« Juno », « Young Adult », « Last days of Summer » et « Men, Women & Children », sont ces exemples qui décortiquent les relations en famille. Il existe comme un passé à rattraper et la dernière œuvre de Jason Reitman ne trahit pas pour autant ce concept, si ce n’est ce côté réaliste, qui saura éveiller quelques esprits négligents. Ce rapport nous mène directement à la vie, où elle figure comme l’inspiration de toute mentalité maternelle, rimant avec amour et protection. Cependant, on finit par nuancer les propos théâtraux en affichant en quoi les femmes souffrent physiquement et mentalement à la suite de l’arrivée de nouveau-nés.
On nous introduit alors cette femme, qui est éprouvée par ses deux jeunes enfants, instables par manque d’attention et de contrôle sur eux-mêmes. Marlo est campée par une Charlize Theron méconnaissable. Le parti-pris du réalisme et d’affronté la vérité de l’accouchement et de la vie de famille à ses débuts n’est pas simplement une exposition à généralisé, mais la puissance émotionnelle sera accordée à ce genre de femme qui prenne sur elle-même pour le bonheur de leurs enfants. Cependant, la sérénité manque cruellement sous ce toit, où le mari (Ron Livingston) faillit à ses responsabilités en tant que père et en tant qu’époux. Ce qui laisse un libre-arbitre trop accentué sur Jonah et Sarah, avant qu’ils ne forment un trio. L’excès de zèle dont ils font preuve démontre la difficulté d’accompagner un enfant dans la croissance morale et dans l’éducation. Et c’est à cette frontière qu’on vient se placer et introduire l’enjeu de toute une relation perdue entre Marlo et la femme radieuse qu’elle était autrefois.
Tully. La nounou hipster de nuit est interprétée par l’énergétique et la charismatique Mackenzie Davis. Elle encourage moralement Marlo à être plus indulgente et ensemble elles vont se redécouvrir. L’une verra en l’autre le miroir de son passé, alors que celle-ci y verra sa lutte dans un futur qu’elle tutoie déjà de près. Et c’est avec la belle métaphore du bébé à bercer et à protéger que l’on découvre ce personnage bienveillant et plein de bontés. Elle incarne la jeunesse resplendissante et modeste qui sait comment se lier avec ses aînés et ses devoirs. Avec eux, on ouvre les yeux, on ne s’enferme pas dans le virtuel ou sur soi-même. Ces héroïnes entrent en guerre avec la responsabilité qu’elles partageront le temps d’un abonnement limité, mais efficace.
Les enfants sont un peu délaissés, sans qu’on exploite plus que l’image qu’il donne de l’extérieur. Et sensiblement, on finit par se rapprocher de cette « Tully », qui tentera d’unifier cette famille que tout divisait avant sa présence nocturne. Le rythme infernal qui se répète jour après jour insiste sur cette monotonie qui ronge les soucis d’une mère en quête de paix, alors qu’elle se situe à l’aboutissement de toute une vie. Ce que l’on regrettera, c’est la facilité scénaristique à nous faire tourner en rond, avant que le dénouement, maladroit mais démonstratif, nous remette dans le droit chemin. De la fatigue, du doute, naissent une beauté et une résurrection qu’il faudra apprécier à plusieurs et ce discours finira par convaincre l’assemblée, tout comme ces petites créatures qu’on aura fait garder, pour un bonheur commun.