Jason Reitman, à qui on doit déjà les très sympathiques "Juno", "In the Air" et "Young Adult", signe avec "Tully" un nouveau film authentique et réussi, dressant un portrait beau et touchant d'une femme redevenant mère, avec tout ce que ça implique: un corps traumatisé
(vergetures et varices, seins gonflés, fesses et pieds grossis; la scène du jogging l'illustre)
, un mari qui ne comprend pas ce que vit sa femme
(rentre tard le soir et fait des reproches, ne se lève pas la nuit, pas de sexe)
, des enfants turbulents
(Jonah a ses crises, sa fille commence aussi, il faut gérer tout cela à l'école)
et une situation professionnelle mise entre parenthèses
(des études de littérature inutiles)
. Cette transition de vie prend encore plus de relief avec l'arrivée de la nounou Tully, véritable incarnation de l'ancienne femme qu'était Marlo, celle épanouie sexuellement
(plusieurs conquêtes)
, qui est énergique
(en forme toute la journée)
, qui s'occupe bien des enfants
(toute la nuit notamment)
, qui a le temps de cuisiner
(les muffins)
, qui a un beau corps et qui sort s'éclater la nuit
(sur du métal, quoi de mieux pour décompresser? J'adore ce style de musique)
. Le gros twist de la dernière partie vient enfin parachever l'oeuvre de manière brillante
(Tully est en réalité un double imaginaire inventé par Marlo et qui porte son deuxième prénom)
avec une signification majeure
(rentre tard le soir et fait des reproches, ne se lève pas la nuit, pas de sexe)
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, des péripéties à la forte valeur symbolique
(rentre tard le soir et fait des reproches, ne se lève pas la nuit, pas de sexe)
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et une finalité militante fortement louable
(rentre tard le soir et fait des reproches, ne se lève pas la nuit, pas de sexe)
2
. Sur le déroulé, si il y a quelques pannes de rythme au démarrage et un humour un peu trop discret
(rentre tard le soir et fait des reproches, ne se lève pas la nuit, pas de sexe)
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, beaucoup d'émotions passent à travers Marlo, campée par la parfaite Charlize Theron, et Mackenzie Davis a la fraîcheur et la pétillance qu'on lui connait et que j'adore (notamment dans la série Halt and Catch Fire). C'est un peu plus compliqué pour les rôles masculins, non pas que les acteurs soient mauvais (bien au contraire), mais avec "Tully" il s'agit surtout de remettre la femme et la mère (qui donne la vie) au centre de tout, ce que Jason Reitman réalise avec maîtrise, dans un film qui progresse crescendo.