C'est un couple au bord de la crise de nerf, et on le serait à moins car ils viennent de perdre leur fils, de 25 ans, d'un cancer. Le récit se passe en Israël et démarre aux 7 jours traditionnels de deuil qui succède un décès. Un tel sujet pourrait être parfaitement désespérant et sombre, à la manière du beau film "La Chambre du Fils". En réalité, le propos est tout à fait opposé. Le réalisateur choisit le rire caustique pour regarder ce couple, complètement défait, mais toujours digne d'un bout à l'autre de l'histoire. Les décors sont simples : une maison, une rue, un cabinet dentaire, un cimetière, ce qui renforce le côté absolument théâtral de cette œuvre. Heureusement, on ne fait pas que rire. Il y a des moments très touchants, qui montrent sans appuyer la terrible détresse de ces parents endeuillés. Un jeune acteur, qui interprète le fils des voisin d'en face, habite le film avec une énergie incroyable. Ainsi, si "Une semaine et un jour" s'intéresse naturellement à la thématique du deuil, il déroule aussi celle de la filiation, de la relation père-fils, du couple vieillissant, de l'argent. En plus, l'auteur juif se moque avec tact de sa propre communauté, ce dont d'ailleurs seuls les juifs sont capables de faire avec autant de désinvolture et de finesse. Le spectateur passe donc un agréable moment teinté de tendresse, de sourire et de délicatesse, dans un sujet qui aurait pu être casse-gueule.