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Stéphane C
59 abonnés
389 critiques
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5,0
Publiée le 26 novembre 2016
L'adaptation du superbe essai éponyme de Svetlana Alexeievitch accentue beaucoup sur l'esthétisme (la photo est sublime). Ce sont des récits de survivants de la catastrophe de Tchernobyl, des anonymes qui parlent très dignement de leurs proches morts ou agonisants et qui se battent pour retrouver place dans une société qui les a honteusement rejetés ... Difficile à adapter mais très réussi.
D'abord, c'est un série d'images animées ou statiques, toutes magnifiques, dont le filtre donne l'impression d'une lumière qui jaillit des murs et des visages. Pourtant, ces lieux n'ont rien de poétique. Il s'agit des décombres abandonnés de Tchernobyl, des immeubles immenses et nus, des couloirs désertés d'hôpital ou de palais soviétiques, et des maisons dépouillées et malheureuses. Des acteurs lisent un texte issu d'un livre témoignage. La parole est quasi durassienne tant le style est noble, posé et généreux. On croit relire son ouvrage "La Douleur" qui racontait le retour de son mari après les camps de la mort. Sauf que là, il s'agit d'un mari malade, qui se déforme par les irradiations. Cet exemple est l'un parmi tous les autres cités : des enfants, des vieillards, des parents. Tous accusent le silence de l'administration, la complicité des autorités. Il faut une aussi grande beauté pour dire l'indignité de ces vies effondrées par un réacteur nucléaire. "La supplication", au titre si évocateur, est une œuvre sublime, dense, et sobre, qui pourrait être qualifiée d'utilité publique. Même le cadreur confie son désarroi en regardant avec sa caméra ce monde où, magie du cinéma, il parvient à extraire du Beau. Beaucoup de réalisateurs se sont essayés à rendre hommage à ce drame technologique et social. Peu y sont parvenus. Indéniablement, cette "Supplication" est une profonde réussite.
"La supplication" est l'adaptation, par le réalisateur luxembourgeois Pol Cruchten, du livre "La supplication - Tchernobyl, chronique du monde après l'apocalypse" écrit en 1997 par Svetlana Alexievitch, Prix Nobel de littérature 2015. Adapter un tel livre, réunissant des témoignages de témoins de la catastrophe de Tchernobyl et de ses conséquences sur les humains, les animaux, la nature, représentait au départ un pari un peu fou. Avec intelligence, Pol Cruchten a choisi de s'écarter du genre documentaire pur et dur lorsqu'il en ressentait le besoin. C'est ainsi qu'il a fait appel à des comédiens, dont la lumineuse Dinara Droukarova, pour interpréter certains des témoins de toute sorte dont Sveltana avait recueilli les confessions. Il s'est aussi refusé à se cantonner dans le spectaculaire d'une horreur à base de ruines et de déformations anatomiques. Avec l'aide de Jerzy Palacz, son Directeur de la photographie, il a fait de "La supplication" un film poétique et d'une grande beauté formelle tout en étant d'une grande richesse d'informations sur les conséquences d'une catastrophe nucléaire. Seul problème : on s'ennuie quand même assez souvent !
Cet ensemble de témoignages en voix off adopte la forme d'un documentaire graphiquement poétique. Il narre de dures réalités et bouleverse par sa force évocatrice. Dinara Droukarova, actrice française habituée aux rôles secondaires, irradie (si l'on peut dire...) dans cette incarnation, un rôle silencieux et pourtant impressionnant! Il était osé et risqué de porter au grand écran ce prix Nobel de littérature 2015 (Svetlana Alexievitch); le résultat est bluffant. On ne peut cependant apprécier ce film comme un simple divertissement car il aborde des questions douloureuses - la science et la technologie de mort contre la Nature et la joie de vivre, la perte d'êtres chers. C'est cru, glaçant mais jamais voyeuriste, toujours suggéré, exprimé avec un tact sublime. Malgré quelques passages un brin soporifiques et le fait qu'on connaisse déjà le sujet à fond, LA SUPPLICATION reste une expérience marquante et différente car on perçoit les conséquences de Tchernobyl d'un point de vue intime, vrai et sans prétention.
Prix Nobel de la Littérature 2015, le roman de Svetlana Alexievitch est ici transposé par Pol Cruchten dans ce documentaire sous-titré Tchernobyl, Chronique du monde après l’Apocalypse. En effet, il ne s’agit pas ici de parler de la catastrophe nucléaire mais de la vie après. Au travers de témoignages de scientifiques, de journalistes, de couples, d’enfants ou d’enseignants, La Supplication nous invite à réfléchir aux conditions de vie des victimes au travers de leurs souffrances et humilités. Il n’est pas question ici de montrer mais plutôt de suggérer dans des décors poétiques et calmes de ce moment insoutenable qui marquera l’avenir moral et physique de nombre de famille. Choisi par le Luxembourg pour représenter le pays aux Oscars, La Supplication est un récit auditif douloureux et avec peu d’espoir. Mais, il s’agit bien ici de vérités qu’on prend connaissance bien loin des images spectaculaires d’une centrale nucléaire qui explose. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Svetlana Alexevitch a reçu le prix Nobel de littérature l’an passé. Ses livres font entendre la voix, patiemment enregistrée, des témoins de l’histoire : les femmes ayant combattu pendant la Grande guerre patriotique de 1941-1945 (« La Guerre n’a pas un visage de femme »), les soldats de la guerre d’Afghanistan (« Les Cercueils de zinc ») ou les survivants de Tchernobyl (« La Supplication »).
C’est ce dernier livre publié en 1997 que le réalisateur luxembourgeois Pol Cruchten porte à l’écran, pariant probablement sur la récente notoriété que l’attribution du prix Nobel a conférée à son auteure.
Hélas, le pari est loin d’être réussi. Un recueil de témoignages peut faire un excellent livre. C’était le cas de « La Fin de l’homme rouge » qui avait fait connaître Alexievitch en France et que j’avais adoré. Mais il ne fait pas nécessairement un bon film. Pendant que des voix off psalmodient (en français) le texte de Alexievitch, Cruchten tourne des images de Tchernobyl et de Pripiat, la ville fantôme, abandonnée de ses habitants et peu à peu conquise par la végétation. Ces images sont désormais connues et n’inspirent aucune émotion. On s’ennuie ferme pendant une heure vingt-six.
Sur Tchernobyl, la fiction réalisée en 2011 par Michale Boganim, « La Terre outragée », était autrement réussie.
Pol Cruchten met en images les témoignages authentiques recueillis après la catastrophe de Tchernobyl par Svetlana Alexievitch, Prix Nobel de littérature 2015. La mise en images (prises de vue réalisées in situ) choisie par le réalisateur luxembourgeois s’effectue essentiellement par des plans fixes. Les scènes symboliques sont jouées par des acteurs mutiques. Les cadres composés avec soin illustrent et aident à la compréhension des témoignages anonymes récités en voix-off. Ces cadres remplis de lumières et de couleurs donnent vie aux ruines de Tchernobyl vieilles de trente ans et évitent tout effet macabre ou miséricordieux.
Soirée diapo (les images sont belles!) avec voix off. C'est d'un ennui et d'une inutilité sidérantes. Il y a déjà eu des documentaires sur Tchernobyl dont un excellent vu sur Arte je crois. Ce prétentieux machin n'apporte rien. Une soirée perdue
Il y a fort à parier que tout le monde se rappelle ce qu'il faisait, où il était, lorsqu'il a apprit La Nouvelle -à moins de n'avoir pas encore fêté ses 30 printemps-.
Plus grande catastrophe de l'énergie nucléaire de l'histoire, plus gros mensonge d'Etat (le fameux nuage s'est il arrêté -ou pas- aux frontières de notre pays ?...), Tchernobyl semble être tombé -petit à petit- dans l'oubli collectif. Pourtant en ce tragique jour du 26 avril 1986, la vie de centaine de milliers d'ukréniens, biélorusses et russes a littéralement basculé dans l'indifférence générale.
Afin de lutter contre l'oubli, Pol Cruchten a adapté le livre de Svetlana Alexievich : "Regardez ce qui se passe avec Fukushima, c'est exactement la même chose. Tout le monde s'est affolé sur le moment, mais désormais ça semble appartenir au passé. Pourtant, les conséquences sont là, et elles sont désastreuses. Or, plus personne n'en parle."
Esthétiquement superbe, ce documentaire poignant nous fait l'effet d'une piqûre de rappel pour ne pas oublier ; c'était il y a trente ans pour Nous MAIS c'est tous les jours pour Eux.