Derniers Avis sur Jazmin et Toussaint

Après les Drôles de poissons-chats, un film très attachant, mais pas particulièrement original, la réalisatrice monte en effet d'un cran avec ce film. Le rythme assez lent, une certaine déconstruction du récit , et quelques autres détails (comme le fait que Toussaint, à toutes les époques de sa vie, est interprété par le même comédien) peuvent dérouter, mais le film mérite qu'on fasse un petit effort au départ. C'est une très belle étude des rapports père-fille, et le film aborde en plus un thème peu traité au cinéma, l'histoire d'Haïti.
La réalisatrice tient elle-même le rôle de Jazmin (le film a un fort caractère autobiographique; Claudia Sainte-Luce étant elle -même la fille d'un Haïtien installé au Mexique). Elle s'y révèle fort bonne comédienne.
Un film à voir, et de quoi avoir envie de découvrir les prochaines oeuvres de la réalisatrice.

Bon film qui raconte l’histoire d’un père absent et sa fille.
Un film assez lent auquel on peut décrocher facilement si le récit ne nous parle pas plus que ça. Le film est sobre et bien fait.
Très jeune réalisatrice mexicaine a suivre ;)

Jeune cinéaste de 34 ans, la mexicaine Claudia Sainte-Luce manifeste une ambition particulièrement impressionnante dans son deuxième long-métrage, Jazmin et Toussaint, bien au-dessus du déjà pourtant prometteur Les drôles de poissons-chats. Le film est en grande partie autobiographique, au moins pour son thème de départ, le rapprochement d'une femme avec son père qui souffre d'une sénilité vasculaire. Le fait que la réalisatrice soit aussi l'actrice principale du film ajoute encore un sentiment d'intime même si Claudia Sainte-Luce a ensuite donné libre cours à son talent de créatrice de fiction. Jazmin et Toussaint n'est pas une oeuvre facile d'emblée, de par les relations complexes entre père et fille et surtout à cause d'une construction qui se joue de la temporalité et plonge littéralement dans les tréfonds d'un cerveau confus dans lequel les souvenirs se chevauchent, y compris les plus anciens en Haïti, et les amours sont évoquées dans le désordre. Volontairement, la réalisatrice n'a pas souhaité donner de GPS au spectateur qui, petit à petit, comprend, ou pas, quel fut l'itinéraire de Toussaint. Cela demande un certain effort pour se mettre au diapason de ce film exigeant aussi déboussolant parfois qu'à pu l'être le Providence de Resnais, pour ne citer qu'une seule référence éventuelle. On est, en tous cas, soufflé par la maîtrise de mise en scène et la qualité de direction d'acteurs de Claudia Sainte-Luce. Dans le rôle de Toussaint, Jimmy Jean-Louis est prodigieux.