Bon, ben c’est assez embêtant. Un film qui s’appelle Sleeping Beauty, qui déclare s’inspirer du célèbre conte, et qui au final n’a strictement rien de sa matière originale, si ce n’est une fille qui dort !
Franchement, je ne suis pas spécialement heurter par les libertés, mais je me demande vraiment à quoi bon vouloir surfer sur un conte si c’est pour s’en contreficher, hormis dans une perspective purement marketing.
Sleeping Beauty est un film manqué. Surfant à l’évidence vers Silent Hill (la créature, l’ambiance), il n’en a pas les qualités. Si certaines scènes parviennent à faire illusion, grâce à quelques effets spéciaux soignés et un peu d’horreur bienvenue, néanmoins il n’y a pas de quoi se réjouir plus que cela. Malgré un travail sur la photographie certain, on reste sur des décors assez fadasses (la maison n’est pas du tout aussi impressionnante qu’on pouvait l’espérer), et surtout la mise en scène n’est pas attrayante. Le réalisateur a tendance à se laisser embarquer dans des effets de style vraiment trop éculés (les séquences de réveil du héros), et il bâcle pas mal les scènes importantes du métrage, coupant souvent aux pires moments, ou offrant des hors-champs pénibles.
Reste que la forme est sans doute ce qui distingue le plus agréablement Sleeping Beauty du téléfilm basique, et par exemple la scène d’ouverture est assez belle.
Le fond est foiré. Le scénario est un fourre-tout rare, et le réalisateur à beaucoup de mal à se dépatouiller de cette histoire mêlant malédiction familiale, djinns, démon jordanien, belle endormie, asiatique bossant pour les services secrets… Le début est intriguant et prometteur, mais passé la première demi-heure (pas exempte de redondances), on se rend compte que ça va être le bazar, et la dernière partie nous confirme entièrement cette impression. Reste une fin peu surprenante mais qui a le culot d’y aller, c’est toujours ça de pris, mais c’est peu.
Quant au casting, il n’y a pas grand-chose de marquant. Ethan Peck fait ce qu’il a à faire, pas trop mal mais son manque de charisme, son personnage quelconque et la fadeur des dialogues ne l’aide pas. India Eisley fait de la figuration, le premier rôle revenant à une Natalie Hall au personnage en carton-pâte. Je passe sur les seconds rôles, tous plus classiques les uns que les autres. Je ne sais pas si le casting avait vraiment du talent, tant ce qu’on leur fait jouer n’a pas de relief.
A noter tout de même, je conclue sur un bon point, une bonne bande son.
Malgré tout, et malgré une certaine application formelle qui peut faire illusion parfois, Sleeping Beauty est un métrage faible, peu intéressant, souffrant d’un scénario beaucoup trop foutraque et d’acteurs peu aidés par des personnages fades et des dialogues convenus (la rencontre avec le grand méchant !). 1.5