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benoitG80
3 428 abonnés
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3,5
Publiée le 25 février 2017
"Chez nous" a déjà le mérite d'apporter une réflexion intéressante par la lumière des faits relatés, à travers l'histoire de Pauline, cette infirmière littéralement instrumentalisée pour les besoins d'un parti politique à peine dissimulé... La présence d'Emilie Dequenne dans le rôle clé est aussi un solide argument d'autant plus que celui qui la dirige ici est Lucas Belvaux, qui avait déjà réalisé avec l'actrice le superbe et sensible "Pas son genre"... Cette fois l'exercice est plus délicat, voire périlleux et les écueils évidents sont loin d'avoir été évités. Bien que son jeu soit excellent, l'héroïne est un peu traitée comme une oie blanche bien naïve, et les incohérences qui s'en suivent sont un peu embarrassantes aux entournures. Issue d'un milieu communiste avec un père militant, cette jeune-femme au métier terriblement humain, ne peut pas se révéler sans conscience politique en demeurant aussi passive et ignorante, jusqu'à ne pas s'inquiéter des idées et du programme du parti qui la recrute, ceci sans se poser d'emblée les questions essentielles et primordiales. De plus les similitudes évidentes au niveau du contexte, du lieu et des personnages du parti en cause, ne devaient peut-être pas être si flagrantes pour évidemment faire le parallèle avec la réalité et l'actualité politique du moment ! Comme le fait de trop souvent vouloir tout ramener aux difficultés du département du Pas-de-Calais en stigmatisant une nouvelle fois cette population, n'était pas non plus indispensable à ce point, bien que certains portraits et certains moments soient paradoxalement assez justes, tout comme certains rebondissements bien vus et bienvenus... Mais il aurait fallu sans doute transposer ces faits, ce qui aurait déjà été plus judicieux, plus neutre et objectif. Maintenant il n'en reste pas moins qu'au delà de certaines caricatures un peu outrancières et gênantes, le fond du film dans ce qu'il nous présente, vaut franchement le détour, rien que pour cet embrigadement effrayant dont André Dussolier en bon médecin de famille apparemment, dirige fermement les rennes pour apparaître petit à petit en manipulateur féroce... L'acteur dans son comportement et sa logique de démonstration est imparable, ce qui rend le personnage cette fois parfaitement crédible. Certains seconds rôles auraient aussi mérité d'être plus fouillés et plus travaillés pour renforcer la ou les problématiques de cette réalisation qui ainsi hésite sur ce qui est franchement à dénoncer... Une démarche néanmoins louable et donc intéressante du cinéaste Lucas Belvaux dont ce travail n'est pas exempt de défauts, mais reste à découvrir à coup sûr !
Voilà donc le film qui a réussi à irriter les membres du FN avant même sa sortie. On peut lui trouver des défauts, mais aussi des qualités. Son plus gros défaut, c'est, à cause même de son sujet, d'avoir cherché à trop en dire, quitte à faire de certains personnages des quasi caricatures ou, en tout cas, des personnages manquant de nuances comme Stéphane, l'extrémiste violent amoureux de Pauline, mais aussi le médecin joué par André Dussolier. Sa plus grande qualité, c'est d'avoir réussi, quand même, à rendre compte d'un système (celui du FN appelé dans le film Bloc Identitaire) et de son électorat. Le film montre bien comment le FN parvient à banaliser sa propagande la plus mensongère et à la diffuser insidieusement dans les esprits en se servant du charisme de sa présidente. Il montre comment il arrive à manipuler les esprits en instrumentalisant les peurs et les pauvretés. Quant à Emilie Dequenne, comme toujours, elle est parfaite. 7/10
Nouveau film de Lucas Belvaux, qui se trouve pile poil dans l'actualité. J'ai beaucoup aimé le jeu d' Emilie Dequenne,cette actrice belge formidable que j'adore ("Pas son genre" revu cette semaine) excellente et qui fait passer extrêmement bien le pouvoir de la manipulation. André Dussollier encore très juste aussi, par contre Irène Jacob avec sa perruque est peu convaincante, et même exaspérante. Excellent rendu de l' atmosphère du Nord, des difficultés liées à la maladie, au chômage etc...avec de belles images. Belle performance de Guillaume Gouix (Stanko) propre et nette. Pas de polémique, juste permettre de mieux comprendre les fonctionnements connus ou plus opaques de tous les partis politiques, sans exception. Très intéressant !! **
Tout d'abord, ne pas tenir compte des critiques négativement ridicules qui polluent ce site, car on sait fort bien par qui elles sont écrites. Ceci dit, le film a les défauts de ses qualités. Il a le mérite d'aborder, n'en déplaise à certain, un sujet brûlant tout en évitant intelligemment de prendre parti, même si on lui reconnaît d'avoir son opinion. Et heureusement, chaque opinion est développée et aucun jugement n'est porté. Ce qui fait preuve d'intelligence. Le film est aussi extrêmement bien réalise avec une belle écriture scenaristique et une mise en valeur des paysages du nord de la France et des ses habitants. Le seul défaut du film, c'est que Lucas Belvaux ne va pas assez loin dans la dénonciation. À voir pour se faire une idée des risques avant les élections.
Au risque de répéter ce que j'ai vu et lu par ailleurs, "chez nous"" n'est pas un film politique. Par contre c'est une belle démonstration de manipulation, de persuasion, de naïveté de certaines personnes, de la puissance des médias spoiler: et de certains partis politiques ou de certaines sphères d'influence .
Côté scénario, malgré quelques petites maladresses ou raccourcis, l'histoire tient bien la route. Mais la force du film tient surtout à son casting, André Dussollier (Philippe), Guillaume Gouix (Stéphane), Catherine Jacob (Agnès Dorgellespoiler: qui fait penser bien évidemment à une personnalité bien connue ).
Lucas Belvaux est un cinéaste estimable, l'un des rares en France (oui, il est belge de naissance mais cela ne change rien) dont les oeuvres sont irriguées par une forte veine sociale. Même l'histoire d'amour du très beau Pas son genre n'y échappe pas. Ses films sont cependant des fictions assumées, même si leur terreau est réaliste, avec des tentations romanesques qui trouvent leur meilleur équilibre entre ces deux pôles, chez ce réalisateur pas si éloigné de Ken Loach dans ses préoccupations. Chez nous ne surprend donc pas dans son ancrage social nordiste, dans une des régions françaises les plus touchées par une crise qui n'en finit pas de durer et un haut taux de chômage. La nouveauté du film réside dans son caractère politique avec en transparence les manoeuvres et la stratégie d'un parti politique facilement reconnaissable jusqu'à la personnification de sa chef de file. Là, c'est le militant Belvaux qui s'exprime et il faut bien avouer que, quelles que soient ses propres convictions, cette attaque "frontale" n'est plus tant du ressort de la fiction cinématographique que du documentaire engagé. D'autant que si l'on possède un minimum de culture politique, on n'apprend pratiquement rien quant à la stratégie de n'importe quel parti populiste pour séduire des électeurs. Laissons de côté les idéologies (le film a déjà été rejeté par ceux qu'ils ciblent sans avoir été vu) car c'est aussi et surtout sur sa valeur cinématographique que doit être jugé Chez nous. Le vrai sujet : comment une jeune femme se retrouve de bonne foi "tête de gondole" d'un parti sans connaître autre chose que de vagues préceptes et une opposition viscérale à la droite et à la gauche "traditionnelles", eh bien ce thème n'est pas totalement traité. Emporté par son didactisme, le film part dans d'autres directions (le portrait d'un ancien militant) qui finissent sinon par brouiller le message sinon à le charger démesurément. On enrage (un peu) de voir le film à ce point décentré au point que la fiction a du mal à suivre (voir la scène finale, plutôt ratée). Du côté de l'interprétation, très bonne note pour Emilie Dequenne, Catherine Jacob, Anne Marivin et surtout André Dussolier. Guillaume Gouix est lui exceptionnel dans un rôle terriblement compliqué. Du film ressort finalement, et malgré ses défauts liés principalement à son envie de montrer et démontrer beaucoup trop, l'aspect humain de personnages qui se débattent dans un quotidien difficile et souvent insoutenable. C'est donc bien un film de Lucas Belvaux, cinéaste de la souffrance et du désespoir au quotidien dans une époque troublée et accablante.
Lucas Belvaux peut remercier les frontistes Florian Philippot, Nicolas Bay et Steeve Briois d'avoir fait une publicité gratuite pour ce film alors qu'ils n'en avaient vu que la bande annonce. Avant même la sortie du film, il était difficile de ne pas savoir qu'on allait se trouver face à Pauline Duhez, une infirmière du nord de la France, très peu politisée bien que son père soit communiste, infirmière très estimée par ses patients et que le Rassemblement national populaire, mouvement dirigé par une femme, version en apparence soft du Bloc patriotique de son père, va chercher pour en faire une tête de liste dans une élection municipale. On rajoute que, simultanément, la dite infirmière, mère de deux enfants et divorcée depuis 5 ans, retombe en amour avec un amour de jeunesse dont elle ignore qu'il est tricard au Rassemblement national populaire car membre d'un groupuscule aux tendances fascisantes, ce qui va à l'encontre des tentatives de dédiabolisation du rassemblement.
On ne va pas mentir : le film est à la fois un peu lourd et tellement proche de la réalité qu'il n'apprend pas grand chose, voire rien du tout, à celles et ceux qui suivent de près la politique. Cela étant, le fait de faire de Pauline une infirmière est assez malin car, dans cette profession, on rencontre pas mal de monde, et le film en profite. Et puis, il est bon de ne pas se cacher derrière son petit doigt : il est tout à fait exact que les professions d'infirmière, de professeur et autres ne sont plus à l'abri de la contagion venant de la droite extrême. Autre point positif du film : le casting, avec une excellente Emilie Dequenne dans le rôle de Pauline, André Dussolier dans celui d'un médecin qui recrute Pauline, Guillaume Gouix dans le rôle du néo-nazi, Patrick Descamps dans celui du père de Pauline. Même Catherine Jacob arrive à être meilleure que d'habitude dans son interprétation d'une chef de parti d'extrême droite blonde et fille de son père.
Il faut avouer que le film de Lucas Belvaux, à deux mois des présidentielles, ne passe pas inaperçu et j'ai l'impression que les critiques s'emportent sans vraiment essayer de comprendre le sujet, mettant tout de suite les termes de "propagande" et "humiliation aux habitant du Nord" sur le tapis... J'ai tenté d'être le plus neutre possible et de voir l’intérêt cinématographique de "Chez nous" sans me laisser déborder par la massue politique dont il fait l'objet. Car oui, "Chez nous" est un film politique, donc il est risqué, et en cela je crois que c'est un film qui mérite qu'on s'y penche sans s'offusquer dès la bande-annonce comme ont pu le faire beaucoup de partisans du FN... La force de ce film, c'est qu'il ne nous soumet pas un point de vue ! Avec habileté dans des dialogues très bien écrit, on assiste autant à la répugnance et au dégoût d'appartenir à un parti politique extrémiste qu'à des paroles lucides ou emportées de gens déterminés, qui ont envie de changement pour une sécurité optimale dans leur pays. Ce n'est pas un cinéma totalitaire mais bel et bien un cinéma démocratique que propose le réalisateur, son point de vue n'est pas absent mais il raconte cette histoire avec assez de distance pour qu'on développe notre propre avis. Les acteurs sont très performants car il parait évident qu'ils campent des rôles qui vont à l'encontre de leur conviction (rares sont les acteurs qui votent FN, ou alors c'est qu'ils n'ont pas d'empathie, et dans ce cas là, ce sont des mauvais acteurs...), je pense surtout à Catherine Jacob, André Dussolier et Anne Marivin. Ils portent des propos forts et assumés et ne jugent pas leurs personnages. Je n'ai pas vu en "Chez Nous" un film qui choque ou un film de propagande. J'ai plutôt vu un film qui parle d'embrigadement des consciences politiques égarées et je me suis même dit dans la première partie du film que cela pourrait s'attribuer à n'importe quel parti politique, pas uniquement celui d'extrême droite. J'ai eu personnellement un peu plus de mal avec le personnages incarné par Guillaume Gouix qui joue un rebelle qui salit l'image de la future députée incarnée par Emilie Dequenne. Cette dernière est simple, pure, sans avis politique précis, et se laisse embrigader dans un parti où les mots et formes donnent envie et rendent possible un monde meilleur. Sans en faire des caisses et sans rentrer dans les clichés (bon, je trouve qu'on aurait pu éviter la perruque blonde à Catherine Jacob...), "Chez nous" établit cinématographiquement la puissance qu'a un parti extrême sur des gens qui n'ont pas d'avis. Il y a des scènes fortes et poignantes où les convictions politiques s'enveniment, mais il y a aussi l'humanisation de ce parti, sans faire passer ses partisans pour des monstres (bien qu'Anne Marivin et André Dussolier sont totalement inquiétants à certains moment...). Cinématographiquement, le film n'a pas un intérêt fou mais pour son propos, il affirme en chacun ses convictions, qu'on soit d'accord ou non, et nous montre bien que la politique est avant tout une histoire de manipulation...
Chez Nous c’est le « Chn’ord », quelque part entre terrils et corons anciens. C’est dans cette campagne orpheline des emplois de la mine, que Pauline est infirmière à domicile. Elle fait le job, avec dévouement et empathie. Mais avec deux enfants et un père à charge, elle est tout le temps le nez dans le guidon. Pas le temps de s’occuper de politique… Sauf que la politique va s’occuper d’elle. Les municipales approchant, elle se laisse finalement convaincre d’être tête de liste d’un parti nationaliste ravi de se servir de cette image d’oie blanche et innocente. Le Rassemblement populaire est dirigé par Agnès, une femme blonde qui parle comme Marine. Elle a succédé à son père fondateur du Bloc patriotique. Son discours est plus policé, mais les thèmes sont les mêmes : chômage de masse, immigration massive, obsession sécuritaire, préférence communautaire… Et si ses méthodes de recrutement se parent des habits du marketing, son parti a encore du mal à se séparer de militants néo-nazis, comme son chéri. La commune de Pauline s’appelle Henart, presque comme Henin dirigé par le FN. Toute ressemblance avec la réalité n’est donc pas fortuite dans le dernier film de Lucas Belvaux. Mais au-delà des polémiques de période électorale, son film ne fait pas œuvre de militantisme. Et si un responsable du FN a jugé que Catherine Jacob/Agnès « s’abimait » dans ce film, ce n’est pas faute de ressembler au modèle… Quant à Emilie Dequenne/ Pauline, elle ressemble à beaucoup de monde. Et Dussolier en vieux sage malin est terriblement crédible. Chez Nous est un docu-fiction ou est à l’œuvre un parti d’extrême-droite en campagne. Et c’est plutôt réussi.
Toute tentative est louable. Chez Nous est la tentative d’un cinéaste inquiet de comprendre toutes les parties prenantes à une banalisation des extrêmes. Loin de la propagande gauchiste attendue, le film sait faire apprécier chaque personnage sans en cacher les facettes les plus sombres. Le regard humain et souvent compassionnel dont fait preuve le cinéaste s’accorde bien à la dureté du paysage humain qu’il dépeint.
Très bonne étude des méthodes de recrutement des candidats à une élection avec le rôle prépondérant de l'image qui doit primer et gommer tous les "travers" de la vie privée. Emile Duquesne est excellente comme toujours et c'est assez sidérant de voir la façon dont André Dussolier la rassure quand elle avance qu'elle est néophyte en politique : ne pas s'inquiéter, son équipe prendra tout en charge, le programme ne compte pas : "c'est un dépliant publicitaire que personne lit...." Lucas Belvaux ne prend pas partie mais ne nous rassure pas quand au fond même si pour certains nous ne nous faisons plus d'illusion sur la vie politique.
Ce film est superbement interprété par des acteurs au top on y croit c'est glaçant et cette petite femme infirmière qui vivait ave c ses deux enfants et qui ne cherchait qu'à faire du bien à ses patients et rechercher l'amour et malheureusement elle va être embarquée dans une aventure qui la dépasse dans un milieu pas très clair à voir
les acteurs sont très justes, surtout Dequenne en femme volontaire mais aussi désabusée et Dussolier en mentor paternel et menaçant. peinture sociale oui mais trop de sujets survolés et entassé donne un effets cliché et déjà vu .j aurais préféré qu' on parle plus de l engagement et de ses consequences et des manipulations .....
Difficile de parler du FN, même au cinéma. Et pourtant ce film est plutôt une réussite. Les acteurs sont bons, le scénario crédible. Le personnage de l'infirmière, la candidate à la mairie, est d'une naïveté confondante. Pourtant ces gens pourraient être nos voisins, nos amis, nos parents.
je constate que ce film divise beaucoup bien évidement le sujet en est la cause principale su été un autre extrême la on aurais peu être crié au chef d'oeuvre allez savoir Lucas Belvaux a toujours été un cinéaste engagé que j'aime beaucoup eh bien si il ne plait pas tant pis moi je l'aime bien ce film l'histoire est tout à fait dans le contexte actuel on ne peu pas lui reprocher ça , bon il sort 2 mois avant les élections et alors ça change quoi avant ou après je ne vois aucune différence De plus les acteurs sont vraiment très bons , Je constate qu André Dussolier a toujours des rôles à la mesure de son talent , quelques soit le metteur en scène voilà