Le Disciple
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Christophe M
Christophe M

3 abonnés 23 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 9 novembre 2016
Festival du Film de Sarlat 2016... 16h15 ... Bouleversant d'immoralité... La lecture des saintes écritures prises lu incarnés littéralement idiotement sans libère un monstre...
velocio
velocio

1 371 abonnés 3 207 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 22 novembre 2016
Connu surtout pour ses mises en scène théâtrales, le réalisateur russe Kirill Serebrennikov n’est pas pour autant un nouveau venu sur le grand écran, même si aucun de ses films précédents n’avait fait l’objet d’une distribution dans notre pays. "Le disciple" a été présenté à Cannes 2016 dans la sélection Un Certain Regard et il a obtenu le Prix François Chalais, « récompensant un film qui traduit au mieux la réalité de notre monde ». Plus important encore, il a profondément marqué les spectateurs ! En fait, "Le discipl"e est un exemple de plus de ces films qui débarquent à Cannes au mois de mai, réalisés par des cinéastes dont on ne sait rien et qui prennent les spectateurs à la gorge dès la première image pour ne plus les lâcher jusqu’à la fin. Autant dire qu’après avoir savouré "Le disciple", on va attendre avec une certaine impatience le prochain film de Kirill Serebrennikov, en espérant que les idées réactionnaires qui, actuellement, se propagent un peu partout dans le monde ne finissent pas par avoir raison de ces réalisateurs qui ont le courage d’appeler un chat un chat.
Sylvain P
Sylvain P

348 abonnés 1 371 critiques Suivre son activité

2,5
Publiée le 24 novembre 2016
Une fois n'est pas coutume, on suit ici le parcours d'un jeune radicalisé... catholique. Ce qui n'est pas moins effrayant. L'absence de réflexion et le retrait de la vie sont les mêmes que dans n'importe quel endoctrinement. Là où l'intelligence est mise de côté, le pire advient. Si le film est un peu longuet et mériterait quelques coupes, il est plutôt bien mené dans une seconde partie affolante, et un brin frustrante.
btravis1
btravis1

117 abonnés 529 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 29 novembre 2016
Le film aborde bien le sujet de la foi et de la place de la religion dans la société russe, après, ça commence comme une prise de conscience d'un adolescent pour la foi (ici chrétienne) et ça se termine un peu comme une farce où la rationalité est absente et la crédibilité de l'histoire en pâtit. Que ce nouveau disciple de Dieu soit assez illuminé pour penser pouvoir guérir une jambe malade par la prière, soit, mais que la majeure partie de son entourage et du personnel enseignant le laissent agir en toute impunité et en viennent à remettre en cause toutes pensées cartésiennes, c'est plus dur à avaler. Le film garde un côté théâtral, mais le réalisateur, par l'utilisation de plans séquences, lors des scènes de dialogues les plus importantes, ajoute de l'intensité et renforce l'effet des extraits de la Bible déblatérés en continu par le jeune Veniamin, qui par contre, mais c'est l'effet voulu, finissent par transformer toute discussion en monologue.
Arnaud R
Arnaud R

91 abonnés 826 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 7 avril 2017
Un excellent film d'une puissance visuelle et sonore exceptionnelle qui révèle un grand réalisateur européen. Sur un sujet fort et humaniste de l'obscurantisme religieux et sur le traditionnalisme de la Russie moderne, le film réussit à captiver.
L'AlsacienParisien
L'AlsacienParisien

649 abonnés 1 418 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 14 décembre 2016
Film très étonnant et poignant, je suis avant tout aller le voir car je connais très bien la pièce de théâtre dont est tiré le film, "Martyr" de l'auteur allemand Marius von Mayenburg. Ayant moi-même interprété le rôle principal de Benjamin au théâtre, c'est avec grande surprise et admiration que j'ai reconnu la globalité de la trame dramatique ; en effet, l'ensemble des scènes est conservé, on retrouve les mêmes personnages avec quelques modifications (le proviseur devient ici une femme et est secondée par une prof d'histoire) et les paroles de la Bible sont accompagnées des références exactes comme dans la pièce. La mise en scène, bien que simple, recèle de trouvailles très justes dans les interactions qui ne sont nullement fournies dans le livre. Cela apporte une richesse et un approfondissement à chaque situation, à chaque relation. Dans ces décors ternes voire pauvres, le réalisateur Kirill Serebrennikov a su tisser les fils d'une histoire très actuelle, qui s'inscrit aisément dans tout pays occidental. Le sujet porte à réflexion et ne peut laisser indifférent, surtout dans le contexte actuel où le fanatisme religieux ne semble se poser que pour l'islam. La pièce de Mayenburg, et "Le disciple" donc, viennent remettre le spectateur face à ses convictions infondées et lui pose le problème à l'envers par le biais du christianisme et d'une radicalisation violente et soudaine. Les paroles de la Bible que citent Ben sont détournées dans le but de rentrer en conflit et de semer le désarroi dans son entourage. Le film n'oublie pas les autres thèmes abordés comme ceux de l'éducation, de la recherche d'identité sexuelle, de la monoparentalité, le rapport à l'église dans le milieu scolaire,... L'investissement émotionnel du jeune acteur Pyotr Skvortsov est remarquable face à une telle conviction. Le réalisateur a eu la brillante idée de faire des plans séquences d'une longueur identique à celle des scènes de la pièce, mettant ainsi les acteurs dans un rythme théâtral. La photographie très minimaliste mais efficace, joue beaucoup avec les reflets du soleil et apporte beaucoup de cachet à ce film qui n'a pas du avoir un très gros budget. Malgré cette fidélité flagrante et cette adaptation forte, j'ai été surpris de cette volonté hyper réaliste du réalisateur qui a mis de côté l'humour qui foisonne dans la pièce mais qu'on ne retrouve pas dans le film. L'humour permet de prendre de la distance avec la véracité du propos mais "Le disciple", par ce manque, devient trop sombre et dur, ce qui dommage. Je ne sais pas si c'est la langue russe qui m'a provoqué cet effet mais j'ai eu l'impression que le film pouvait aller plus loin, que l'interprétation aurait pu être plus explosive, plus débordante d’extrémisme, que ce soit pour le personnage de Ben ou celui de la professeur de biologie dans la scène finale. J'ai adoré voir cette pièce adaptée au cinéma mais il me manquait le brin de folie que laisse entendre le texte de Maybenburg, dont le questionnement accrue sur notre société est inévitable.
Gérard Delteil
Gérard Delteil

214 abonnés 1 928 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 16 décembre 2017
Le disciple apparait comme une allégorie sur la société russe : la montée de l'obscurantisme, l'homophobie, l'antisémitisme, la tentation de s'abandonner à nouveau à un homme providentiel, fut-il autoritaire, la résignation des anciennes générations, la révolte des nouvelles. Du point de vue d'un spectateur occidental, c'est un peu caricatural et peu crédible évidemment. Mais c'est tout de même courageux et on comprend que Poutine cherche à sanctionner le réalisateur Kirill Serebrennikov, aujourd'hui dépossédé de ses biens et assigné à résidence. Au passage, on découvre dans Le disciple la façon plutôt positive dont la période stalinienne est présentée dans les établissements scolaires. Le film est pessimiste, puisque les enseignants et leur directrice vont finir par accorder davantage de crédit à un jeune assassin illuminé qui récite la bible et à un pope qu'à une jeune collègue rationaliste.
Pascal
Pascal

176 abonnés 1 803 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 29 février 2024
Mise en image d'une pièce montée au théâtre de Moscou par le cinéaste, le film (2016) est le premier succès en occident de Serebrennikov.

A travers l'histoire d'un lycéen fanatise au plan religieux, ( l'action se situe dans l'enclave de Kaliningrad) c'est le portrait d'une société qui perd pieds.

Le film montre le monde des Lumières ( représenté ici par la psychologue) en train de s'effondrer dans les esprits gagnés par l'obscurantisme ( même dans celui des représentants de l'institution scolaire).

On ignorera précisément l'origine du basculement du personnage principal dans sa vision radicale et dérangée ( la destructuration de sa cellule familiale n' y est sans doute pas étrangère).

La dernière demi-heure est sans doute la plus réussie de ce titre qui s'étire peut-être un peu trop parfois.

Le thème abordé est toutefois percutant. Notons que la traduction littérale du titre original est " l'élève" qui rend mieux compte du film que celui sous lequel il a été exploité dans l'Hexagone.
beautifulfreak
beautifulfreak

122 abonnés 343 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 14 décembre 2016
Quelques jours auparavant, je me faisais la réflexion que peu de films russes actuels sont projetés sur nos écrans. Quand j'ai vu que sortait "Le Disciple" et de quoi ça parlait, je n'ai pas hésité longtemps. Et j'ai bien fait. Les fous de la Bible ne sont pas tous américains. Depuis l'avènement du capitalisme mafieux, certains russes succombent à une fièvre mystique qui va des sectes "new age" à l'orthodoxie la plus bas de plafond. Le lycéen du film ne s'exprime quasi exclusivement qu'avec des citations bibliques contradictoires, et le rapprochement avec des versets du Coran saignant peut aisément s'établir. Avec vigueur et ironie, "Le Disciple" se veut un acte de résistance contre l'obscurantisme religieux et tous les maux qu'il charrie: la peur de la femme et de la liberté, l'ignorance, l'homophobie, le racisme, l'aveuglement des institutions, les propos irrationnels légitimés par des contes de fées pour adultes... A noter qu'on retrouve les slovènes de Laibach dans la BO (ce qui n'est pas pour me déplaire), dont le titre "God is God" colle parfaitement à la description du fanatisme et de son refus des remises en question. Ce film me donne envie de porter un toast (à la vodka) à la libre pensée et de vomir sur l'hypocrisie des inquisiteurs de toutes sortes.
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 2 janvier 2017
Wow, ce film était.... particulier, spécial, troublant.
On ne voit pas des films Russes à l'affiche tous les jours mais heureusement que celui-ci a pu l'être car c'est du cinéma basé sur l'actualité porté par des acteurs bluffants, surtout Pyotr Skvortsov qui incarne vraiment aussi bien physiquement que mentalement, le personnage de Veniamin.
Veniamin est un adolescent complètement obnubilé par la religion chrétienne. La Bible à la main durant tout le film, il s'oppose très violemment à la société en citant des extraits du livre sacré et devient dangereux quand il se trouve contrarié. Son entourage est composé d'un jeune homme à la sexualité trouble (dont le léger handicap fait de lui le souffre-douleur de l'école) qui ne souhaite que l'embrasser, d'un prêtre incompétent, d'une mère perdue dont le divorce est remis en cause par son enfant et d'une équipe de professeurs, exceptée la prof de sciences (la science opposée à la religion est l'un des thèmes majeurs du film), aussi incompétent les uns que les autres.
Les plans séquences que nous propose Kirill Serebrennikov sont sublimes, des scènes sont pleines d'humour et parallèlement, nous rendent vraiment mal à l'aise. spoiler: (comme les cours de biologie avec les carottes puis le singe).
Le réalisateur nous fait aussi passer un message qui nous donne à réfléchir sur la société Russe et... en général avec la montée des extrémismes.
N'ayant pas vu la BA pour avoir une surprise totale... et bien j'ai été vraiment surprise, je ne m'attendais pas à un tel film. Allez le voir au plus vite !
Yves G.
Yves G.

1 574 abonnés 3 592 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 29 novembre 2016
Dans un lycée de Russie, Veniamine est un élève à problèmes. Il sèche les cours, insulte ses professeurs, se bat avec ses camarades. La cause ? Une profonde crise de mysticisme et une lecture littérale de la Bible qui le pousse à condamner la société qui l’entoure : les filles en bikini à la piscine, le darwinisme enseigné en cours de biologie, l’homosexualité d’un de ses camarades…

Une fois encore le cinéma russe frappe fort. Deux ans après « Léviathan », un an après « Classe à part » – qui avait déjà le lycée pour cadre – c’est à la Russie qu’ont doit l’un des films les plus dérangeants de l’année. On n’oubliera pas de sitôt le personnage de Veniamine. Il rappelle inévitablement l’exaltation des héros dostoïevskiens. Une lueur de folie brille dans ses yeux. La Bible à la main, ses versets à la bouche, il crache sa haine à la société, à sa mère, à ses enseignants. Son obnubilation illustre l’aveuglement que le fondamentalisme religieux peut faire naître.

Mais ce qui est plus glaçant encore est la réaction de son entourage. Un seul personnage se dresse face à lui : sa professeur de biologie qui essaie de retourner ses propres armes contre lui, citant, comme il le fait, la Bible pour en montrer l’ambiguïté et la polysémie. Le reste de son entourage brille par sa lâcheté sinon par sa veulerie : sa mère est dépassée par les événements, son professeur de sports préfère draguer les filles en bikini et la directrice de l’école veut éviter les drames.

Le dénouement du drame est particulièrement édifiant. Ce qu’il révèle de la société russe n’incite pas à l’optimisme.
Bertie Quincampoix
Bertie Quincampoix

116 abonnés 1 870 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 24 janvier 2019
Réalisé par le cinéaste russe dissident Kirill Serebrennikov – empêché de participer au Festival de Cannes en 2018 par le régime de Vladimir Poutine pour présenter son film Leto – Le disciple raconte l’histoire d’un lycéen fanatisé par la religion, qui va progressivement terrifier son entourage. Très théâtral, parfois trop démonstratif et peu vraisemblable, le long-métrage parvient néanmoins à nous proposer un regard puissant et inquiétant sur la Russie contemporaine, en présentant une société malade et incapable de réagir avec cohérence au délire mystique d’un adolescent. En creux, le cinéaste dresse aussi le constat d’un besoin urgent pour son pays de reconsidérer ses priorités humaines, éducatives et morales. Une très belle prestation de l’acteur principal Petr Skvortsov.
Loïck G.
Loïck G.

354 abonnés 1 699 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 24 novembre 2016
Je n’ai pas souvenir avoir entendu autant de dialogues s’inspirant des versets de la Bible. 60 à 70 % peut-être, et ça fonctionne, imparable, dans la bouche de ce jeune garçon de plus en plus habité (par le diable ?) et les préceptes d’une religion qu’il entend appliquer à la lettre. Son obstination réussira à gagner les murs de son établissement scolaire où le bikini à la piscine est désormais interdit, tandis que la professeur de biologie se voit de plus en plus contestée, dans ses cours relevant de l’éducation sexuelle ou de la théorie de l’évolution. Une autorité à peine défendue par sa hiérarchie, faille dans laquelle s’engouffre le disciple œuvrant sur tous les fronts pour donner dit-il de la respectabilité aux actes quotidiens et à ses représentants dûment sermonnés sur leur mode de vie trop tranquille à ses yeux. Dans le confort de leur chapelle, le disciple ne voit ni martyre, ni kamikaze... Petr Skvortsov est impressionnant dans le premier rôle de cette cérémonie démoniaque à laquelle le spectateur assiste médusé. On attend la faille, la faiblesse, la logique, ou le déchirement ultime qui lui donnerait raison. On en ressort médusé, interrogatif, mais loin de l'indifférence. C'est à voir, absolument.
Pour en savoir plus
Roger O.
Roger O.

14 abonnés 35 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 14 janvier 2017
Glaçant...
La pièce de théâtre d'origine est allemande, le film est russe, la situation qui y décrite pourrait être bientôt celle de la France.
Veniamin est un lycéen fanatique: ses propos sont presque uniquement constitués de citations de la Bible, dont le réalisateur Kirill Serebrennikov prend bien soin de donner les références exactes en surimpression sur l'image. Dans la version authentiquement originale, le texte apparaît en cyrillique. Appliquant à la lettre les préceptes du texte sacré qu'il connaît par cœur, le jeune homme à la beauté froide refuse de se dévêtir à la piscine, conteste l'enseignement de la théorie de l'évolution, rejette la jeune fille intéressée par lui. Il reproche son divorce à sa mère totalement dépassée par le rejeton à qui on a envie de donner des claques et trouve le pope attaché à l'établissement un peu trop mou. Un intégriste, quoi.
Un intégriste qui plonge tout habillé dans la piscine pour se faufiler entre les cuisses de ses camarades de classe féminines, quand il ne passe pas ses mains sur celles de son copain sous prétexte d'allonger une de ses jambes plus courte que l'autre.
Il rend fous ses professeurs, l'administration du lycée, et peu à peu parvient, par ruse et manipulation, à retourner la situation à son profit: parents, religieux, personnel de direction, professeurs vont tous s'unir derrière lui contre la seule qui résistait encore à ce dangereux jeune homme, la prof de biologie.
Le film se termine sur un projet de meurtre mais c'en est un autre qui sera commis par ce fou de Dieu.
Les cours ont lieu sous la photographie de Poutine, une officine de police privée assure la surveillance de l'établissement, la prof de bio, accusée d'attouchements sur la personne de Veniamin, est virée par sa directrice sans autre forme de procès (le lycée semble jouir de l'autonomie de recrutement de ses enseignants), la mère de l'hystérique doit assurer trois emplois différents pour subvenir à ses besoins, le pope a son mot à dire aux conseils d'administration et de discipline: toute ressemblance avec une situation réelle ou à venir serait fortuite.
Daniel C.
Daniel C.

159 abonnés 726 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 3 janvier 2017
Avec une enseignante, qui ressemble à Sidse Babett Knudsen, on est conquis à sa cause ! En fait, ce film est glaçant dans la progressivité de la gangrénisation religieuse. Imperceptiblement, par touches successives, les compromis faits à partir du discours d'un adolescent en proie à un délire mystique conduisent à des renoncements de la communauté éducative, où la science se tait au nom de Dieu. La position sacrificielle est d'abord avancée : "toutes les autres religions ont des combattants, plus les chrétiens" clame le héros. Thomas Bernard écrit dans "Un enfant" : "Tout homme qui vend une chose qui n'existe pas est accusé et condamné disait mon grand-père, depuis des millénaires l'Eglise vend Dieu et le Saint-Esprit en toute impunité, au vu et au su de tout le monde". Veniamin va devenir un "plus que croyant", il ne se réfère plus qu'au texte sacré. Il affirme que les Ecritures disent la Vérité, il est prêt à tout pour devenir un prêcheur et faire haro aux mécréants. Curieusement, il y a toujours un moment où les juifs deviennent des coupables. L'hystérisation progressive du délire mystique de Veniamin gagne du terrain faute de trouver un point d'arrêt dans la réalité. Seule sa professeure de biologie s'oppose à ce qu'il avance. La rhétorique de l'embrigadé est difficile à contrer. Ses arguments impressionnent et pourrissent l'atmosphère générale. La direction se soumet et renonce peu à peu à tout ce qui fonde la qualité d'un enseignement. La pseudo morale exigée au nom de Dieu est toujours fondée sur l'obsession de la tentation sexuelle et la source principale s'incarne soit dans les femmes, soit dans l'homosexualité. Ajoutons le divorce et le tour des péchés est déjà bien exploré. Ce film fait froid dans le dos. Rythmé par une musique de hard rock, cela décuple l'effet dévastateur de la toute puissance accordée à un adolescent, qui a surtout besoin de soins et de limites. Peut-être la convocation du père aurait-elle pu rouvrir un questionnement fermé au nom des réponses apportées par le texte biblique. Chaque phrase extraite des évangiles, que profère Veniamin est référencée en surimpression dans le film, attestant ainsi de la charge de haine potentiellement présente dans les écritures sacrées. En effet, dès lors, qu'elles sont la caution pour organiser un rejet, cela laisse songeur quant aux vertus d'amour et de paix de la religion.
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