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Olivier Barlet
293 abonnés
394 critiques
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3,5
Publiée le 6 juin 2017
Film flamboyant par la lumière et les couleurs, Ali, la chèvre et Ibrahim déroute par le foisonnement de sa mise en scène décentrée. On s’attache cependant à ces deux personnages (...). Alors qu’Ali voudrait pouvoir aimer, Ibrahim voudrait pouvoir s’inscrire dans la Cité. Leur folie est celle d’une jeunesse qui cherche à dépasser les tremblements de l’Histoire et y trouver sa place par le décalage et les lignes de fuite. Comme partout, leur guérison passe par des deuils nécessaires. (lire l'intégralité de la critique sur le site d'Africultures.com, article n°14122)
On peut toujours compter sur le cinéma égyptien. Même moins engagé que les derniers films issus du pays, Ali, la chèvre & Ibrahim témoigne à sa façon des difficultés rencontrées par une société dont les espoirs n'ont pas été à la hauteur du mouvement révolutionnaire. Le film de Sherif El Bendary, son premier long-métrage, suit la route de deux individus dont la rencontre va les faire évoluer vers l'acceptation de leurs traumatismes. Un schéma classique, en grande partie sous forme de road-trip, du Caire au Sinaï en passant par Alexandrie, qui a pour lui de faire preuve d'originalité et de réserver son lot de surprises. Les dialogues ne sont pas toujours à la hauteur mais l'interprétation est excellente et le film mixe avec un certain bonheur mélancolie et humour, tout en gardant une légèreté de bon aloi. La chèvre est plus qu'un personnage secondaire, son caractère presque humain sert à éclairer ce conte oriental et orientable qui prend parfois le virage de l'absurde sans perdre de vue son message humaniste. On retiendra le travail sur le son avec l'évocation d'acouphènes stridents qui polluent la vie de l'un des deux héros de cette fable. Ali, la chèvre & Ibrahim est en somme une sorte de cousin arabe de Les bruits de Recife, en plus dégingandé. Avec au passage, une manière de rendre hommage au petit peuple du Caire, à l'image du cinéma de Chahine.
Sympathique comédie égyptienne où le drame affleure de temps à autre ; quelques longueurs sont toutefois à déplorer, ralentissant un récit qui aurait gagné à miser sur la fulgurance. Heureusement, tous les comédiens sont à la hauteur même si les stéréotypes ne sont pas toujours évités (les méchants, la prostituée au grand coeur).
A priori, le titre n'est pas racoleur. Et pourtant derrière ce drôle de récit, se cache une pépite d'émotion et de beauté. Nous voilà transportés en Egypte, au Caire. Pour une fois, nous n'assistons pas un énième plaidoyer politique contre le régime en place, ou la défense des femmes. "Ali, la chèvre et Ibrahim" est une œuvre hybride entre le conte, la satyre sociale et le road-movie à travers l'Egypte. Marque de taille : la photographie est magnifique. Le spectateur découvre un pays somptueux grâce à une lumière très bien pensée, un regard de la caméra au plus près du vivant et des monuments égyptiens, et surtout deux acteurs tout aussi attachants que véritables pourfendeurs de leur beau pays. L'histoire s'inspire des contes merveilleux des 1000 et 1 nuits, où il est question du rapport de la société égyptienne à la différence, à la femme, à la spiritualité et à la liberté. D'un côté, il y a Ali, un illuminé amoureux de Nada, sa chèvre. De l'autre, il y a Ibrahim, hanté par un acouphène monstrueux. Et tous deux partent pour chasser le démon qui les habite. On part avec eux, dans les trains, à dos de chameau, dans des arrières de camion. On part surtout avec eux, en pleine amitié. Car ce film est un hymne pudique à l'amitié qui oblige chacun de nous à fuir les préjugés pour penser le réel. Les personnages sont beaux, drôles, tout autant que les paysages qui transcendent le récit. "Ali, la chèvre et Ibrahim" est une œuvre généreuse, délicate et bien plus profonde que ne laissent penser les apparences.
Je suis complètement sous le charme de ce très joli petit film égyptien. Cela raconte l'amitié entre deux hommes. L'un voue un grand amour à sa chèvre domestique et Ibrahim a des problèmes d'acouphènes dans les oreilles. Ils se rencontrent chez un guérisseur. Ils vont ensuite faire un voyage à travers l'Egypte. C'est un road movie excellent, sympathique, sensible et amusant. Il y a des péripéties, des paysages magnifiques et surtout cette magnifique petite chèvre toute mignonne et adorable. Ce film est peu distribué dans les salles ce qui est dommage. J'aurais bien aimé le voir plus tôt à sa sortie mais les horaires ne me convenaient pas (le matin ou tard le soir). J'ai dû attendre un horaire en fin d'après-midi pour pouvoir enfin le voir. Je recommande à tous ce très beau film.
Dur, dur pour le cinéma des pays dits émergents de s’imposer : « Ali, la chèvre & Ibrahim » est le premier long métrage de Sherif El Bendary, un jeune cinéaste né au Caire en 1978 qui nous livre – pour ma part - un chef d’œuvre alors que les 13 critiques « professionnels » d’Allo-Ciné ne lui accordent que 3 sur 5. Après une magnifique introduction guidée par un gros ours rose dans les rues du Caire la nuit au son d’une chanson dont nous n’avons pas hélas la traduction, on découvre 2 personnages : 1) Ali (Ali Sobhy) qui passe pour l’idiot du quartier car il est amoureux de sa chèvre Nada « qu’il aime car elle a une âme comme les humains ». Il la comprend parfaitement d’autant qu’elle « sait ce qui va arriver » et il la traite comme sa fiancée au grand malheur de sa mère. 2) Ibrahim ( Ahmed Magdy), ingénieur du son, est issu d’une famille douée pour la musique mais sur laquelle un Oud a jeté un sort, la survenue inopinée d’acouphènes effrayants. Son grand-père qui était un musicien très connu en est venu à se rendre sourd pour ne plus entendre ces bruits déchirants, sa mère s’est suicidée pour la même raison, son père a fui son métier et Ibrahim n’arrive plus à travailler même s’il n’a pas touché à cet instrument de musique depuis l’âge de 5 ans. Pour conjurer ces 2 malheurs, un guérisseur leur remet 3 pierres magiques qu’il faut aller jeter dans les 3 eaux de l’Egypte : la méditerranée, la mer rouge et le Nil … Les 2 jeunes hommes vont ainsi apprendre à se connaitre et à comprendre leurs souffrances et aspirations dans ce périple qui – avec Nada, la chèvre – va nous mener à Alexandrie, au pied du mont Sinaï puis au Caire. Les propos échangés paraissent au début un peu dénués de sens mais ils prendront toute leur signification quand on apprendra le pourquoi du sort d’Ali. Ce premier « goat-movie » du cinéma est d’une grande profondeur et tendresse. Même si le film comporte de nombreuse scènes cocasses, drôles voire déjantées comme le « superman super-sonore » que devient Ibrahim à la fin du film pour sauver son ami, c’est également – je pense – un cri de désespoir de ce jeune cinéaste égyptien qui se sent enfermé dans la tradition de son pays que la révolution n’a pas assez changé et avec ses fléaux modernes (l’oppression d’une ville surpeuplée, la police toute puissante, la drogue, la prostitution …). Ce film ou mieux ce conte ou fable nous montre comment avec une histoire assez simple on peut exprimer des sentiments très profonds et débordant largement le strict cadre de l’histoire. Un cinéma nouveau d’un très grand esthétisme et un cinéaste prometteur … à voir absolument !
4 541 abonnés
18 103 critiques
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3,0
Publiée le 23 octobre 2020
Ali, la chèvre & Ibrahim m'a pris par surprise. Il a toutes les nuances d'une comédie dramatique typique et pourtant à la fin on a l'impression d'un message profond sur l'amour et la mort. Les personnages centraux Ali sa chèvre et son voisin Ibrahim ont entrepris de voyager dans l'espoir de s'éloigner de leur vie mondaine et de leurs problèmes spécifiques. Ali est ridiculisé par sa mère pour être obsédé par sa chèvre tandis qu'Ibrahim est irrité par un bruit statique qu'il entend à chaque fois. Ainsi commence le voyage et une douce petite histoire d'amitié. Le film est souvent drôle parfois émouvant et rarement ennuyeux et se serai bien si l'Égypte proposait plus de longs métrages...
Le titre peut faire craindre un "gentil" film, à l'image de "la vache" sorti il y a quelques mois. C'est une œuvre beaucoup plus intéressante, qui oscille entre comédie décalée, récit initiatique et document social sur l'Egypte d'aujourd'hui. Une bonne surprise, à voir.
Petite histoire sympathique qui se déroule en Égypte. Ali est un jeune qui apparaît comme perturbé et qui voue un amour fou à sa chèvre. Vers la fin, on comprend mieux à "qui" et à quoi correspond cet animal.