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Gfa Cro
54 abonnés
573 critiques
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4,5
Publiée le 19 juin 2019
Vu et avis le 20190328
J ai étonnement apprécié. Peut être que j avais envie d y croire, mais il me semble que le film fonctionne bien.
C est sur qu il est difficile de croire qu il y ait autant de monde qui parle aussi peu autour d une même histoire. Ce n est même pas qu ils soient tous taiseux (ce qui en effet aurait été improbable), c est qu ils ne parlent pas de tout ce qui a trait à la famille leiter, encore que avec lili, on découvre sur la fin qu il y a d autres secrets.
C est intelligent, bien fait, prenant, agréable et intéressant. J ai dit étonnement apprécié car je n aurais pas pensé pouvoir apprécier d un film aussi irrésolu (sans explication, avec les intrigues développées durant le film qui n ont pas de piste d explication - en tout cas à mes yeux).
Après avoir pris mon billet, j ai vu que c était le même réalisateur que le fils de Saul. Les deux sont très proches : une personne très déterminée qui erre dans un espace assez réduit en quête de quelque chose et quasiment rien de ce qui se passe autour n importe, des gens qui flottent au milieu d autres gens. Mais la ou le fils de daim est lourd, grave et pesant, on a l impression que le film est démonstratif et prétentieux. Dans celui-là, tout au long du fil, on a l impression qu il y a une histoire, qu il se passe des choses, que l histoire évolue, cela donne du coup l impression que les film est au service de son histoire.
En réalité, la seule histoire qui est racontée est les esquisses sur le passé de la famille. Sur l histoire contemporaine à l époque du film, il n y a quasiment pas d évolution de l histoire. A chaque fois qu elle découvre qu il y a quelque chose qu elle ne sait pas, il n y a jamais de réponse à ses questions.
Je ne me suis pas ennuyée une seconde, j'ai suivi cette histoire comme j'aurais lu un polar voire un thriller dans un décor magnifique, il n'y a que dans les 15 dernières minutes que je me suis sentie larguée et que je n'ai plus très bien compris si l'on était dans le rêve ou dans la réalité. Mais qu'importe. Sans atteindre la puissance du Fils de Saul - mais peut-on égaler un chef-d'oeuvre ? - le film est vraiment splendide tant dans l'image que dans le son que dans l'interprétation.
Il ne faut pas s'y tromper, ce n'est pas d'une histoire de chapeau ou de frère retrouvé dont parle ce film mais de la Hongrie. Dans une époque qui ne se nourrit que d'explicite, le travail du réalisateur sera forcément jugé incompréhensible et ennuyeux. Pourtant ce film est un bijou. Dans la forme tout d'abord, car on retrouve les plans serrés, les lumières crépusculaires et les ambiances sonores du "Fils de Saul". Laszlo Nemes est en cela une personnalité artistique unique. Sur le fond également car c'est un film métaphorique subtil, à la façon de l'Underground d'Emir Kusturica. Cette demoiselle en quête de son identité aurait pu s'appeler Leitha, elle se nomme Leiter. Elle incarne la Hongrie d'avant-guerre, tiraillée entre la délicatesse de cette boutique viennoise et la violence de ce frère insoumis. Cisleithanie vs Transleithanie. Vienne vs Budapest. Unité vs nationalismes. Et au bout, le triomphe du nationalisme, l'implosion... et la guerre. C'est un film qui parle autant du passé de la Hongrie que de son présent, de l'histoire de notre continent que de ce qui l'attend. A condition de le comprendre...
Alors que j’avais adoré « Le fils de Saul » (2015), le second film de László Nemes ne pas du tout convaincu. Irisz Leiter revient à Budapest en 1913 après 30 ans passés à Trieste, dans l’espoir de travailler dans un célèbre magasin de chapeaux, autrefois tenu par ses parents morts dans l’incendie de ce magasin actuellement sous la tyrannie de Oszkar Brill. Ce dernier se montre tantôt bienveillant voire paternaliste, tantôt repoussant et Irisz qui apprend qu’elle a un frère, va partir dans une quête dont j’avoue ne pas avoir tout compris. Il est d’ailleurs difficile de savoir si elle est entrainée dans cette histoire ou – au contraire – si ce n’est pas elle qui la crée car « elle projette le mal qui est en elle, sa noirceur sur le monde ». Il s’ensuit une série scènes étranges : une comtesse que son frère (si tant est qu’il existe réellement ?) aurait tuée et qui est adepte du sado-masochisme ; un lieu bien mystérieux réservé aux hommes ; une ancienne modiste vitriolée ; une pièce du magasin qu’on redécouvre et qui aurait accueilli en son temps l’impératrice Sissy ; un mystérieux Von Koenig tout de blanc vêtu et dont la voiture est également blanche qui semble être le conseiller spécial de l’empereur François-Joseph d’Autriche ; un simulacre d’attentat anarchiste (?) annonçant Sarajevo … et à la fin notre Irisz de se retrouver – après un superbe plan digne de « Les Sentiers de la Gloire » de Kubrick (1957) - infirmière toujours avare de paroles, au sourire pincé mais au regard déterminé, dans une tranchée austro-hongroise au début de la première guerre mondiale. Si l’histoire m’a paru incompréhensible comme d’ailleurs peut-être à l’héroïne du film (?), la caméra est toujours alerte, suivant les personnages avec une utilisation savante de la profondeur de champ … avec une image superbe, des décors splendides et une bande son oppressante. J’attends donc avec impatience le troisième film de László Nemes.
Je rejoins la majorité des critiques à savoir que ce film est pénible à suivre, désagréable. Que ce soit l'héroïne principale ou nous spectateurs, on est désorientés dans ce fourbis en plein Budapest à cette époque, juste un an avant la grande guerre. De surcroît, cela dure 2 h 20, donc la pénibilité est longue et grande malheureusement. A éviter.
Budapest 1913. Une atmosphère envoutante et onirique. Filmé caméra à l'épaule, au plus près des personnages avec une focale courte avec des longs plans séquences. L'hyper-réalisme est la marque de fabrique de Laszlo Nemes. Aucun anachronisme dans les costumes, maquillages, décors et lumières. Des centaines de figurants et une sensation d'immersion totale dans le monde agonisant de l'Autriche-Hongrie du début du XXe siècle. Un film exceptionnel.
A la lecture de son synopsis, Sunset, deuxième long métrage signé par László Nemes, semble éloigné de son aîné, Le fils de Saul (2015, Nouveau paradigme sur la Shoah). Certes le contexte reste historique mais l’époque relatée et le lieu de l’action sont sans voisinage avec ceux mis en œuvre en 2015 dans le Grand prix du festival de Cannes et l’Oscar du meilleur film étranger. Après visionnement, Sunset se révèle finalement très proche du Fils de Saul tant sur le plan cinématographique mis en œuvre que sur celui du mode de narration adopté. En cela, Nemes confirme un regard et un savoir-faire sans équivalent parmi ses contemporains. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
J'ai vu NAPSZALLTA en argentique 35mm, copie parfaite. Superbe travail sur la lumière, en particulier lors de la sortie du magasin de chapeaux.On reconnaît immédiatement les caractéristiques du travail de Laszlo Nemes : nombreux plans en longue focale (le fond est flou), caméra déambulatoire, souvent collée au plus près, à l'arrière, son multi couches, avec effet unique de bruit de fond pour transcrire des phrases de rumeur non compréhensibles ou pour faire comprendre que le son vient de loin, ou pas directement de la scène en bonne focale. Laszlo Nemes, et uniquement en deux longs métrages, est devenu le cinéaste spécialisé dans la reconstitution du chaos, comme SAUL FIA, il choisit ici de filmer encore un chaos, mais il sait le faire de façon absolument inégalable. En outre il fait un choix de scénario et de dialogues, propre à laisser au spectateur des alternatives entre scènes réelles ou oniriques, réelles ou imaginées. Du coup le film m'est apparu comme ne laissant la place à aucun académisme et en cela c'est assez formidable. Sinon le film s'intéresse au chaos qui a précédé la première guerre mondiale, avec le superbe plan final, un travelling somptueux dans une tranchée, stoppé par notre héroïne. J'ai trouvé la maitrise du film exceptionnelle et le casting au poil.
On suit une jeune femme à Budapest en 1913. De voir la fin d'un monde juste avant la première guerre mondiale a pour moi beaucoup d'intérêt. Le hic c'est que le film s'éternise et surtout il est volontairement très abscons (certaines critiques presse et spectateurs le précisent que c'est confus). C'est dommage, le réalisateur aurait vraiment dû faire son film de façon vraiment plus claire, nette et précise. Ce côté volontairement abscons déroute, agace et va laisser de nombreux spectateurs au bord de la route. C'est vraiment dommage pour un sujet pareil et un film de cette qualité visuelle.
Trop, c'est trop. Alors que j'avais beaucoup aimé "le Fils de Saül", tant par l'originalité du sujet que par l'absolue maitrise technique de son réalisateur, il me parait bien difficile de crier au chef d'œuvre pour ce deuxième film si laborieux. L'abondance de décors magnifiques, la pléthore de costumes remarquables, la finesse de la reconstitution historique de la Budapest du "monde d'hier" à la veille de la première guerre mondiale aboutissent à une conséquence inverse du but recherché. On ne voit que ça, au risque de se perdre dans une histoire confuse - il m'a fallu une heure et demi pour commencer à discerner de la cohérence et comprendre quelque chose - pas très bien portée par ailleurs par une héroïne principale au charisme douteux. Le flou des objectifs, la fumée régulière qui envahit l'écran plongent peu à peu le spectateur dans un brouillard qui n'aide pas à maintenir son attention éveillée. Après tant de "teasing", la chute n'apparaitra finalement pas bien originale. Tout ça pour ça ! Comme si, le réalisateur si justement distingué dès son premier film avait disposé soudain de tous les moyens du grand cinéma mais qu'il n'avait pas les épaules assez solides pour assumer. Enfin, on peut trouver bizarre ce dernier plan-séquence - magnifique au demeurant - dans les tranchées du nouveau monde, sauf à donner un coup de chapeau à Monsieur Kubrick. Si c'est ça, c'est pas mal !
C'est une grande déception. En effet, je me faisais une joie de voir ce film, le sujet étant très intéressant. Au final, quel pensum ! En plus c'est très long (2 h 20) ! C'est très pénible à visionner, c'est très dur, très lourd et assez confus. Ce fut pour moi une vraie corvée ce visionnage. Alors oui les décors, les costumes sont très beaux et les acteurs jouent bien mais c'est tout. La façon dont est fait le film et tout ce qui s'y passe, c'est assez détestable en fin de compte.
Dans Sunset, Laszlo Nemes reprend exactement les mêmes techniques que dans Le fils de Saul : caméra toujours très proche du visage du personnage principal, absence de profondeur de champ exacerbée, bande-son hyper-travaillée au point de paraître parfois artificielle, confusion volontaire dans la narration.
Alors que le sujet de son film précédent se prêtait admirablement bien à ses effets qui concourent tous à obscurcir et rendre flou (au propre comme au figuré) le hors champ, celui de Sunset aurait eu à l'inverse besoin d'éclaircissements.
On ne comprend en effet pas grand-chose à cette histoire de chapelière qui cherche son frère à Budapest, alors que l'Empire austro-hongrois entame son déclin. Il est question de drame familial passé, de persécution des Juifs, de terrorisme anarchiste (je crois) et sûrement d'autres choses qui m'ont échappées.
Si on accepte donc de ne pas tout comprendre d'un film, disons-même de ne pas en comprendre la plus grande partie, alors Sunset pourra impressionner par son formalisme brillant et ses qualités de mise en scène exceptionnelles. Peut-être certains pourront se laisser pénétrer par ce manque d'intrigue et cette narration atmosphérique, qui ne possède toutefois pas le pouvoir de fascination quasi-mystique que certains autres grands réalisateurs ont su porter à l'écran (Tarkowski, Angelopoulos).
Première chose, Nemes filme son héroïne comme "Le Fils de Saul" (2015), en gros plan la suivant à chaque instant poussant l'immersion à son paroxysme. On salue le travail remarquable sur les décors et les costumes, visuellement le film est magnifique. Malheureusement le scénario est un vrai capharnaüm ! Bref ça part dans tous les sens sans qu'il n'y ait jamais de tenants et aboutissants. Pourtant oui on comprend le propos du cinéaste, certe on saisit la métaphore sur la destruction d'une civilisation, donc oui Irisz Leiter n'est qu'une simple messagère, témoin à l'insu de son plein gré de la fin d'un monde... Mais la moindre des choses était néanmoins d'offrir une ligne directrice fiable, une intrigue plus ou moins solide, un intérêt légitime à une simple histoire, bref on aurait aimé un minimum de cohérence et d'enjeu. Dommage... Site : Selenie