Avis : Le Mystère Jérôme Bosch - Page 2

J'ai aimé partager la fascination et la perplexité des spectateurs et des intellectuels devant ce tableau aux ressources infinis qui nous introduit à des mondes multiples dans une grande cohérence. En cela le film est plus qu'un documentaire comme le disent certains critiques avec condescendance.

Les images sont absolument magnifiques. Mais est-ce le mérite de la réalisation ou de Hieronymus Bosch? Par contre le commentaire omniprésent jusqu'à l'obsession des perroquets de luxe ultra-médiatiques convoqués ici, est un inexplicable obstacle interposé entre l'œuvre et le spectateur. Le vrai mystère étant le choix maladroit de ces insupportables narcisses par la production ou la réalisation. Au final, des agacés quittent la salle. On comprend. Dommage.

C'est dommage d'avoir fait un documentaire aussi conventionnel et ennuyeux, alors que les peintures de Jérôme Bosch sont à peu près tout sauf ça. Ce qui me plait dans ses tableaux, c'est le côté joyeux bordel chaotique, on a le sentiment que la nef des fous s'est crashée sur une planète inconnue ou le LSD pousse sur les arbres, ça part dans tous les sens. Ca fourmille de détails, il y a une imagination folle, ou l'on trouve aussi bien des images poétiques, sublimes, que de l'humour en dessous de la ceinture. Un 4chan du 16ème siècle, en quelque sorte.

La succession d'avis subjectifs sur les peintures de Bosch, qui occupe une grande part du documentaire, m'a peu interessé, et il est permis de s'interroger sur leur pertinence. Ce n'est pas parce que Ludovico Einaudi est un super compositeur que je trouve que son avis a sa place dans un documentaire sur Bosch. Ni lui, ni le dramaturge, ni les deux autres chanteuses. Salman Rushdie qui apparait à l'écran, ça en impose forcément, certes... Mais on a plus l'impression qu'on l'a mis la pour faire bien, et puis au final il dit très peu de choses.

J'ai trouvé aussi que, parfois, on s'eloignait vraiment du coeur de ce qu'aurait du être ce documentaire - la peinture de Bosch - pour se perdre en anecdotes. Notamment, par exemple, lorsqu'on nous montre un expert en musique, qui nous présente une cornemuse espagnole, c'est un peu trop premier degré non? Ou encore lorsque l'on nous raconte l'histoire des têtes couronnées propriétaires du tableaux, encore qu'à la limite, ça a plus d'intérêt que la succession d'avis qui fait le coeur du docu.

Enfin, j'ai trouvé le choix des musiques vraiment peu audacieux. Aucune folie, aucune originalité, pour des tableaux comme ça c'est quand même le comble! Mais mettez-nous du Frank Zappa, ou du Charles Mingus, enfin un truc qui respire un minimum la folie quoi!!

Dans les points positifs, j'ai trouvé les moments ou, grâce aux technologies d'aujourd'hui, on peut voir ce que Bosch a commencé à peindre, avant de se raviser et de changer d'avis, très intéressants.

Voila, au final je me demande si ce n'est pas un problème de format. Pourquoi faire un documentaire sur Jérôme Bosch, au fond, un dessin animé complètement psyché serait beaucoup plus marrant et immersif... Hey Salman, tu voudrais pas en écrire le script?

Un film passionnant, un superbe documentaire qui permet de percer le mystère qui entoure l’œuvre et la vie de l'artiste flamand. La pléthore d'intervenants prestigieux nous apportent tous un regard tour à tour personnel et professionnel sur le grandiose triptyque "Le jardin des délices".
Courrez voir ce film, que vous soyez fervent amateur de l'artiste ou tout simplement curieux.

Ce film ne parle de manière documentée ni de Jérôme Bosch, ni de la seule et unique oeuvre qui est présentée (le jardin des délices). Il se résume à un montage de 8 à 10 interviews "au sujet de" Jérôme Bosch et/ou de cette unique oeuvre. Les personnalités entendues n'ont pour la plupart pas de compétence établies sur le sujet du film, et l'on sombre dans le subjectif. Sans recherche historique, scientifique ni même simplement descriptive ou narrative.
Une belle promesse, non tenue : cette compilation d'interviews ne dévoile ni le peintre ni ses oeuvres et ne forme même pas un reportage cohérent (il y manquerait le vécu du public). De la mauvaise télé dont les défauts sont amplifiés au cinéma.