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    Isola
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    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 357 abonnés 4 177 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 15 mai 2016
    Dai est une jeune chinoise qui vit seule dans une grotte sur une île imaginaire où se mêlent les migrants de tous pays. Cette diversité prône alors l’incompréhension face à la multitude des langues. Pleine de candeur et avec un fort grain de foie, Dai cherche son mari sans savoir à quoi il ressemble. En attente d’un enfant, elle se prend à croire que cet homme échoué sur la plage est celui qu’elle attendait depuis toujours. Alors elle l’enferme, de peur de le perdre et puis elle se prostitue pour survivre. Isola montre avec violence la vision d’un monde qui se détruit et qui attend une grande menace. Si les paysages sont sales, que la photographie n’a aucun grain et que la caméra donne souvent le mal de mer, cette île est de toute beauté. Fabianny Deschamps ne fait alors que des oxymores et, si l’idée est brillante, elle est retranscrite de façon trop floue. La réalisatrice perd alors son spectateur au cœur de cette île où rien n’a aucun repère. L’objectif d’Isola était très certainement de créer cette confusion, mais le manque d’explications et de codes, ne nous aide en aucun cas à adhérer.
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    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 8 décembre 2017
    un film d'actualité ou une jeune femme seule et enceinte, dans une grotte, attend sur une ile le mari de son enfant parmi les migrants. un long métrage dure et humain qui nous choque et qui nous perturbe dans notre vie bien calibrée et sans grand danger. un film qui nous ne laisse pas indifférant. L'actrice principale, YILIN YANG, est très touchante et formidable. on ne peut que l'aimer et ISOLA un des meilleurs films de l'année.
    Léopold D.
    Léopold D.

    1 abonné 1 critique Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 décembre 2017
    Isola est film fort sur un sujet qui ne peut être plus d'actualité (l'immigration). Je me suis laissé subjuguer par le climat sur cette île, au caractère fantasmatique, cinématographique, au-delà du réel — où personne n'y parle la même langue. Les comédiens portent l'histoire ; leur sincérité et leur naturel de jeu y sont frappants. L'actrice principale, en particulier, y est bouleversante — et l'intensité de son combat et de son émotion sous-tend le film comme un fil du début à la fin. Je suis ressorti du film sous le choc, sans arriver à trouver les mots pour décrire ce à quoi je venais d'assister. "Isola" est un vrai moment de cinéma, à la lisière de la fiction et du documentaire, qui interroge le spectateur sur son rapport au réel. C'est un véritable OVNI dans le paysage cinématographique français — tant mieux !
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 7 décembre 2017
    Deux plans larges de l’île (Isola, en italien) entourent le film comme des parenthèses, l’un étant l’exact contraire de l’autre. On n’en dira pas plus sur la symbolique volontairement binaire de ce procédé, si ce n’est qu’il souligne le fait qu’Isola n’est ni plus ni moins qu’une fable moderne puissamment mythologique.

    Enceinte de cinq mois, Daï attend le père de son enfant en errant sur ce bout de terre, coincée entre deux mondes : Afrique et Europe, passé et futur, rêve et réalité. Lentement, les repères vont se brouiller, et Daï, au diapason d’Isola, va laisser cette ambivalence accoucher d’un nouveau réel, à la fois beau et horrible, torturé et touché par la grâce, lumineux car nimbé d’ombres.

    On ne quittera jamais cette jeune chinoise échouée, magnifiquement interprété par Yilin Yang, faisant corps (dans tous les sens du terme) avec ce personnage. Tout à la fois drôle et tragique, figure maternelle et guerrière, Yliin porte le film sur ses épaules et transcende un personnage impossible à l’écrit en une figure mythologique nouvelle.

    Ce n’est pas pour rien que les personnages parlent différentes langues, ce n’est pas pour rien qu’ils ne se comprennent pas, et que leur incommunicabilité - d’abord perçue comme une fatalité - va en fait devenir le terreau indispensable à l’édification d’un nouveau réel, d’un futur possible, d’un noble sens. C’est en cela que le récit touche à l’universel : par cette condition et cette ouverture contrariée sur le monde, il est fait du bois dont sont fait les grands mythes.

    Il y a une maîtrise fulgurante dans Isola : du sujet au déroulement du script, de l’interprétation à la mise en scène, de la lumière à la musique (magnifique, d’Olaf Hund), tout se répond et fait sens dans cet apparent chaos qui revêt déjà les atours d’un mythe en gestation. Car c’est bien de cela qu’il s’agit ici : le déni de Daï et son besoin de s’inventer une histoire renvoient à notre propre rapport à cette civilisation qui s’effondre sans bruit, à ce monde qui change dans la douleur, charriant ses lots de migrants et forçant les corps et les esprits à trouver leur place sur ce bout de Terre dénué de sens.

    Avec une équipe réduite et des procédés esthétiques minimalistes (avec tous les défauts et approximations que cela implique), Fabianny Deschamps prouve s’il en était besoin qu’on peut faire du grand cinéma avec peu de moyens. La question de l’approche documentaire et des images volées des migrants rescapés est un faux débat; de tout temps le cinéma a su faire siennes de graves problématiques humaines, ce qui représente tout à la fois une opportunité et une nécessité. Ici, les migrants sont une fausse toile de fond, puisque le sujet apparent du film n’est pas là. Mais leur présence réelle qui semble seulement ponctuer le récit touche en réalité à la thématique essentielle d’Isola : nous sommes tous des migrants, Daï comme le spectateur. Nous sommes tous échoués sur une île coincée entre ombre et lumière, où le sens fait cruellement défaut.

    Il y a une réalité que nous refusons de voir, tout comme Daï. Le déni ne nous sauvera pas, et les rêves dans lesquels on trouve refuge peuvent être à double tranchant. Ils sont un poison indispensable. En cela, le propos sous-jacent d’Isola est d’un pessimisme abrupt, et le futur n’a jamais paru aussi sombre. Peut-être la clé de l’espoir est détenue par Daï elle-même. Elle a cette folie et ce besoin crucial de chercher, de se raconter des histoires, de trouver du sens là où il semble ne pas y en avoir, et c’est ce mouvement perpétuel qui la fait tenir, avancer, tomber, puis se relever, et recommencer sans cesse. Le propre de l’humanité en somme.

    Récit mythologique autant que fable onirique, Isola est un film-monde, qui s’inscrit dans le réel de son époque tout en touchant à l’universel. En cela, il y a fort à parier que le film traverse le temps sans prendre le risque de vieillir. Au contraire : on y verra dans le futur les graines qu’on a semées pour le construire.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 7 décembre 2017
    Isola traite un sujet très à vif d'une manière très osée.

    Il lit la réalité de migrants en 2014 arrivant en Sicile avec une forme de conte violent porté par une très grande actrice!
    Cette manière de filmer ces inconnus de façon si brut et d'en faire quelque chose de "beau" d'esthétisé, nous renvoie à notre impuissance ou à notre inaction. Cela peut mettre très en colère car on a parfois la sensation que la vie des ces gens est utilisée à profit du film. Mais n'est ce pas le jeu du docu fiction ? De troubler en mélangeant le faux au vrai?

    A ces images documentaires prises dans l'instant la réalisatrice ajoute donc une fiction ou l'héroïne est une femme qui se prostitue- d'origine chinoise - seule - que personne ne comprend ! Ça fait beaucoup! ce film parle très bien de notre époque.
    Il laisse un drôle de gout.
    Un film très rare.
    A voir, à digérer et à laisser vivre !
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