que les autres, gentils et méchants confondus, ne parviennent pas à laisser une impression persistante. Franchement, ‘Bigfoot junior’ est probablement ce que nWave a produit de moins convaincant depuis sa fondation...et comme le succès repose systématiquement sur la même forme de logique perverse, il leur a valu un de leurs meilleurs scores au box-office !