Et si...un des films “choc� (comme aime le dire la critique mainstream) de ce début d’année nous venait de nos voisins transalpins ? Né d’un scénario original à trois mains, Indivisibili est bien le choc annoncé, celui de la beauté et de l’étrange, de la grâce et de la désolation. Dans une ville-banlieue délabrée de la côte Napolitaine, deux splendides jeunes filles, Daisy et Viola, née siamoises mais simplement rattachées par une partie non osseuse de hanche, subviennent largement aux besoins de toute leur famille...en chantant. Dotés d’une belle voix et rodées aux tours de chant en duo - sur les textes de leur poète maudit de père - elle se produisent dans toutes sortes d’occasions (baptêmes, confirmations, anniversaires, processions) devant d’improbables publics les admirant ou les vénérant comme phénomènes de foire. Mais voilà, si Viola et Daisy sont très attachées l’une à l’autre, la seconde voudrait enfin, à 18 ans, vivre SA vie tandis que la séparation effraie la première. Or un beau jour, un chirurgien s’en vient secouer la famille en assurant que la séparation est faisable et souhaitable ; mais il faut encore trouver 10.000 euros pour le séjour en Suisse....et entretemps, se frayer un chemin en louvoyant entre famille amorale, producteurs-proxénètes, prédicateurs illuminés sur musique rap, jeunes femmes migrantes transformées en zélatrices du nouveau culte et figures pseudo-mafieuses. Pas besoin d’un éclair de génie pour voir dans ce cirque grotesque, dans cette micro-société dégénérée qui offre au spectateur de ce drame un peu sordide un aspect parfaitement risible (et donc salutaire), l’ombre gigantesque de Federico Fellini ou encore de Paolo Sorrentino dont la filiation, parfaitement assumée, exulte dans la farcesque procession finale des deux sœurs “stigmatisées�.
Amateurs de romance, de mélodrame et d’étrange, laissez vous embarquer dans ce conte un peu trash, malheureusement très peu distribué en France....et suivez notre critique, plus complète, sur Citizen Critics....